Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, prévoit de construire un câble sous-marin de fibre optique de 40 000 kilomètres pour un coût estimé à 10 milliards de dollars. Ce projet, baptisé W en raison de son tracé, a pour but de relier les côtes est et ouest des États-Unis via l’Inde, l’Australie et l’Afrique du Sud, tout en contournant les zones géopolitiquement sensibles. Le projet serait entièrement mis en place et géré par Meta, et ça serait une étape importante dans la stratégie de l’entreprise en matière d’infrastructures.
Un projet stratégique et coûteux
Actuellement co-propriétaire de 16 réseaux sous-marins existants, Meta cherche à obtenir un contrôle total sur ce nouveau câble. Cette indépendance permettrait à l’entreprise de prioriser le trafic lié à ses services et d’assurer une qualité optimale pour ses milliards d’utilisateurs, en particulier dans les régions où elle réalise la majorité de ses revenus. L’investissement initial, estimé à 2 milliards de dollars, pourrait dépasser les 10 milliards à mesure que le projet se développe sur une décennie. Malgré son envergure, le projet ne devrait pas être opérationnel avant 2029 ou 2030, vu la rareté des ressources nécessaires pour la construction de ces infrastructures.
Machine linéaire de pose de câble (Wikipedia)
Contourner les tensions géopolitiques
Le tracé du câble a été pensé pour éviter les zones à risques, comme la mer Rouge, le détroit de Malacca et la mer de Chine méridionale, où des sabotages de câbles ont été signalés ces dernières années. Cette décision stratégique a pour but de réduire les interruptions potentielles dues aux conflits ou incidents dans ces régions. Ce projet titanesque répond aussi en partie aux préoccupations des gouvernements sur la sécurité de ce type d’infrastructures.
Une infrastructure clé
En plus d’assurer une connectivité fiable, ce projet pourrait jouer un rôle majeur dans les ambitions de Meta en matière d’intelligence artificielle. L’Inde, un des points d’ancrages du câble, est envisagée comme un futur centre mondial pour la formation de modèles d’IA, grâce à ses coûts compétitifs en infrastructures numériques. Avec un marché en pleine croissance et une base d’utilisateurs massive sur Facebook, Instagram et WhatsApp, l’Inde est un levier stratégique pour l’expansion de Meta (comme pour Apple, vous le savez).
Les géants de la tech à la conquête des câbles sous-marins
Le projet de Meta fait partie d’une tendance qui prend de l’ampleur chez les grandes entreprises technologiques, comme Google et Amazon, qui investissent tous dans les réseaux sous-marins. Ces infrastructures, autrefois dominées par des consortiums de télécommunications, deviennent un atout clé pour contrôler la diffusion de contenus et garantir des services performants. Avec ce projet, Meta veut renforcer son autonomie et répondre à l’augmentation continue du trafic généré par ses services, en évitant de dépendre des opérateurs traditionnels.
