Test des lunettes Ray-Ban Meta : et si Apple avait déjà raté la prochaine révolution ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Tout le monde en parle, beaucoup les achètent... mais que se cache derrière ces nouvelles lunettes connectées Ray-Ban Meta ?
Sorties fin 2023, elles semblent prendre leur envol depuis quelques mois, au point qu'elle cacheraient peut-être la prochaine révolution technologique l'ère post-iPhone, là, sous nos yeux -et sans jeu de mots.
Si certains produits, comme l'AI-Pin et autres Rabbit R1, promettaient la révolution avant même d'avoir été lancés, les Ray-Ban Meta ne semblent vraiment décoller que depuis cet été, au point qu'elles représenteraient désormais plus les deux tiers des ventes sur la boutique en ligne de Ray-Ban.
Plus étonnant encore, ceux qui ont acheté ces paires ne semblent pas forcément des geeks avides du dernier objet connecté à la mode. Dans les boutiques, le public découvre ce produit avec intérêt, quelque soit l'âge, le sexe ou même la catégorie sociale.
Je dois vous le confesser : j'avais totalement sous-estimé les capacités de ce produit et je ne suis pas la seul, y compris parmi mes confrères journalistes spécialisés dans les nouvelles technologies. Il faut dire que des lunettes capables de filmer, ce n'est pas nouveau, Snapchat en produit depuis des années, Google s'y était cassé les dents et les promesses de filmer, ainsi que de prendre des photos en marchant, ne font plus rêver grand monde, à l'heure où les smartphones ont déjà totalement remplacé les appareils photo et les camescopes.
Alors pourquoi ce produit cartonne-t-il si tardivement, alors qu'il est sorti fin 2023, et qu'il ne s'agit d'ailleurs que de la seconde version ? La réponse est simple : il suffit de l'essayer quelques minutes pour comprendre cette révolution silencieuse qui nous pend au nez. A chaque fois que je les prête à quelqu'un, la personne me demande d'abord le prix, et finit souvent par les commander. Je n'avais pas vu cela depuis l'iPhone, et je pèse mes mots !
Mais pour quelles raisons les clients se ruent sur ces paires de lunettes ? C'est ce que l'on va découvrir ensemble dans ce test.
On dit souvent qu'une révolution technologique doit se fondre dans le produit, et ces Ray-Ban en sont la parfait illustration.
Car avant d'être des lunettes connectées, ces paires sont d'abord... des lunettes de soleil relativement classiques. Ray-Ban a en effet repris ses modèles icôniques
Contrairement au Vision Pro qui pèse beaucoup trop lourd, les 44 à 49 grammes de ces Ray-Ban meta se ressentent à peine sur le nez. En fait, c'est tout simplement le poids de lunettes de soleil classique et à l'inverse des casques VR, vous pouvez les porter toute la journée sans aucun signe de fatigue particulier.
Evidemment, on distingue quand-même la caméra dans le coin gauche et la petite LED qui signale l'enregistrement à droite, mais c'est très discret. Il faut vraiment avoir l'oeil pour les repérer dans la rue, et aussi ce qui aide à l'acceptabilité sociale, qui aura mis beaucoup plus de temps avec les AirPods ou même les téléphones portables.
Enfin, contrairement à une Apple Watch ou un iPhone -ou même un Vision Pro- même si la batterie est à 0%, vous pouvez continuer d'utiliser les lunettes. Certes, vous ne pourrez plus prendre de photos ou écouter de la musique, mais leur fonction première sera toujours bien là -sauf peut-être si vous avez choisi des verres transparents, il ne reste alors que le look !
L'autre coup de génie
En réalité, cette petite boite renferme le chargeur et la batterie. Dès que les lunettes sont insérées, une petite LED va s'allumer pour indiquer l'état de charge (vers-orange-rouge) et offrir jusqu'à 36H d'autonomie totale !
Il se recharge en USB C, ce qui est très pratique (je le fais souvent en voiture par exemple), via un port parfaitement intégré au dos. De la belle ouvrage !
Là encore, c'est un vrai coup de génie : quand on achète des Ray-Ban à 150 ou 200€, on utilise souvent l'étui fourni pour ranger ses paires. Une fois encore, on n'a pas l'impression de transporter un chargeur + batterie combiné, mais bien un étuis à lunette, à peine plus lourd qu'un modèle classique.
Lorsque vous demandez à un possesseurs de Ray-Ban Meta à quoi lui servent les lunettes, j'étais assez surpris de voir que chaque usage est finalement assez différent.
Par exemple, je les avais prises au début surtout pour pouvoir filmer en conduisant, dans mes tests de véhicules électriques. J'ai alors besoin de vous montrer l'afficheur tête haute, les compteurs ou tout simplement les impressions de conduite (comme sur le circuit avec l'Alpine A290). Dès les premiers enregistrements, j'ai été littéralement bluffé par le son, la qualité d'image et le rendu
L'usage premier reste donc la prise de vue : des photos, des vidéos... la qualité d'image est excellente, le son stéréo et la stabilisation exemplaire. Même si le format est uniquement vertical (1488x1987@30p), le rendu est parfaitement adapté pour les réseaux sociaux. J'ai même fait des tests à vélo, avec beaucoup de vent et le son de ma voix restait parfaitement audible malgré les perturbations.
Un petit clic sur le bouton, vous prenez une photo, un clic prolongé pour une vidéo et vous pouvez même envoyer directement la story sur Facebook ou Instagram ! Ça fonctionne même avec les gants, car il s'agit d'un vrai bouton physique.
Sur la branche droite, une zone tactile permet de régler le volume, mais aussi de répondre au téléphone (deux tapes), de mettre la musique ou la vidéo en pause (une tape) ou encore de lancer une playlist Apple Music (une tape prolongée). C'est (presque) comme sur les AirPods, et donc, facile à intégrer.
Sans être forcément un féru des réseaux sociaux, on s'étonne à utiliser souvent les lunettes pour une prise de vue, car c'est plus rapide que de sortir son smartphone et cela permet d'immortaliser un souvenir très rapidement. Par exemple, vous filmez une fête votive avec vos enfants, ou si un sanglier passe devant la voiture, en un clic, c'est dans la boite !
Autre usage très pratique, la possibilité de filmer
Autre usage que je n'avais pas forcément anticipé, celui de la
Qui l'aurait cru : avec les Ray-Ban Meta, je n'utilise presque plus mes AirPods !
Soyons clair, le son n'est pas aussi bon que celui des écouteurs d'Apple, mais ces petits haut-parleurs situés juste au dessus de mes oreilles sont presque aussi efficaces, sans les inconvénients des AirPods (recharge, oreilles bouchées, coupure de son environnement...)
Déjà, cela permet d'écouter discrètement de la musique ou de regarder une vidéo YouTube dans le train, sans gêner ses voisins. Certes, avec le volume au maximum, le son reste audible par votre entourage, mais jusqu'à 60% environ, c'est suffisamment discret pour les transports en commun, les salles d'attente... Bref, tous ces moments où il aura fallu des écouteurs pour lancer du son.
Plus étonnant encore, je m'en sers aussi beaucoup pour les appels ! Même en voiture ou en marchant, le son reste bien meilleur que celui du kit main-libre ou des AirPods (je vous laisse regarder la vidéo), car les micros sont nettement plus près de la bouche. Pour le coup, les gens sont parfois surpris de voir que je parle tout seul sans écouteur ni téléphone, mais rien de bien honteux, on s'y fera très facilement.
Et en voiture justement, ces lunettes jouent aussi le rôle de kit main libre toujours sur le nez. Comme les oreillettes, elles permettent d'obtenir des indications GPS (ou des radars) sans porter des écouteurs -qui sont désormais interdits au volant.
Les Ray-Ban Meta peuvent même vous lire vos SMS, et autres messages envoyés depuis Messenger ou Whatsapp. Là encore, cela évite de sortir son iPhone, mais on pouvait déjà le faire (en partie) avec les AirPods.
Enfin, vous pouvez diffuser en direct l'image des lunettes à votre correspondant sur WhatsApps (ça ne fonctionne pas encore avec FaceTime et les autres), ce qui peut être assez pratique à vélo, au volant, à la piscine où au sommet du Mont-Blanc. Là encore, l'intérêt premier est d'avoir les mains libres et aussi d'envoyer exactement ce que l'on voit à ses amis -durant les concerts, ça éviterait sans doute d'avoir tous ces téléphones qui nous gâchent la vue !
La révolution de ces lunettes connectées se fera évidemment par l'intégration de l'IA, et meta a déjà commencé à déployer quelques fonctionnalités bien pratiques.
De base, il est déjà possible de demander
Mais à terme, vous pourriez avoir sur le nez une sorte de ChatGPT avec des yeux et des oreilles !
Mieux, il sera bientôt possible de traduire une conversation en temps réel : votre correspondant vous parle en allemand, et les lunettes vous parlent français en direct -à condition idéalement, que chacun en porte une paire. Bref, de la réalité augmentée sans écran, mais qui fonctionne potentiellement déjà très bien pour un grand nombre de cas d'usage.
Malheureusement, en Europe, toutes ces fonctions d'IA sont encore bridées, le temps que Meta se conforme au DMA et à tous ces règlements qui viennent entacher le développement de l'intelligence artificielle sur le Vieux Continent. On peut l'approuver ou le déplorer, mais pour l'utilisateur européen ainsi que pour l'innovation des entreprises, c'est sans aucun doute un véritable désavantage, que l'on retrouve d'ailleurs dans de nombreux domaines, comme les véhicules autonomes, qui circulent depuis des années aux USA.
A l'usage, j'ai quand-même noté quelques défauts, et le plus gênant concerne le format des photos et des vidéos, uniquement vertical. Il reste compliqué de faire un capteur capable de filmer dans les deux sens sans perte de qualité ou sans consommer trop d'énergie, et meta a préféré privilégier le format des réseaux sociaux. Par ailleurs, l'ultra-grand angle utilisé ici déforme beaucoup les images, donc ce n'est pas vraiment exploitable pour autre chose qu'une story instagram ou de petites vidéos rigolotes.
Le constructeur bride aussi la durée des vidéos entre 1 et 3 minutes pour l'instant (c'était 60 secondes auparavant), mais cette limite est surtout faite pour ne pas dépasser la durée des shorts et des stories, ainsi que pour préserver l'autonomie. A terme, Meta pourrait même le faire sauter totalement.
Autre petit défaut, l'autonomie n'est pas suffisante pour tenir une journée sans charger. Même sans faire beaucoup de photos et de vidéos, les lunettes sont souvent déchargées en milieu ou fin d'après-midi. En revanche, il m'arrive souvent de les ranger dans la boite (au bureau ou à midi), ce qui permet de les remettre à 100% très rapidement (environ 1H15 pour le 0 à 100%, moins de 30mn pour repasser à 50%).
Enfin, les Ray-Ban Meta n'étant pas un produit Apple, elles sont forcément moins bien intégrées à iOS que le Vision Pro ou l'Apple Watch. Pour transférer ses vidéos, il faut lancer une app, et se connecter au WiFi des lunettes. Il y a bien une fonction de transfert automatique, mais cela oblige à laisser les Ray-Ban dans l'étui.
Mais le plus gênant concerne plutôt l'intégration avec les applications tierces : impossible d'envoyer un message dans Viber ou Snapchat, concurrents de Meta, ni de faire un Facetime avec les lunettes. Du coup, si vous n'êtes pas un meta-fan avec Facebook, Instagram, WhatsApp ou encore Messager, l'intérêt pour les échanges entre amis est plus limité.
Tout comme les écrans pliants, les IA génératives ou encore les jeux dans le Vision Pro, on s'étonne qu'Apple n'ait pas pensé plus tôt à sortir un tel produit.
La question n'est pas tant de savoir si Apple va le faire, mais plutôt quand elle le fera ? En manquant autant d'anticipation et vu le degré d'exigence inhérent à tous les produits de la marque, je ne suis pas sûr que les prototypes internes soient suffisamment avancés pour voir quelque chose arriver avant 2026, au mieux.
Pourtant, Apple doit faire vite, car ce genre de lunettes semble petit à petit s'imposer comme
Avec le projet Orion chez Meta ou son équivalent chez Snpachat, on sent bien que la réalité augmentée via de simple lunettes ne sera pas réellement mature avant 5 à 10 ans. Apple pourra d'ailleurs réutiliser certaines technologies du Vision Pro, comme le tracking des mains et des yeux, pour interagir avec ces interfaces nouvelles qui agiront en sur-impression. Avec un écosystème plus complet et une base utilisateurs très importante, nul doute que la Pomme peut avoir sa place sur le marché des SmartGlasses.
Je pense néanmoins que Tim Cook manque cruellement de vision ces dernières années, et qu'une fois les Apple Glasses sur le marché, Facebook et Ray-Ban soient déjà bien installés. Rajoutez une dose d'IA trop modeste à Cupertino et tout comme l'Apple Car, le projet pourrait arriver bien trop tardivement.
Reste enfin la question de la vie privée, une véritable épine dans le pied des lunettes connectées, qui peuvent désormais filmer de façon discrète un peu partout (imaginez aux toilettes, dans les vestiaires, au travail...) même si tout ceci est déjà possible avec un simple iPhone, si l'on y réfléchit bien. Apple devra trouver un juste équilibre, ou risquer de rendre le produit moins utile -comme c'est actuellement le cas avec les AirTags, qui préviennent littéralement les voleurs qu'ils sont suivis par la police...
Vous l'avez compris, surtout si vous avez regardé la vidéo, cela faisait bien longtemps qu'un produit technologique du quotidien ne m'avait pas autant emballé !
Même si beaucoup ne portent pas officiellement l'univers Meta dans leur coeur, il n'est pas rare de voir une petite icône WhatsApp, Instagram ou Messenger dans leur dock ! Ces programmes restent utilisés par une immense majorité de la population et l'arrivée de ces lunettes complète finalement bien les usages actuels sur les réseaux sociaux.
Contrairement au Vision Pro ou à l'Apple Watch, j'étais surpris de voir qu'il était très facile de convaincre ses proches d'acheter les Ray-Ban Meta : il suffit souvent de leur montrer la qualité des vidéos, ou de lancer Apple Music ou encore un appel téléphonique pour les faire craquer.
L'autre atout de ces lunettes, c'est qu'elles ne s'ajoutent pas à d'autres produits : tout le monde (ou presque) porte des lunettes de soleil, et même la recharge ne pose aucun souci, puisqu'on range généralement ses paires dans leur étui après utilisation.
Mieux encore, le fait de moins regarder son téléphone ou de ne plus avoir besoin d'écouteurs n'est pas une si mauvaise chose au quotidien ! Surtout en voiture ou dans les transports, beaucoup prennent des risques pour lire un simple message ou répondre au téléphone : avec ces lunettes sur le nez, plus besoin de se mettre en danger !
Comme je le dis souvent, le meilleur moyen de s'en convaincre, c'est d'essayer : allez en boutique, testez quelques fonctions comme la musique, les apps ou les vidéos... et vous jugerez sur pièce. Mais préparez votre banquier, car il y a de grandes chance que vous craquiez !
Vendues entre 300 et 400€, ces Ray-Ban Meta restent tout à fait accessibles, surtout lorsqu'on sait qu'une bonne paire de Ray-Ban coûte déjà facilement 100 à 300€.
Mais avant d'investir, réfléchissez bien aux usages : comme beaucuoup, j'ai commencé par une paire 100% solaire, avant de me rendre compte que j'aimais bien les utiliser à la maison, au bureau ou même en soirée.
Il reste possible d'avoir des verres photochromiques, mais ça ne fonctionne pas bien : le soir et le matin, le verre ne se fonce pas assez, alors que le soleil est rasant. A l'inverse, des modèles 100% transparents sont assez désagréables en extérieur... Bref, un choix cornélien !
Sorties fin 2023, elles semblent prendre leur envol depuis quelques mois, au point qu'elle cacheraient peut-être la prochaine révolution technologique l'ère post-iPhone, là, sous nos yeux -et sans jeu de mots.
Une révolution silencieuse
Si certains produits, comme l'AI-Pin et autres Rabbit R1, promettaient la révolution avant même d'avoir été lancés, les Ray-Ban Meta ne semblent vraiment décoller que depuis cet été, au point qu'elles représenteraient désormais plus les deux tiers des ventes sur la boutique en ligne de Ray-Ban.
Plus étonnant encore, ceux qui ont acheté ces paires ne semblent pas forcément des geeks avides du dernier objet connecté à la mode. Dans les boutiques, le public découvre ce produit avec intérêt, quelque soit l'âge, le sexe ou même la catégorie sociale.
Je dois vous le confesser : j'avais totalement sous-estimé les capacités de ce produit et je ne suis pas la seul, y compris parmi mes confrères journalistes spécialisés dans les nouvelles technologies. Il faut dire que des lunettes capables de filmer, ce n'est pas nouveau, Snapchat en produit depuis des années, Google s'y était cassé les dents et les promesses de filmer, ainsi que de prendre des photos en marchant, ne font plus rêver grand monde, à l'heure où les smartphones ont déjà totalement remplacé les appareils photo et les camescopes.
« Je n'avais pas vu ça depuis l'iPhone, et je pèse mes mots ! »
Alors pourquoi ce produit cartonne-t-il si tardivement, alors qu'il est sorti fin 2023, et qu'il ne s'agit d'ailleurs que de la seconde version ? La réponse est simple : il suffit de l'essayer quelques minutes pour comprendre cette révolution silencieuse qui nous pend au nez. A chaque fois que je les prête à quelqu'un, la personne me demande d'abord le prix, et finit souvent par les commander. Je n'avais pas vu cela depuis l'iPhone, et je pèse mes mots !
Mais pour quelles raisons les clients se ruent sur ces paires de lunettes ? C'est ce que l'on va découvrir ensemble dans ce test.
Technologiquement invisible
On dit souvent qu'une révolution technologique doit se fondre dans le produit, et ces Ray-Ban en sont la parfait illustration.
Car avant d'être des lunettes connectées, ces paires sont d'abord... des lunettes de soleil relativement classiques. Ray-Ban a en effet repris ses modèles icôniques
Wayfarer,
Skyleret autres
Headliner, qui ont la particularité d'être assez massifs mais totalement acceptés dans la rue, ce qui permet de proposer un produit à la fois très commun et malgré tout capable d'embarquer une batterie et de nombreux capteurs assez facilement.
Contrairement au Vision Pro qui pèse beaucoup trop lourd, les 44 à 49 grammes de ces Ray-Ban meta se ressentent à peine sur le nez. En fait, c'est tout simplement le poids de lunettes de soleil classique et à l'inverse des casques VR, vous pouvez les porter toute la journée sans aucun signe de fatigue particulier.
Evidemment, on distingue quand-même la caméra dans le coin gauche et la petite LED qui signale l'enregistrement à droite, mais c'est très discret. Il faut vraiment avoir l'oeil pour les repérer dans la rue, et aussi ce qui aide à l'acceptabilité sociale, qui aura mis beaucoup plus de temps avec les AirPods ou même les téléphones portables.
Enfin, contrairement à une Apple Watch ou un iPhone -ou même un Vision Pro- même si la batterie est à 0%, vous pouvez continuer d'utiliser les lunettes. Certes, vous ne pourrez plus prendre de photos ou écouter de la musique, mais leur fonction première sera toujours bien là -sauf peut-être si vous avez choisi des verres transparents, il ne reste alors que le look !
Un étui à lunette 2.0
L'autre coup de génie
invisiblede Ray-Ban, c'est d'avoir repris son étuis à lunettes classique pour ranger ses paires.
En réalité, cette petite boite renferme le chargeur et la batterie. Dès que les lunettes sont insérées, une petite LED va s'allumer pour indiquer l'état de charge (vers-orange-rouge) et offrir jusqu'à 36H d'autonomie totale !
Il se recharge en USB C, ce qui est très pratique (je le fais souvent en voiture par exemple), via un port parfaitement intégré au dos. De la belle ouvrage !
Là encore, c'est un vrai coup de génie : quand on achète des Ray-Ban à 150 ou 200€, on utilise souvent l'étui fourni pour ranger ses paires. Une fois encore, on n'a pas l'impression de transporter un chargeur + batterie combiné, mais bien un étuis à lunette, à peine plus lourd qu'un modèle classique.
Ça sert à quoi, les Ray-Ban Meta ?
Lorsque vous demandez à un possesseurs de Ray-Ban Meta à quoi lui servent les lunettes, j'étais assez surpris de voir que chaque usage est finalement assez différent.
Par exemple, je les avais prises au début surtout pour pouvoir filmer en conduisant, dans mes tests de véhicules électriques. J'ai alors besoin de vous montrer l'afficheur tête haute, les compteurs ou tout simplement les impressions de conduite (comme sur le circuit avec l'Alpine A290). Dès les premiers enregistrements, j'ai été littéralement bluffé par le son, la qualité d'image et le rendu
POV(immersif) qui aurait nécessité de se mettre une GoPro dans la bouche !
L'usage premier reste donc la prise de vue : des photos, des vidéos... la qualité d'image est excellente, le son stéréo et la stabilisation exemplaire. Même si le format est uniquement vertical (1488x1987@30p), le rendu est parfaitement adapté pour les réseaux sociaux. J'ai même fait des tests à vélo, avec beaucoup de vent et le son de ma voix restait parfaitement audible malgré les perturbations.
Un petit clic sur le bouton, vous prenez une photo, un clic prolongé pour une vidéo et vous pouvez même envoyer directement la story sur Facebook ou Instagram ! Ça fonctionne même avec les gants, car il s'agit d'un vrai bouton physique.
Sur la branche droite, une zone tactile permet de régler le volume, mais aussi de répondre au téléphone (deux tapes), de mettre la musique ou la vidéo en pause (une tape) ou encore de lancer une playlist Apple Music (une tape prolongée). C'est (presque) comme sur les AirPods, et donc, facile à intégrer.
Sans être forcément un féru des réseaux sociaux, on s'étonne à utiliser souvent les lunettes pour une prise de vue, car c'est plus rapide que de sortir son smartphone et cela permet d'immortaliser un souvenir très rapidement. Par exemple, vous filmez une fête votive avec vos enfants, ou si un sanglier passe devant la voiture, en un clic, c'est dans la boite !
Clic-Clac, merci Meta,pour reprendre la célèbre formule.
Autre usage très pratique, la possibilité de filmer
sans les mains, comme à vélo, à moto, en ski, en voiture... Bref, dans toutes les activités qui nécessitent une bonne concentration. L'expérience
à la première personneest très difficile à répliquer avec un smartphone ou même une GoPro.
Autre usage que je n'avais pas forcément anticipé, celui de la
preuvepar l'image. Cela peut paraitre anodin, mais il n'est pas rare de se faire embêter sur la route, dans la rue ou même en soirée... et de ne pas avoir le courage ou le temps de sortir son téléphone pour immortaliser l'instant. Les agressions et autres mauvais comportements sur la route débouchent parfois sur de vrais accidents, et le fait de filmer la scène peut vous aider à rassembler des preuves ou à affiner un témoignage. Ce filet de sécurité est comparable au mode sentinelle ou au DashCams des véhicules, parfois bien utiles pour se faire innocenter.
Adieu les AirPods !
Qui l'aurait cru : avec les Ray-Ban Meta, je n'utilise presque plus mes AirPods !
Soyons clair, le son n'est pas aussi bon que celui des écouteurs d'Apple, mais ces petits haut-parleurs situés juste au dessus de mes oreilles sont presque aussi efficaces, sans les inconvénients des AirPods (recharge, oreilles bouchées, coupure de son environnement...)
Déjà, cela permet d'écouter discrètement de la musique ou de regarder une vidéo YouTube dans le train, sans gêner ses voisins. Certes, avec le volume au maximum, le son reste audible par votre entourage, mais jusqu'à 60% environ, c'est suffisamment discret pour les transports en commun, les salles d'attente... Bref, tous ces moments où il aura fallu des écouteurs pour lancer du son.
Plus étonnant encore, je m'en sers aussi beaucoup pour les appels ! Même en voiture ou en marchant, le son reste bien meilleur que celui du kit main-libre ou des AirPods (je vous laisse regarder la vidéo), car les micros sont nettement plus près de la bouche. Pour le coup, les gens sont parfois surpris de voir que je parle tout seul sans écouteur ni téléphone, mais rien de bien honteux, on s'y fera très facilement.
Et en voiture justement, ces lunettes jouent aussi le rôle de kit main libre toujours sur le nez. Comme les oreillettes, elles permettent d'obtenir des indications GPS (ou des radars) sans porter des écouteurs -qui sont désormais interdits au volant.
Les Ray-Ban Meta peuvent même vous lire vos SMS, et autres messages envoyés depuis Messenger ou Whatsapp. Là encore, cela évite de sortir son iPhone, mais on pouvait déjà le faire (en partie) avec les AirPods.
Enfin, vous pouvez diffuser en direct l'image des lunettes à votre correspondant sur WhatsApps (ça ne fonctionne pas encore avec FaceTime et les autres), ce qui peut être assez pratique à vélo, au volant, à la piscine où au sommet du Mont-Blanc. Là encore, l'intérêt premier est d'avoir les mains libres et aussi d'envoyer exactement ce que l'on voit à ses amis -durant les concerts, ça éviterait sans doute d'avoir tous ces téléphones qui nous gâchent la vue !
Intelligence artificielle et assistant vocal
La révolution de ces lunettes connectées se fera évidemment par l'intégration de l'IA, et meta a déjà commencé à déployer quelques fonctionnalités bien pratiques.
De base, il est déjà possible de demander
Hey Meta, prends une photo !ce qui est très utile à vélo ou avec une enfant dans les bras. La plupart des commandes de base (l'heure, la météo, le niveau de batterie...) fonctionnent vite et bien, c'est comparable à Siri (quand il fonctionne).
Mais à terme, vous pourriez avoir sur le nez une sorte de ChatGPT avec des yeux et des oreilles !
Dis-moi Meta, combien coûte ce voilier ?
Qui a construit ces immeubles ?Il n'est pas ici seulement question de guide touristique, mais l'on pourrait imaginer avoir des infos sur les produits, la composition d'un aliment...
Mieux, il sera bientôt possible de traduire une conversation en temps réel : votre correspondant vous parle en allemand, et les lunettes vous parlent français en direct -à condition idéalement, que chacun en porte une paire. Bref, de la réalité augmentée sans écran, mais qui fonctionne potentiellement déjà très bien pour un grand nombre de cas d'usage.
Malheureusement, en Europe, toutes ces fonctions d'IA sont encore bridées, le temps que Meta se conforme au DMA et à tous ces règlements qui viennent entacher le développement de l'intelligence artificielle sur le Vieux Continent. On peut l'approuver ou le déplorer, mais pour l'utilisateur européen ainsi que pour l'innovation des entreprises, c'est sans aucun doute un véritable désavantage, que l'on retrouve d'ailleurs dans de nombreux domaines, comme les véhicules autonomes, qui circulent depuis des années aux USA.
Quelques (légers) défauts
A l'usage, j'ai quand-même noté quelques défauts, et le plus gênant concerne le format des photos et des vidéos, uniquement vertical. Il reste compliqué de faire un capteur capable de filmer dans les deux sens sans perte de qualité ou sans consommer trop d'énergie, et meta a préféré privilégier le format des réseaux sociaux. Par ailleurs, l'ultra-grand angle utilisé ici déforme beaucoup les images, donc ce n'est pas vraiment exploitable pour autre chose qu'une story instagram ou de petites vidéos rigolotes.
Le constructeur bride aussi la durée des vidéos entre 1 et 3 minutes pour l'instant (c'était 60 secondes auparavant), mais cette limite est surtout faite pour ne pas dépasser la durée des shorts et des stories, ainsi que pour préserver l'autonomie. A terme, Meta pourrait même le faire sauter totalement.
Autre petit défaut, l'autonomie n'est pas suffisante pour tenir une journée sans charger. Même sans faire beaucoup de photos et de vidéos, les lunettes sont souvent déchargées en milieu ou fin d'après-midi. En revanche, il m'arrive souvent de les ranger dans la boite (au bureau ou à midi), ce qui permet de les remettre à 100% très rapidement (environ 1H15 pour le 0 à 100%, moins de 30mn pour repasser à 50%).
Enfin, les Ray-Ban Meta n'étant pas un produit Apple, elles sont forcément moins bien intégrées à iOS que le Vision Pro ou l'Apple Watch. Pour transférer ses vidéos, il faut lancer une app, et se connecter au WiFi des lunettes. Il y a bien une fonction de transfert automatique, mais cela oblige à laisser les Ray-Ban dans l'étui.
Mais le plus gênant concerne plutôt l'intégration avec les applications tierces : impossible d'envoyer un message dans Viber ou Snapchat, concurrents de Meta, ni de faire un Facetime avec les lunettes. Du coup, si vous n'êtes pas un meta-fan avec Facebook, Instagram, WhatsApp ou encore Messager, l'intérêt pour les échanges entre amis est plus limité.
Apple va-t-elle sortir ses propres lunettes ?
Tout comme les écrans pliants, les IA génératives ou encore les jeux dans le Vision Pro, on s'étonne qu'Apple n'ait pas pensé plus tôt à sortir un tel produit.
La question n'est pas tant de savoir si Apple va le faire, mais plutôt quand elle le fera ? En manquant autant d'anticipation et vu le degré d'exigence inhérent à tous les produits de la marque, je ne suis pas sûr que les prototypes internes soient suffisamment avancés pour voir quelque chose arriver avant 2026, au mieux.
Pourtant, Apple doit faire vite, car ce genre de lunettes semble petit à petit s'imposer comme
l'après-iPhone. Je ne dis pas que le smartphone va forcément se faire éclipser par des Ray-Ban connectées, mais une fois que l'on aura réussi à intégrer un écran dans les verres et que l'IA sera réellement efficace pour les tâches du quotidien, le téléphone pourrait s'effacer rapidement de notre quotidien sans réellement disparaitre, comme l'a été l'ordinateur pour les jeunes d'aujourd'hui, qui ne l'utilisent que pour des tâches très spécifiques.
Avec le projet Orion chez Meta ou son équivalent chez Snpachat, on sent bien que la réalité augmentée via de simple lunettes ne sera pas réellement mature avant 5 à 10 ans. Apple pourra d'ailleurs réutiliser certaines technologies du Vision Pro, comme le tracking des mains et des yeux, pour interagir avec ces interfaces nouvelles qui agiront en sur-impression. Avec un écosystème plus complet et une base utilisateurs très importante, nul doute que la Pomme peut avoir sa place sur le marché des SmartGlasses.
Je pense néanmoins que Tim Cook manque cruellement de vision ces dernières années, et qu'une fois les Apple Glasses sur le marché, Facebook et Ray-Ban soient déjà bien installés. Rajoutez une dose d'IA trop modeste à Cupertino et tout comme l'Apple Car, le projet pourrait arriver bien trop tardivement.
Reste enfin la question de la vie privée, une véritable épine dans le pied des lunettes connectées, qui peuvent désormais filmer de façon discrète un peu partout (imaginez aux toilettes, dans les vestiaires, au travail...) même si tout ceci est déjà possible avec un simple iPhone, si l'on y réfléchit bien. Apple devra trouver un juste équilibre, ou risquer de rendre le produit moins utile -comme c'est actuellement le cas avec les AirTags, qui préviennent littéralement les voleurs qu'ils sont suivis par la police...
Faut-il craquer ?
Vous l'avez compris, surtout si vous avez regardé la vidéo, cela faisait bien longtemps qu'un produit technologique du quotidien ne m'avait pas autant emballé !
Même si beaucoup ne portent pas officiellement l'univers Meta dans leur coeur, il n'est pas rare de voir une petite icône WhatsApp, Instagram ou Messenger dans leur dock ! Ces programmes restent utilisés par une immense majorité de la population et l'arrivée de ces lunettes complète finalement bien les usages actuels sur les réseaux sociaux.
Contrairement au Vision Pro ou à l'Apple Watch, j'étais surpris de voir qu'il était très facile de convaincre ses proches d'acheter les Ray-Ban Meta : il suffit souvent de leur montrer la qualité des vidéos, ou de lancer Apple Music ou encore un appel téléphonique pour les faire craquer.
L'autre atout de ces lunettes, c'est qu'elles ne s'ajoutent pas à d'autres produits : tout le monde (ou presque) porte des lunettes de soleil, et même la recharge ne pose aucun souci, puisqu'on range généralement ses paires dans leur étui après utilisation.
Mieux encore, le fait de moins regarder son téléphone ou de ne plus avoir besoin d'écouteurs n'est pas une si mauvaise chose au quotidien ! Surtout en voiture ou dans les transports, beaucoup prennent des risques pour lire un simple message ou répondre au téléphone : avec ces lunettes sur le nez, plus besoin de se mettre en danger !
Comme je le dis souvent, le meilleur moyen de s'en convaincre, c'est d'essayer : allez en boutique, testez quelques fonctions comme la musique, les apps ou les vidéos... et vous jugerez sur pièce. Mais préparez votre banquier, car il y a de grandes chance que vous craquiez !
Prix : choisissez-bien vos verres !
Vendues entre 300 et 400€, ces Ray-Ban Meta restent tout à fait accessibles, surtout lorsqu'on sait qu'une bonne paire de Ray-Ban coûte déjà facilement 100 à 300€.
Mais avant d'investir, réfléchissez bien aux usages : comme beaucuoup, j'ai commencé par une paire 100% solaire, avant de me rendre compte que j'aimais bien les utiliser à la maison, au bureau ou même en soirée.
Il reste possible d'avoir des verres photochromiques, mais ça ne fonctionne pas bien : le soir et le matin, le verre ne se fonce pas assez, alors que le soleil est rasant. A l'inverse, des modèles 100% transparents sont assez désagréables en extérieur... Bref, un choix cornélien !
Qui l’eût cru ? Les Ray-Ban Meta cartonnent enfin, un an après leur commercialisation. Parmi les atouts de ces lunettes de soleil connectées aux verres classique (pas de VR ou d'AR), on apprécie l'intégration audio, qui permet de remplacer ses écouteurs au quotidien. La prise de photo et de vidéo "sans les mains" est très pratique et de bonne qualité, le tout dans un design classique. Enfin, l'IA (indispo en Europe) va sublimer le produit ces prochains mois. A essayer d'urgence !