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Ni vu, ni connu : Meta verse 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump

Par Laurence - Publié le

Meta a accepté de verser 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump, mettant ainsi un terme à un petit litige qui durait depuis trois ans. On peut sans trop se tromper supposer que la réélection de ce dernier doit y être pour quelque chose. Pour rappel le 45e et 47e président américain accusait le groupe de Mark Zuckerberg de l’avoir censuré illégalement en suspendant ses comptes Facebook et Instagram après l’assaut du Capitole en 2021.

Donald Trump Mark Zuckerberg


Une suspension historique qui tourne à l’affrontement judiciaire



Le 7 janvier 2021, au lendemain de l’attaque du Capitole par ses partisans, Donald Trump était banni des principales plateformes sociales, dont Facebook, Instagram, YouTube et même Twitter. De son côté, Meta justifiait cette décision en l’accusant d’avoir encouragé indirectement les violences et en refusant de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle de 2020.

Il s'agissait d'une exclusion sans précédent puisqu'elle concernait un président en exercice. Elle a d'ailleurs été immédiatement dénoncée par le principal intéressé et ses alliés, qui y ont vu une violation manifeste de la liberté d’expression et une tentative des géants de la tech de faire taire les conservateurs. Donald Trump avait alors porté plainte contre Meta, estimant être victime de censure et réclamant des dédommagements financiers. Le groupe avait toutefois réactivé les comptes suspendus en janvier 2023, tout en conservant la possibilité de les suspendre à nouveau en cas de récidive.

Un calumet de la paix à 25 millions



Hier, mercredi 29 janvier 2025, Meta a finalement accepté de verser 25 millions de dollars à Donald Trump au titre de dommages et intérêts, et ce, afin de mettre un terme aux poursuites. L’accord, révélé par le Wall Street Journal, a été confirmé par un porte-parole de Meta à l’AFP.

Ce règlement confirme la tendance depuis la réponse des urnes. Plus qu'une accalmie, un vrai rapprochement -même s'il semble très opportuniste de chaque côté. Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président américain multiplie les contacts avec les géants de la tech, et Mark Zuckerberg en profite pour renouer les liens avec l’administration républicaine.

Le jour de l'investiture du 47e Président...
Le jour de l'investiture du 47e Président...


Lors de la cérémonie d’investiture de Trump, le patron de Meta était présent et l’entreprise a fait don d’un million de dollars au fonds d’organisation de l’événement. De plus, Meta a récemment pris plusieurs décisions qui vont dans le sens des conservateurs, notamment la suppression de certains programmes pro-diversité et pro-modération des contenus (contrairement à Apple), la nomination d'un proche de Donald Trump dans son équipe de direction, la fin de son programme de fact-checking, remplacé par un système de notation communautaire inspiré de celui mis en place sur X.

Ce rapprochement avec la nouvelle administration pourrait marquer un tournant pour Meta, qui cherche à éviter de nouvelles tensions avec Washington. Mark Zuckerberg a-t-il choisi de s’adapter au nouvel ordre politique pour protéger les intérêts de son entreprise ? A moins que cela ne soit par convictions (on ne peut pas l'exclure). Si Meta a longtemps été accusé de favoriser les démocrates, ces nouvelles décisions pourraient modifier son image auprès des conservateurs, à un moment où les régulations sur la modération des contenus et la liberté d’expression sur les réseaux sociaux sont au cœur du débat public.


Meta Fact-checking