VE : avec 1 borne sur 5 en panne dans l'hexagone, les français veulent de grosses autonomies
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Mais combien de bornes rapides ?
Si la valeur absolue augmente sensiblement de mois en mois, les autres métriques évoluent peu. Par exemple, la répartition des puissance de charge reste assez inchangée : seules 4% des bornes offrent de la charge vraiment rapides (>150kW).
Comme vous le savez si vous regardez nos essais de voitures électriques ou si vous nous suivez sur les réseaux sociaux, ces bornes rapides sont majoritairement installées sur autoroute. Très actif ces derniers mois, notamment dans les nord de la France, Engie propose par exemple de nombreuses bornes Siemens (que l'on a pu tester avec beaucoup de peine). En pratique, les longs trajets sont donc plutôt bien couverts dans l'hexagone, il devient rare de croiser une station service qui offre déjà de l'essence et qui ne propose pas au moins un point de charge rapide, surtout dans l'Est et au Sud-Est, dont certains axes frisent le 100% d'équipement.
Des bornes souvent hors-service
Autre source d'inquiétude, le taux de disponibilité reste assez médiocre, même si le chiffre peut paraitre élevé (85% en moyenne). Il est d'ailleurs même sous les 80% sur les bornes très rapides, ce qui veut dire qu'1 borne sur 5 est toujours en panne à l'heure où nous écrivons ces lignes ! Imaginez le même scenario pour les pompes à essence... ou tout autre service public du quotidien.
Là encore, si vous suivez nos pérégrinations, on s'amuse souvent de voir que Tesla propose une douzaine (quand c'est pas 20 ou 30) de bornes rapides sur ses stations, contre souvent 4 ou 6 chez la concurrence (que ce soit Total, Ionity ou Fastned). Et il n'est pas rare que sur les 6, une soit effectivement hors-service. Mais les indisponibilités touchent aussi beaucoup les bornes lentes (AC, 15% en panne en moyenne) qui mettent parfois des mois à se faire réparer.
Des chiffres loin des réalités de terrain
Si l'objectif des 100 000 bornes fixé par Emmanuel Macron devrait être atteint d'ici la fin de l'année (avec 2 ans de retard, mais passons), les réalité du terrain sont beaucoup moins glorieuses.
En effet, les soucis rencontrés par les électromobilistes sont toujours les mêmes : il est toujours très compliqué de se recharger dans les grandes agglomérations, les lieux touristiques et les centre-villes de façon générale. Les parking, bien que représentant 30% des équipements, devraient regrouper l'immense majorité des points de charge, alors même qu'ils sont ex-aequo avec les parking des commerces, d'ailleurs en plein développement (Lidl, Carrefour). Dans les parking couverts notamment, on ne compte souvent qu'une dizaine de bornes, pour plusieurs milliers de places proposées, et ces points de charge sont très souvent pris d'assaut voire même
squattésde longues heures par des véhicules hybrides, dont les besoins électriques sont pourtant moindre.
Les français veulent plus d'autonomie
Alors que les autoroute apparaissent désormais comme mieux équipées que les centres urbains, une autre étude (chez Deloitte cette fois) peut paraitre un brin contradictoire : les français voudraient plus d'autonomie avant d'acheter un véhicule électrique !
Selon le sondage, 42% voudraient des autonomies d'au moins 400 à 600Km et même plus de 600Km pour encore 37%. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution, les autonomies annoncées était souvent bien loin des autonomies réelles -400Km WLTP, c'est environ 200Km sur autoroute dans la majorité des cas, seul Tesla parvient à faire 400Km d'autoroute avec 600Km annoncés.
Autre chiffre amusant, l'inquiétude concernant la disponibilité des bornes passe de 12% à 40% en un an ! Là encore, cette piqure de stress est sans doute à mettre en relation avec l'intérêt croissant des français pour les voitures électriques et la nécessité d'y passer ces prochaines années.