VE : le retour du Scenic en électrique, avec une "hybridation" à l'hydrogène
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Ce n'est encore qu'un concept, mais ce nouveau Scenic dessiné par Gilles Vidal (ex-design en chef de Peugeot) fait déjà tourner les têtes.
On ne pensait plus le revoir, avec le remplacement progressif des monospaces par les SUV, mais l'électrification du parc a changé la donne : le gros 4x4 et leur aérodynamique médiocre permet aux berlines et aux crossovers de reprendre quelques galons.
Scénic Vision n'est encore qu'un concept, mais il représente déjà environ 90% du modèle définitif attendu pour 2024. La voiture reste compacte, avec 4,50 m de long, 1,60 m de haut et 2,83 m d'empattement -batteries obligent. Difficile de le classer réellement, mais il reprend en fait les codes de la dernière Mégane E-Tech avec une ceinture de caisse très haute, de grosses jantes, une garde au sol contenue, et des lignes taillées à la serpes -plus proches des derniers 3008 que des récentes Clio.
Sous le capot, Renault réutilise la plateforme CMF-EV, dont le groupe motopropulseur a été repris de la Megane, ce qui est un peu décevant : on retrouve donc la petite batterie de 40 kWh (60kWh sur la version haut de gamme) et le moteur électrique à rotor bobiné de 220CV. En revanche, et c'est la grande nouveauté, la voiture cache une pile a combustible légère (16 kW et 2,5 kg d’hydrogène) qui devrait offrir environ 500Km d'autonomie combinée (batterie 300km + hydrogène 200km). Soyons honnête, cette version ne sera pas de série en 2024 et même Renault ne semble pas être vraiment certain de le commercialiser -on parle au mieux, de 2030.
Cet appétit pour l'hydrogène sur les véhicule de tourisme est toujours aussi surprenant -il n'y a d'ailleurs que les japonais pour réellement tenter l'aventure. La pile à combustible reste une technologie coûteuse, complexe et au rendement moyen, d'autant que le réseau de distribution est encore quasi-inexistant, tout comme l'hydrogène
Que restera-t-il vraiment de cet intérieur hyper-techno ? Probablement pas le volant ultra-plat, que seul Elon Musk a osé imposer sur sa Model S Plaid, et qui permet de dégager la vue sur les compteurs. Du côté des écrans justement, ils courent sur toute la longueur façon Hyperscreen de Mercedes et l'on retrouve un système de widgets que l'on avait déjà découvert sur la Megane, mais qui apparaissent ici comme "flottant", avec une idée de forte personnalisation des infos affichées sous le volant. Autre idée (déjà vue chez Land Rover), des caméras filment la route et projettent l'image au niveau du tableau de bords, permettant de "voir sous la voiture". Pour le client final, il faudra probablement tabler sur une version plus consensuelle sous Android Automotive, déjà présente sur la Megane, mais il est agréable de voir Renault tenter quelques percées technologiques.
Parmi les essais de style, on notera la présence de petites caméras à la place des rétroviseurs, que Renault ne devraient pas intégrer dans la version finale -pourtant, d'autres comme Honda ou Audi les ont déjà adoptées de série. On retrouve aussi les pédales Play/Pause déjà vues chez Volkswagen, surmontant un sol entièrement réalisé à partir de matériaux recyclé -cela devient une constante dans les voitures électriques. Renault insiste d'ailleurs lourdement sur son engagement écologique, avec l'utilisation d'aluminium recyclé notamment.
A l'arrivée, ce nouveau Scenic laisse songeur : le design est assurément réussi, le concept offrira de belles images dans les magazines, mais où se cache réellement l'innovation ? Désormais, plutôt qu'une hypothétique et improbable arrivée de l'hydrogène dans les VE, le grand-public cherche surtout de l'efficience, de l'autonomie, des grosses batteries (au moins 80kWh pour en faire un véhicule principal) et des innovations technologiques réellement utilisables : où est passée la clef sur smartphone façon CarKey, le mode sentinelle façon Tesla, la charge inversée façon Hyundai, la recharge "plug-and-play" façon Mercedes, la réalité augmentée façon Volkswagen... ?
Contrairement aux allemands, les constructeurs français, semblent avoir du mal à innover en dehors des concepts et à proposer des technologies réellement à la pointe des nouveaux usages. Espérons que d'ici 2 ans, Renault parvienne à proposer un véhicule électrique avec une autonomie suffisante et des technologies rassurantes pour être adoptées par monsieur-tout-le-monde.
On ne pensait plus le revoir, avec le remplacement progressif des monospaces par les SUV, mais l'électrification du parc a changé la donne : le gros 4x4 et leur aérodynamique médiocre permet aux berlines et aux crossovers de reprendre quelques galons.
Scénic Vision n'est encore qu'un concept, mais il représente déjà environ 90% du modèle définitif attendu pour 2024. La voiture reste compacte, avec 4,50 m de long, 1,60 m de haut et 2,83 m d'empattement -batteries obligent. Difficile de le classer réellement, mais il reprend en fait les codes de la dernière Mégane E-Tech avec une ceinture de caisse très haute, de grosses jantes, une garde au sol contenue, et des lignes taillées à la serpes -plus proches des derniers 3008 que des récentes Clio.
La pari de l'hydrogène hybride
Sous le capot, Renault réutilise la plateforme CMF-EV, dont le groupe motopropulseur a été repris de la Megane, ce qui est un peu décevant : on retrouve donc la petite batterie de 40 kWh (60kWh sur la version haut de gamme) et le moteur électrique à rotor bobiné de 220CV. En revanche, et c'est la grande nouveauté, la voiture cache une pile a combustible légère (16 kW et 2,5 kg d’hydrogène) qui devrait offrir environ 500Km d'autonomie combinée (batterie 300km + hydrogène 200km). Soyons honnête, cette version ne sera pas de série en 2024 et même Renault ne semble pas être vraiment certain de le commercialiser -on parle au mieux, de 2030.
Cet appétit pour l'hydrogène sur les véhicule de tourisme est toujours aussi surprenant -il n'y a d'ailleurs que les japonais pour réellement tenter l'aventure. La pile à combustible reste une technologie coûteuse, complexe et au rendement moyen, d'autant que le réseau de distribution est encore quasi-inexistant, tout comme l'hydrogène
propre, aujourd'hui principalement produit à partir d'hydrocarbure. Seuls les temps de
rechargerestent intéressants, mais là aussi, les batteries progressent rapidement. A terme, l'hydrogène semble surtout applicable pour les poids-lourds ou les utilitaires, un peu moins pour une voiture familiale.
Un intérieur très (trop ?) futuriste
Que restera-t-il vraiment de cet intérieur hyper-techno ? Probablement pas le volant ultra-plat, que seul Elon Musk a osé imposer sur sa Model S Plaid, et qui permet de dégager la vue sur les compteurs. Du côté des écrans justement, ils courent sur toute la longueur façon Hyperscreen de Mercedes et l'on retrouve un système de widgets que l'on avait déjà découvert sur la Megane, mais qui apparaissent ici comme "flottant", avec une idée de forte personnalisation des infos affichées sous le volant. Autre idée (déjà vue chez Land Rover), des caméras filment la route et projettent l'image au niveau du tableau de bords, permettant de "voir sous la voiture". Pour le client final, il faudra probablement tabler sur une version plus consensuelle sous Android Automotive, déjà présente sur la Megane, mais il est agréable de voir Renault tenter quelques percées technologiques.
Parmi les essais de style, on notera la présence de petites caméras à la place des rétroviseurs, que Renault ne devraient pas intégrer dans la version finale -pourtant, d'autres comme Honda ou Audi les ont déjà adoptées de série. On retrouve aussi les pédales Play/Pause déjà vues chez Volkswagen, surmontant un sol entièrement réalisé à partir de matériaux recyclé -cela devient une constante dans les voitures électriques. Renault insiste d'ailleurs lourdement sur son engagement écologique, avec l'utilisation d'aluminium recyclé notamment.
Trop ce concepts ?
A l'arrivée, ce nouveau Scenic laisse songeur : le design est assurément réussi, le concept offrira de belles images dans les magazines, mais où se cache réellement l'innovation ? Désormais, plutôt qu'une hypothétique et improbable arrivée de l'hydrogène dans les VE, le grand-public cherche surtout de l'efficience, de l'autonomie, des grosses batteries (au moins 80kWh pour en faire un véhicule principal) et des innovations technologiques réellement utilisables : où est passée la clef sur smartphone façon CarKey, le mode sentinelle façon Tesla, la charge inversée façon Hyundai, la recharge "plug-and-play" façon Mercedes, la réalité augmentée façon Volkswagen... ?
Contrairement aux allemands, les constructeurs français, semblent avoir du mal à innover en dehors des concepts et à proposer des technologies réellement à la pointe des nouveaux usages. Espérons que d'ici 2 ans, Renault parvienne à proposer un véhicule électrique avec une autonomie suffisante et des technologies rassurantes pour être adoptées par monsieur-tout-le-monde.