Voiture électrique : pourquoi l'autonomie reste-t-elle en tête des inquiétudes ?

On aurait pu penser que le frein pour passer à l'électrique était le tarif ou encore la disponibilité des bornes -même si en pratique, le marché évolue quand-même dans le bon sens- et bien non !

Le brittanique Shell Recharge a publié un rapport sur l’enquête menée auprès des conducteurs de véhicules électriques et les résultats sont assez intéressants. Parmi les améliorations les plus demandées, l'autonomie arrive toujours nettement en tête, malgré les progrès très nets des constructeurs dans le domaine :

Avant l'achat, l'immense majorité s'est renseigné sur l'autonomie, sauf en Belgique où l'étude estime que c'est lié à un usage déjà très développé des hybrides rechargeables :

Il est amusant de voir que cette donnée n'a sans doute aucune importance sur le thermique : qui regarde réellement le rayon d'action d'un véhicule à essence ? Car l'autonomie reste corrélée avec la disponibilité des bornes, qui arrive d'ailleurs en seconde position. Si l'on ne craint pas de tomber en panne d'essence, même avec le réservoir vide, c'est avant tout car on trouve des stations un peu partout et que le plein s'effectue en quelques minutes.

Mais là encore, les conducteurs déclarent être assez souples pour passer à un VE. Les deux tiers estiment en effet être prêts à changer leurs habitudes pour mieux cibler les lieux de charge (supermarchés, autoroutes...). On retrouve en effet cette contrainte chez de nombreux conducteurs qui sélectionnent désormais les hotels ou les Airbnb avec un filtre autour des bornes de charge.

Mais qui est passé à l'électrique ? L'étude met en lumière un public très en impliqué dans les technologies de l'information, ainsi que les ingénieurs, suivis des secteurs généralement assez aisés (bancaire, santé...). Voilà qui explique pourquoi le sujet intéresse beaucoup les geek, les fans d'Apple et de nouvelles technologies.

Un autre graphique a retenu mon attention, celui des marques les plus populaires. Si Tesla domine depuis plusieurs années, les allemands conservent une très bonne place alors que Peugeot, Renault ou Citroën n'apparaissent même plus dans le classement 2022 par exemple, ni même Toyota, pourtant précurseur avec les hybrides. Chez les asiatiques, le groupe Hyundai/Kia a désormais bonne presse, c'est logique, le rapport qualité/prix/autonomie de ces modèles taquine désormais Tesla.

Enfin, le dernier graphique est assez affolant : presque la moitié des personnes interrogées ont au moins 2/3 cartes différentes de recharge et un tiers en accumulent plus de 4 (!), ce qui reflète bien le problème des opérateurs et de l'interopérabilité. Payer en CB ou même connaitre le tarif d'une charge relève souvent du parcours du combattant !

Bref, rien de vraiment neuf sous le soleil pour les habitués de l'électrique, les freins restent donc grosso-modo les mêmes depuis des années pour faire la bascule. Toutefois sur le terrain, le déploiement massif de bornes de charge, la baisse régulière des prix à l'achat et l'augmentation du prix de l'essence devraient peser de plus en plus dans la balance pour assurer la transition, mais cela prendra encore quelques années.