Mon coup de gueule de l'année est une triste histoire
Par June Cantillon - Publié le
Apple, ma douce Apple, ne vois-tu rien venir ?
Chère Apple,
Cela fait des années que tu accompagnes avec espièglerie mes pérégrinations. Je te reste fidèle, et bien que je dois avouer de fréquents écarts (que veux-tu j'ai trop d'amour
Mais notre relation
Tu n'es plus une jeune fille rebelle rêvant de piraterie, mais une reine qui doit s'imposer et tenir son rang, sous peine de décevoir une cour qui peut parfois avoir la guillotine facile. Je crains donc pour la pérennité de ton règne et ne peux que te mettre en garde contre ce comportement incongru qui te met en danger. Je te conjure de cesser séance tenante ces tromperies enfantines, afin de conserver ton titre et ta place de favorite, ne serait-ce que dans mon cœur.
Quelque part au royaume de Cupertino
Cher June, chevalier de l'Ordre du Saint Pépin,
J'entends ta complainte et t'assure partager tes craintes autant que ton désarroi. Je me retrouve pourtant pieds et poings liés et ne peux porter les toilettes qui me semblent adaptées lorsque je me présente à mes fidèles sujets. La vérité, c'est que le Grand Conseiller Tim me force à porter ce trousseau infamant dit des 8Go de mémoire unifiée, alors qu'il est évident que mon rang ne saurait se contenter de moins du double. Pire, ce félon s'en vante et ment éhontément en assurant que je suis aussi puissante que mes concurrentes deux fois mieux dotées. J'ai honte, j'en pleure parfois, mais j'ai bien peur que mon calvaire perdure dans les mois à venir, et que mon image en pâtisse à nouveau.
En effet, l'année prochaine, le Grand Conseiller me présentera encore affublée de ces 8Go lors du grand bal populaire du MacBook Air M3, certainement accoutrée en sus d'une dote de seulement 256 Go, une véritable honte à notre époque, je ne peux que te rejoindre sur ce point. Je vais devoir serrer les dents, et sourire à la foule. Je n'ai simplement pas le choix. Je me console en pensant à ton réconfortant enthousiasme et aux jours meilleurs où je serai enfin libérée de ce carcan avilissant. Je te laisse, je l'entends monter les marches en marmonnant son sempiternel
Amazingd'un ton enjoué, qui pourtant me glace le sang.