Uber vs taxis : "le gouvernement s'oppose à l'innovation et aux consommateurs"
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
le décret des 15 minutes.
La guerre entre les taxis et les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) ne connait pas de trêve pendant les fêtes. C'est donc pour calmer la grogne des taxis que le gouvernement a publié au Journal Officiel le 28 décembre, un décret obligeant les VTC à respecter un délai de 15 minutes entre le moment où ils reçoivent une réservation et celui où le client peut effectivement monter dans la voiture. Cette mesure devrait permettre de
mieux distinguer l’activité de ces véhicules de celle des taxis, [qui sont les] seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique.
Reste que l'Autorité de la Concurrence avait déjà critiqué le décret en préparation le 20 décembre, en pointant du doigt le fait qu'il provoque une
distorsion de concurrence ayant des conséquences très négatives sur l’activité économique des sociétés de VTCet qu'il soit
défavorable aux consommateurs. La bataille ne semble pas terminée et les sociétés de VTC n'ont pas dit leur dernier mot face aux lobbies des taxis.
Pierre-Dimitri Gore-Coty, Directeur Général d'Uber : Commandez un trajet France, interrogé par Les Echos, ne comprend pas cette
volte-face du gouvernementqui semblait pourtant avoir été réceptif à son message
en faveur de l'innovation et des consommateurs. Alors qu'un Uber arrive en moyenne en 5 minutes à Paris, le décret ferait donc perdre aux chauffeurs et aux clients un temps précieux, tout en tuant
l'instantanéité du service.
Aujourd'hui, c'est Yves Weisselberger, fondateur de SnapCar, qui a réagi dans les colonnes du Huffington Post, en affirmant que sa société ne respecterait pas ce délai de 15 minutes qui
nuit aux entreprises de VTC, aux chauffeurs et aux clients. Yves ainsi que Yan Hascoet, PDG de Kapten, comptent bien attaquer le décret devant le Conseil d'Etat dès la rentrée pour défendre leurs intérêts. Affaire à suivre.