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Uber vs taxis : "le gouvernement s'oppose à l'innovation et aux consommateurs"

Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le

Alors que certains digèrent encore leur dinde, le gouvernement ne chôme pas entre Noël et le nouvel an. C'est ainsi que Manuel Valls, ministre de l'intérieur et Sylvia Pinel, ministre du tourisme, ont signé samedi dernier le décret des 15 minutes.

Uber vs taxis : "le gouvernement s'oppose à l'innovation et aux consommateurs"

La guerre entre les taxis et les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) ne connait pas de trêve pendant les fêtes. C'est donc pour calmer la grogne des taxis que le gouvernement a publié au Journal Officiel le 28 décembre, un décret obligeant les VTC à respecter un délai de 15 minutes entre le moment où ils reçoivent une réservation et celui où le client peut effectivement monter dans la voiture. Cette mesure devrait permettre de mieux distinguer l’activité de ces véhicules de celle des taxis, [qui sont les] seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique.

Reste que l'Autorité de la Concurrence avait déjà critiqué le décret en préparation le 20 décembre, en pointant du doigt le fait qu'il provoque une distorsion de concurrence ayant des conséquences très négatives sur l’activité économique des sociétés de VTC et qu'il soit défavorable aux consommateurs. La bataille ne semble pas terminée et les sociétés de VTC n'ont pas dit leur dernier mot face aux lobbies des taxis.

Pierre-Dimitri Gore-Coty, Directeur Général d'Uber : Commandez un trajet France, interrogé par Les Echos, ne comprend pas cette volte-face du gouvernement qui semblait pourtant avoir été réceptif à son message en faveur de l'innovation et des consommateurs. Alors qu'un Uber arrive en moyenne en 5 minutes à Paris, le décret ferait donc perdre aux chauffeurs et aux clients un temps précieux, tout en tuant l'instantanéité du service.

Aujourd'hui, c'est Yves Weisselberger, fondateur de SnapCar, qui a réagi dans les colonnes du Huffington Post, en affirmant que sa société ne respecterait pas ce délai de 15 minutes qui nuit aux entreprises de VTC, aux chauffeurs et aux clients. Yves ainsi que Yan Hascoet, PDG de Kapten, comptent bien attaquer le décret devant le Conseil d'Etat dès la rentrée pour défendre leurs intérêts. Affaire à suivre.