Trump et Musk s’attaquent à l’USAID : la fin de l’aide humanitaire américaine ?
Par Vincent Lautier - Publié le
Un démantèlement express et controversé
En quelques jours, l’USAID a été vidée de sa substance. Licenciements, programmes suspendus et même les serveurs informatiques qui disparaissent, comme par magie. Musk, qui dirige une mystérieuse
Agence d’efficacité gouvernementalesous Trump, a fièrement annoncé sur X :
On a passé le week-end à broyer l’USAID. Classe.
Du côté des démocrates, l’heure est à la riposte. Lundi, plusieurs élus ont tenté d’entrer dans le siège de l’agence à Washington pour comprendre ce qui se passe, mais des agents fédéraux leur ont barré la route. Pendant ce temps, le secrétaire d’État Marco Rubio s’est autoproclamé administrateur par intérim, affirmant que l’USAID devait être mieux alignée avec la politique étrangère américaine. Un détail : cette agence a toujours été indépendante du gouvernement.
Un chaos qui dépasse Washington
L’USAID, c’est 120 pays aidés, des programmes contre la famine, l’éducation, les maladies… Et tout ça est désormais en stand-by. En Afrique, par exemple, un programme de lutte contre le VIH/SIDA qui a sauvé plus de 20 millions de vies est menacé. En Afghanistan, des écoles financées par l’USAID ferment les unes après les autres. Même l’aide d’urgence pour les réfugiés en Syrie est suspendue.
Le problème, c’est que l’USAID n’est pas juste une question d’humanitaire, c’est aussi un outil diplomatique. Réduire son influence, c’est laisser le champ libre à la Chine et à la Russie, qui ne se priveront pas d’étendre leur propre aide (et leur influence) là où les Américains se retirent.
Une fusion avec le département d’État ?
Trump et Musk assurent que l’USAID va être absorbée par le département d’État. Mais personne ne sait vraiment comment ça va se passer, et surtout si ce département est capable de gérer un volume d’aide aussi énorme. En attendant, les employés de l’USAID sont placés en congé forcé, privés d’accès à leurs bureaux et même à leurs mails. On se souvient que Musk avait utilisé ce même type de méthodes avec les anciens salariés de Twitter.
Les démocrates comptent bien contre-attaquer en justice et bloquer les nominations de Trump au département d’État tant que la situation n’est pas clarifiée. Mais avec une majorité républicaine au Congrès, leurs marges de manœuvre restent limitées.
On assiste donc à une prise de pouvoir express sur l’une des agences les plus influentes du pays. La question, maintenant, c’est : est-ce que Trump et Musk iront jusqu’au bout ? Et surtout, qui en paiera le prix ?