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Meta baisse les prix des abonnements sans pub sur Facebook et Instagram

Par Vincent Lautier - Publié le

Pour tenter de se conformer au Digital Markets Act (DMA) et proposer une expérience plus respectueuse des données personnelles, Meta vient de décider d’ajuster ses offres publicitaires en Europe en réduisant de 40 % le prix de l’abonnement sans publicité sur Facebook et Instagram. Mais cela sera-t-il suffisant ?

Meta baisse les prix des abonnements sans pub sur Facebook et Instagram


Un abonnement sans publicité à tarif réduit



Meta a donc annoncé une baisse importante des tarifs pour son abonnement sans publicité. Désormais, cet abonnement passe de 9,99 € à 5,99 € par mois si vous vous abonnez sur le web via votre ordinateur, et de 12,99 € à 7,99 € si vous vous abonnez via votre smartphone sur iOS et Android. Si vous voulez que cela fonctionne sur tous vos comptes, les comptes supplémentaires bénéficient eux aussi de tarifs réduits : 4 € par mois sur le web et 5 € sur mobile. Ces ajustements de tarifs doivent rendre l’abonnement sans publicité plus accessible et proposer une alternative compétitive aux options payantes des autres plateformes. Les abonnés actuels verront automatiquement leurs factures ajustées selon ces nouveaux tarifs.

Option gratuite et publicité moins personnalisée



Pour les utilisateurs préférant l’option gratuite, Meta va aussi proposer un nouveau modèle de publicités moins personnalisées. Ces annonces, moins ciblées, s’appuient uniquement sur des informations de base telles que l’âge, le genre, la localisation et l’activité durant la session (c’est déjà pas mal quand même…). Ce format respecte, selon Meta, les exigences du DMA en matière de protection des données personnelles, bien qu’il réduise l’efficacité des annonces en matière de pertinence pour l’utilisateur, et soit donc moins rentable pour Meta.

Meta baisse les prix des abonnements sans pub sur Facebook et Instagram


Réactions des associations et doutes sur la conformité



Malgré ces ajustements, les associations de défense des droits numériques et la Commission européenne restent sceptiques. Le modèle de Meta, jugé contraignant, n’offre selon elles qu’un choix limité : accepter les publicités ciblées ou payer pour les supprimer. L’organisation NOYB estime par exemple que ce système ne garantit pas un consentement véritablement libre et critique la persistance d’un modèle payer ou consentir. En juillet 2024, la Commission européenne avait déjà mis en doute la conformité de cette offre au DMA, ouvrant une enquête qui pourrait aboutir à des sanctions allant jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires mondial de Meta en cas de récidive.



Inutile de préciser qu'à titre personne, je vais apprécier la baisse de tarif
Inutile de préciser qu'à titre personne, je vais apprécier la baisse de tarif


Un impact sur les revenus publicitaires de Meta



L’introduction de publicités moins ciblées pourrait affecter les revenus de Meta, l’Europe représentant 23 % de son chiffre d’affaires publicitaire. Meta explique que cette réduction de précision publicitaire pourrait pénaliser les petites entreprises européennes, pour qui les annonces ciblées sont un levier majeur de croissance. Le groupe tâtonne donc et tente de répondre aux exigences des régulateurs tout en préservant un modèle économique viable. La Commission européenne n’a pas encore validé cette approche et continue son enquête jusqu’à fin mars 2025, laissant planer une certaine incertitude sur l’avenir du modèle publicitaire de Meta dans l’Union européenne. Affaire à suivre.