Le gouvernement allemand, sous la direction d’Olaf Scholz, vient d’annoncer des mesures fiscales pour tenter de revitaliser le marché des voitures électriques. En août 2024, les ventes de véhicules électriques ont chuté de près de 70%, un signal inquiétant pour l’industrie automobile allemande, autrefois florissante. Cette décision intervient alors que des constructeurs comme Volkswagen envisagent de fermer certaines de leurs usines.
Image : VW
Comme toujours : la fiscalité va amortir la chute
Le gouvernement a introduit deux dispositifs fiscaux pour inciter les entreprises et les particuliers à investir dans les voitures électriques. Les entreprises pourront désormais amortir 40 % de la valeur des véhicules électriques la première année, avec une réduction progressive jusqu’à la sixième année. Parallèlement, le plafond des prix des voitures électriques de fonction bénéficiant de réductions fiscales sera relevé de 70 000 à 95 000 euros. Cette mesure vise principalement les marques premium comme Mercedes, Audi et BMW. Ce sont ces marques qui tiennent le marché par là bas !
Ces initiatives fiscales sont cruciales, car elles surviennent après la suppression brutale du bonus écologique fin 2023, une décision qui a durement impacté les ventes. Selon l’Agence fédérale de l’automobile, les immatriculations de voitures électriques ont plongé de 32% sur les huit premiers mois de 2024, et comme évoqué plus haut, le mois d’août a marqué une chute importante de 68,8% par rapport à la même période l’an dernier…
Ce retrait soudain des subventions a provoqué une baisse de la part des voitures électriques en Allemagne, passant de 18,4% des immatriculations en 2023 à 12,6% au premier semestre 2024.
Des prix en baisse et un contexte européen difficile
La dépréciation rapide des voitures électriques a également joué un rôle majeur dans la crise. Tesla a baissé ses prix, créant ainsi une baisse des valeurs sur le marché de l’occasion et décourageant les acheteurs potentiels, en particulier les grandes flottes.
Cette crise s’inscrit dans un contexte plus large où l’industrie automobile européenne fait face à un durcissement des normes d’émissions de CO2 prévu pour 2025. Les nouvelles règles imposent une transformation rapide de l’industrie vers des solutions plus écologiques, mais cette transition se révèle difficile à gérer pour les constructeurs, déjà fragilisés par la baisse des commandes, en particulier à l’exportation.
Les mesures fiscales du gouvernement Scholz sont une tentative pour freiner la chute des ventes de voitures électriques, mais leur impact reste incertain. Elles apporteront peut-être un certain répit, mais elles ne régleront probablement pas les problèmes structurels auxquels fait face l’industrie automobile allemande.
En France, le marché des voitures électriques connaît actuellement un ralentissement notable. En août 2024, les ventes de véhicules électriques ont enregistré une baisse de 33%. Cette chute doit quand même être mise en perspective, surtout après une année 2023 marquée par une forte croissance des immatriculations. En juillet 2024, 28 434 véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculés, représentant 18% de parts de marché. Sur le long terme, on peut considérer que la tendance reste sur une progression constante des ventes de véhicules électriques.
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