La startup bretonne Seederal présente le prototype de son premier tracteur 100% électrique et annonce une nouvelle levée de fonds ainsi que des essais en usage réel.
Seederal : un tracteur français 100% électrique
Fondée en 2021 par deux ingénieurs, la startup brestoise Seederal a réalisé une première levée de fonds d'1,2 million en 2022 auprès d’Epopée Gestion, Breizh Up et le club d’investisseurs Jeriko, et vient d'annoncer une levée de fonds supplémentaire de 11 millions d'euros afin d'accélérer le développement de son premier tracteur électrique. La firme a développé en interne grâce, entres autres, à une équipe de 12 ingénieurs et plusieurs partenaires industriels son premier prototype affichant une puissance de 160 chevaux.
Ces nouveaux fonds devraient permettre à la société de présenter un modèle définitif basé sur un système châssis-batterie (le prototype a été conçu sur un châssis traditionnel) dès 2026. Selon Antoine Venet, CEO et co-fondateur de Seederal :
Le soutien obtenu par le programme France 2030, l’arrivée de nouveaux investisseurs de renom et la confiance renouvelée de nos investisseurs historiques, sont autant de marqueurs forts de la pertinence de notre démarche. Nous avons récemment franchi un cap en démontrant que notre premier prototype développait la puissance nécessaire pour les applications les plus exigeantes, et ce tour de table va nous permettre de franchir le palier suivant : confirmer la grande autonomie de nos tracteurs pour les applications aux champs.
Entre 8 et 12h d'autonomie
L'entreprise qui entend décarboner l'agriculture et penser le tracteur de demain avec les agriculteurs annonce une puissance de 160 chevaux et une chaine de traction sans boîte de vitesse (parfois très nombreuses sur un tracteur) mais également une autonomie de 8 à 12 heures de travail, ainsi qu'une recharge de 0 à 100% en seulement 2 heures.
Le tracteur est central car il mécanise toutes les étapes du cycle de culture : préparation, semis, protection, fertilisation, et récolte. C’est un outil de sécurité énergétique et alimentaire. Le soutien de partenaires financiers, notamment spécialistes du secteur agricole et l’accompagnement par le programme France 2030 démontrent l’importance d’apporter une solution décarbonée à l’échelle, et nous sommes les premiers à développer les briques techniques pour le faire.
La transition vers l'électrique dans le monde agricole dépendra évidemment de l'intérêt des machines réellement disponibles sur le marché. L'enjeu est important puisque, selon Seederal, l'ensemble du machinisme agricole représente 2% des émissions annuelles de gaz à effet de serre et 3% de la consommation énergétique en France.
Seederal se positionne comme un acteur clé pour réduire ces émissions en proposant des tracteurs électriques diminuant l'empreinte carbone de 15 à 20 tonnes par unité et par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 17 voitures (une voiture immatriculée en France roule en moyenne 12 000 km/an).
L'entreprise brestoise a donc encore du pain sur la planche et devra croiser le fer avec d'énormes structures, dont le géant américain John Deere (entre autre) qui investit également des sommes gigantesques dans les machines électriques et, pour certaines, 100% autonomes.
