Tesla invente un "permis à points" pour utiliser l'Autopilot
Par Didier Pulicani - Publié le
Précurseur en matière de conduite semi-autonome, Tesla faisait jusque là figure de référence face à une industrie automobile qui peinait à se montrer innovante sur le plan logiciel.
Mais ces dernières années, le constructeur américain a perdu du terrain, rendant les aides à la conduite souvent pénibles à utiliser. Comparé à des marques comme Mercedes, BMW ou même Volkswagen, l'Autopilot est en effet devenu bien plus contraignant à l'usage, au grand dam de ses clients. Tous ceux qui ont déjà utilisé ces véhicules sont formels, le système de Tesla n'est plus au niveau en matière d'implémentation -on ne parle pas ici de la fiabilité de la conduite semi-autonome (soyons précis) mais bien de la mise en place.
En attendant la conduite 100% autonome, la réglementation européenne impose encore de garder les mains sur le volant lorsque la voiture propose un système de régulateur adaptatif couplé au maintien dans les voies de circulation.
Pour détecter l'attention du conducteur, la plupart des constructeurs ont opté pour un volant capacitif, qui permet de confirmer que le pilote a bien les main sur le manche sans le forcer à appliquer une pression constante. Vous pouvez ainsi parcourir des milliers de kilomètres à bord d'une BMW i4 ou d'une Volkswagen ID7 sans être dérangé par des alertes.
Chez Tesla, c'est un peu
Que ce soit justifié ou non, la punition est la même pour tout le monde : en cas de suspicion de manque d'inattention, Tesla désactive l'Autopilot, et vous force à vous arrêter pour le remettre en route.
Depuis la mise à jour de Noël, Tesla va même encore plus loin, en désactivant totalement le système pendant une semaine, après 5 désactivations successives. Les grands rouleurs ont souvent refusé de faire la mise à jour, de peur d'être privé d'une fonctionnalité pourtant promise et livrée avec le véhicule.
Cette décision a beaucoup fait râler sur les réseaux sociaux, notamment car Tesla ne remettait jamais le compteur à zéro. Une sorte de permis à points, mais sans moyen de les récupérer, à tel points que certains forçaient la désactivation totale lorsqu'ils avaient une semaine sans roulage devant eux, histoire de récupérer les 5 fusibles.
Six moins plus tard, Tesla a donc modifié son système, et permet enfin de récupérer un
J'aime beaucoup l'utilisation du terme
La conduite semi-autonomie a été mise en place dans l'idée d'habituer les conducteurs à déléguer petit à petit la conduite au véhicule, ce que la législation et de facto les constructeurs, semblent d'ailleurs oublier.
Ces systèmes obligeant le conducteur a forcer sur le volant ou à être excessivement attentif à la route alors qu'une IA est chargée de la conduite, est souvent contre-productif : pour boire un coup, effectuer un réglage à l'écran ou jeter un oeil à ses enfants, il est souvent moins contraignant de... désactiver l'Autopilot, un comble pour la sécurité, n'est-ce pas ?
Ici, outre l'infantilisation de ses propres clients, Tesla est surtout incapable de détecter correctement qu'un conducteur a bien les mains sur le volant. Sur un axe autoroutier en ligne droite, il n'est pas rare de se faire punir par le système qui réclame des coups de volants réguliers... alors qu'un volant capacitif aurait permis de pallier ce problème. Si vous avez le malheur d'accélérer trop brusquement avec Autopilot activé, même chose, la punition intervient sans raison.
In fine, si certains se réjouissent de l'assouplissement des règles, il est étonnant qu'un constructeur puisse priver ses clients d'une fonctionnalitée pourtant livées avec le véhicule. Imaginez si votre iPhone vous coupait les appels si vous étiez un peu trop vindicatif ou si votre chauffage refusait de s'allumer s'il suspectait que vous vous chauffiez trop fort ponctuellement... C'est la porte ouverte à toutes les dérives.
Mais ces dernières années, le constructeur américain a perdu du terrain, rendant les aides à la conduite souvent pénibles à utiliser. Comparé à des marques comme Mercedes, BMW ou même Volkswagen, l'Autopilot est en effet devenu bien plus contraignant à l'usage, au grand dam de ses clients. Tous ceux qui ont déjà utilisé ces véhicules sont formels, le système de Tesla n'est plus au niveau en matière d'implémentation -on ne parle pas ici de la fiabilité de la conduite semi-autonome (soyons précis) mais bien de la mise en place.
Tesla refuse le volant capacitif
En attendant la conduite 100% autonome, la réglementation européenne impose encore de garder les mains sur le volant lorsque la voiture propose un système de régulateur adaptatif couplé au maintien dans les voies de circulation.
Pour détecter l'attention du conducteur, la plupart des constructeurs ont opté pour un volant capacitif, qui permet de confirmer que le pilote a bien les main sur le manche sans le forcer à appliquer une pression constante. Vous pouvez ainsi parcourir des milliers de kilomètres à bord d'une BMW i4 ou d'une Volkswagen ID7 sans être dérangé par des alertes.
Chez Tesla, c'est un peu
à l'ancienne: le conducteur doit donner des coups de volant réguliers (toutes les 10 secondes) pour montrer sa présence -ce qui est assez ridicule en ligne droite- et même à ré-enclencher l'Autopilot à chaque dépassement/rabattement -un comble. Comme si ce n'était pas suffisant, l'Autopilot est couplé à une caméra intérieure, qui interprète à sa sauce la position du conducteur : si vous avez le malheur de vous gratter le dos ou de discuter avec votre voisin, le système peut interpréter ces mouvements comme de l'inattention excessive et vous priver de la fonctionnalité pour le reste du trajet.
L'Autopilot à points, façon Tesla
Que ce soit justifié ou non, la punition est la même pour tout le monde : en cas de suspicion de manque d'inattention, Tesla désactive l'Autopilot, et vous force à vous arrêter pour le remettre en route.
Depuis la mise à jour de Noël, Tesla va même encore plus loin, en désactivant totalement le système pendant une semaine, après 5 désactivations successives. Les grands rouleurs ont souvent refusé de faire la mise à jour, de peur d'être privé d'une fonctionnalité pourtant promise et livrée avec le véhicule.
Cette décision a beaucoup fait râler sur les réseaux sociaux, notamment car Tesla ne remettait jamais le compteur à zéro. Une sorte de permis à points, mais sans moyen de les récupérer, à tel points que certains forçaient la désactivation totale lorsqu'ils avaient une semaine sans roulage devant eux, histoire de récupérer les 5 fusibles.
Six moins plus tard, Tesla a donc modifié son système, et permet enfin de récupérer un
pointaprès chaque semaine sans désactivation. Avec la mise à jour 2024.20, il y aura donc une période de grâce Muskienne, dont se réjouissent beaucoup les clients.
Pour un maximum de sécurité et de responsabilité, l'utilisation du pilote automatique sera suspendue si une utilisation inappropriée est détectée. Une utilisation inappropriée se produit lorsque vous, ou un autre conducteur de votre véhicule, recevez cinq « Désengagements de l'Autopilot ». Un retrait du pilote automatique se produit lorsque le système de pilote automatique se désengage de force pour le reste d'un trajet après que le conducteur ait reçu plusieurs avertissements sonores et visuels pour inattention. Les désengagements initiés par le conducteur ne sont pas considérés comme une utilisation inappropriée et sont attendus de la part du conducteur. Gardez les mains sur le volant et restez attentif à tout moment. L'utilisation d'appareils portatifs lors de l'utilisation du pilote automatique n'est pas autorisée.
Un désengagement du pilote automatique vous sera pardonné pour chaque période de 7 jours au cours de laquelle vous ne recevez aucun Strikeout. Chaque fois que vous recevez un désengagement, ce compteur redémarre.
Les fonctionnalités du pilote automatique ne peuvent être supprimées que par cette méthode de suspension et elles seront indisponibles pendant environ une semaine.
Un désengagement du pilote automatique vous sera pardonné pour chaque période de 7 jours au cours de laquelle vous ne recevez aucun Strikeout. Chaque fois que vous recevez un désengagement, ce compteur redémarre.
Les fonctionnalités du pilote automatique ne peuvent être supprimées que par cette méthode de suspension et elles seront indisponibles pendant environ une semaine.
J'aime beaucoup l'utilisation du terme
pardonné(
forgivenen anglais dans le texte officiel), un adjectif qui reflète assez bien l'infantilisation des clients par le constructeur. On se croirait à l'école maternelle.
L'avis de Mac4Ever
La conduite semi-autonomie a été mise en place dans l'idée d'habituer les conducteurs à déléguer petit à petit la conduite au véhicule, ce que la législation et de facto les constructeurs, semblent d'ailleurs oublier.
Ces systèmes obligeant le conducteur a forcer sur le volant ou à être excessivement attentif à la route alors qu'une IA est chargée de la conduite, est souvent contre-productif : pour boire un coup, effectuer un réglage à l'écran ou jeter un oeil à ses enfants, il est souvent moins contraignant de... désactiver l'Autopilot, un comble pour la sécurité, n'est-ce pas ?
Ici, outre l'infantilisation de ses propres clients, Tesla est surtout incapable de détecter correctement qu'un conducteur a bien les mains sur le volant. Sur un axe autoroutier en ligne droite, il n'est pas rare de se faire punir par le système qui réclame des coups de volants réguliers... alors qu'un volant capacitif aurait permis de pallier ce problème. Si vous avez le malheur d'accélérer trop brusquement avec Autopilot activé, même chose, la punition intervient sans raison.
In fine, si certains se réjouissent de l'assouplissement des règles, il est étonnant qu'un constructeur puisse priver ses clients d'une fonctionnalitée pourtant livées avec le véhicule. Imaginez si votre iPhone vous coupait les appels si vous étiez un peu trop vindicatif ou si votre chauffage refusait de s'allumer s'il suspectait que vous vous chauffiez trop fort ponctuellement... C'est la porte ouverte à toutes les dérives.