Les taxis autonomes autorisés 24H/24 à San Fransico, la France à la traîne ?
Par Didier Pulicani - Publié le
C'est une journée historique dans le monde des transports, mais pas forcément une bonne nouvelle pour tout le monde : San Francisco est la première ville américaine à autoriser les taxis 100% autonomes toute la journée et sans restriction particulière.
Jusqu'à présent, comme vous avez pu le voir dans notre reportage publié le week-end dernier (quelle coïncidence !), Waymo et Cruise n'étaient autorisés à prendre des passagers que la nuit et sous certaines conditions. Désormais, ils héritent du même statut que les VTC (Uber, Lyft) ou que les taxis traditionnels.
C'est à l'issue d'une audition de six heures que les autorités locales ont pris la décision de libérer les restrictions qui pesaient sur Waymo et Cruise dans la ville.
Avec Phoenix et Austin, San Francisco était l'une des rares cités à autoriser l'expérimentation grandeur natures de ces véhicules 100% autonomes capables de prendre des passagers. Jusqu'à présent, il fallait attendre 22H pour tenter l'aventure, les élus estimant que la circulation était moins dense qu'en journée.
Cela étant, les voitures pouvaient déjà aller et venir (sans passager) après le lever du soleil. Durant notre séjour, nous les voyions défiler dans les rues escarpées de la ville à bonne allure, même si elles étaient parfois un peu hésitantes aux stops ou pour tourner à droite au feux rouge -une spécificité californienne, l'équivalent de notre flèche clignotante. Nous avons aussi surpris certains véhicules bloqués avec les feux de détresse en pleine voie, notamment en journée -le cas n'est donc pas si rare.
La ville de San Francisco a pris le temps d'écouter tous les avis, habitants comme professionnels, tous bien loin d'un consensus.
Evidemment, les plus impactés sont les chauffeurs de taxis et VTC.
D'autres craignaient pour la sécurité des piétons, certains invoquant aussi la possibilité de blocage des véhicules de secours... Mais les autorités de rappeler que les chiffres tendent largement à remettre en cause ces arguments -les robots rencontrent beaucoup moins d'accidents que les vrais conducteurs.
De retour en Europe, on ne peut que constater le manque d'enthousiasme de nos autorités sur ces technologies -et le statut-quo permanent.
Depuis un an, seule la conduite autonome de niveau 3 est autorisée en Europe, avec d'immense restrictions. Quant aux véhicules de tests, ils sont certes aptes à circuler ponctuellement, mais toujours avec chauffeur, avec de petites flottes de prototypes et sur des espaces bien délimités.
Aux USA, les véhicules 100% autonomes circulent en pleine ville et sur autoroute depuis de nombreuses années déjà -même Apple possède sa propre flotte ! Ces tests grandeur nature offrent aux américains une avance certaine sur la technologie, qui finira de toute façon par arriver sur le Vieux Continent bien avant que nos propres constructeurs puissent se réveiller. En 2019, Valeo faisait pourtant circuler des véhicules autonomes dans Paris (ci-dessous), quatre ans plus tard, où sont donc passés ces technologies ?
L'EGE avait publié un rapport très fourni il y a quelques mois estimant qu'
Jusqu'à présent, comme vous avez pu le voir dans notre reportage publié le week-end dernier (quelle coïncidence !), Waymo et Cruise n'étaient autorisés à prendre des passagers que la nuit et sous certaines conditions. Désormais, ils héritent du même statut que les VTC (Uber, Lyft) ou que les taxis traditionnels.
Des robot-taxis 24H/24 à San Fransico
C'est à l'issue d'une audition de six heures que les autorités locales ont pris la décision de libérer les restrictions qui pesaient sur Waymo et Cruise dans la ville.
Avec Phoenix et Austin, San Francisco était l'une des rares cités à autoriser l'expérimentation grandeur natures de ces véhicules 100% autonomes capables de prendre des passagers. Jusqu'à présent, il fallait attendre 22H pour tenter l'aventure, les élus estimant que la circulation était moins dense qu'en journée.
Cela étant, les voitures pouvaient déjà aller et venir (sans passager) après le lever du soleil. Durant notre séjour, nous les voyions défiler dans les rues escarpées de la ville à bonne allure, même si elles étaient parfois un peu hésitantes aux stops ou pour tourner à droite au feux rouge -une spécificité californienne, l'équivalent de notre flèche clignotante. Nous avons aussi surpris certains véhicules bloqués avec les feux de détresse en pleine voie, notamment en journée -le cas n'est donc pas si rare.
De nombreuses appositions
La ville de San Francisco a pris le temps d'écouter tous les avis, habitants comme professionnels, tous bien loin d'un consensus.
Evidemment, les plus impactés sont les chauffeurs de taxis et VTC.
Une voiture a besoin d'un chauffeur !, a déclaré une jeune femme qui travaille pour Lyft.
C'est hallucinant de ne pas avoir de conducteur dedans !Les syndicats de routiers et de chauffeurs étaient également logiquement opposés à cette libéralisation du transport -une récurrence dans l'histoire de l'humanité.
D'autres craignaient pour la sécurité des piétons, certains invoquant aussi la possibilité de blocage des véhicules de secours... Mais les autorités de rappeler que les chiffres tendent largement à remettre en cause ces arguments -les robots rencontrent beaucoup moins d'accidents que les vrais conducteurs.
Nous devons fonder notre décision sur ces données, a déclaré Alice Busching Reynolds, présidente de la commission, qui a fini par approuver la décision.
L'Europe toujours à la traîne ?
De retour en Europe, on ne peut que constater le manque d'enthousiasme de nos autorités sur ces technologies -et le statut-quo permanent.
Depuis un an, seule la conduite autonome de niveau 3 est autorisée en Europe, avec d'immense restrictions. Quant aux véhicules de tests, ils sont certes aptes à circuler ponctuellement, mais toujours avec chauffeur, avec de petites flottes de prototypes et sur des espaces bien délimités.
Aux USA, les véhicules 100% autonomes circulent en pleine ville et sur autoroute depuis de nombreuses années déjà -même Apple possède sa propre flotte ! Ces tests grandeur nature offrent aux américains une avance certaine sur la technologie, qui finira de toute façon par arriver sur le Vieux Continent bien avant que nos propres constructeurs puissent se réveiller. En 2019, Valeo faisait pourtant circuler des véhicules autonomes dans Paris (ci-dessous), quatre ans plus tard, où sont donc passés ces technologies ?
L'EGE avait publié un rapport très fourni il y a quelques mois estimant qu'
Il est indéniable que les entreprises allemandes et américaines sont largement en tête de course, il suffit de se référer à la liste de dépôts de brevets liés à la conduite autonome entre 2010 et 2017 [...] La place de la France est quasi inexistante au niveau mondial et ne représente que 4,8% des demandes de dépôt de brevets au niveau européen selon l’office Européen des brevets.