Test du Vision Pro en avion : vraiment révolutionnaire dans les transports ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Lors de la présentation du Vision Pro, Apple a dévoilé plusieurs usages qui ont vraiment
Mais est-ce vraiment réaliste ? Peut-on travailler dans les transports ? Y'a-t-il des limitations ? Lors de notre voyage à San Francisco, nous avons tenté l'expérience durant le (très) long vol de retour, histoire de voir si la publicité de Tim Cook était réellement transposable dans la réalité. Verdict après 10H d'avion !
Comme pour chaque nouvel usage, que ce soit l'arrivée du téléphone mobile, des AirPods ou même de l'Apple Watch, tous les early-adopters doivent assumer de nouveaux codes sociaux. Il y a 30 ans, on trouvait bizarre de voir les gens
Le Vision Pro est un produit cher, plutôt ostentatoire et qui masque en partie le regard, de quoi décontenancer ses voisins, surtout dans des environnements confinés. Sauf à passer le seuil de l'avion avec le casque sur la tête, comme l'ont fait certains, le placer sur la tête pendant le vol n'a pas ému grand monde. Même les hôtesses ont continué à me parler pendant l'utilisation du Vision Pro, sans doute grâce à ce système EyeSight, qui permet de deviner les yeux sur l'écran externe.
Lorsqu'on place le casque sur sa tête dans un avion, un train ou tout autre moyen de transport, le Vision Pro propose spontanément un mode Voyage (Travel Mode). Cela permet d'éviter à l'appareil de croire que vous bougez à 800 km/h... et les fenêtres sont donc fixes par rapport à votre belle personne et non par rapport à un point GPS.
Pour valider cette option, j'ai immédiatement été confronté à un souci majeur : il fait trop sombre ! Le casque ne fonctionne en effet qu'en pleine lumière et en début de soirée, mais s'il manque de luminosité, les gestes ne sont pas reconnus ! C'est ballot !
Sur les vols long courrier, il est habituel de fermer les hublots et d'éteindre les lumières pour permettre de dormir ou de regarder des films tranquillement. Les trajets
Même pour répliquer l'écran de mon Mac dans le casque, il faut naviguer dans les menus de visionOS et donc, reconnaitre les différents gestes. L'astuce consiste à éclairer ponctuellement les mains (avec l'écran de l'ordinateur ou la lampe torche) pour configurer la chose dans le centre de contrôle.
Autre souci induit par ce manque de lumière, la différence entre l'environnement extérieur et l'écran du Vision Pro est trop importante : difficile de discerner vos voisins ou les hôtesses facilement. Là encore, le problème n'apparait pas dans le train ou sur des vols en plein jour, évidemment.
Dans ma configuration, l'ordinateur était situé sur la tablette, le Vision Pro sur la tête... mais il faut tout de même prendre quelques précautions.
Déjà, la batterie (reliée au casque par un câble) ne doit pas être posée n'importe où. Dans la poche, c'est un peu gênant lorsqu'on est assis mais cela reste la place la plus adaptée. En effet, avec le casque sur la tête, on oublie souvent l'accumulateur et surtout son câble : il m'est déjà arrivé une bonne dizaine de fois de la faire tomber... avec parfois le casque qui vient avec si la batterie est branchée.
D'ailleurs, avec son autonomie réduite (2H environ), mieux vaut en avoir une de secoursJ'ai travaillé environ 3H avec le Vision Pro sans trop souffrir d'un mal de crâne ou de bouffées de chaleur, mais je ne pense pas tenir 10H d'avions avec un tel dispositif.
Il est éventuellement possible de la brancher, mais il faut au moins 30W de puissance. Dans les avions, les prises font souvent entre 10 et 20W (en USB) et il n'est pas si courant d'avoir du 220V, sauf en Premium/Business.
Enfin, n'oubliez pas vos AirPods (Pro de préférence) afin d'éviter que les haut-parleurs arrosent tous vos voisins -même si leur qualité est vraiment excellente, vu le format. A noter que si vous utilisez un Mac, comme ici, des EarPods feront très bien l'affaire, le son sortant en fait de l'ordinateur et non du casque.
Je dois l'avouer, Apple m'a surtout fait envie lorsqu'elle a présenté la possibilité de répliquer l'écran de son Mac dans le casque.
Au lieu d'être courbé sur son écran de portable placé sur la petite tablette -quand il y a la place- vous pouvez profiter d'une dalle géante de 4K, comparable à du 30", juste en face de vous. Le Mac reste toujours le maître à bord, le Vision Pro n'agit qu'en tant qu'écran externe, même s'il est possible de redimensionner la fenêtre à loisir.
Malgré le WiFi et la légère latence inhérente aux flux vidéos sans-fil, j'ai été bluffé par la réactivité : j'ai pu caler mes clips sans encombre ! Comme pour tous mes montages, je conserve un casque filaire connecté au Mac et je continue d'utiliser le clavier et la souris de l'ordinateur pour faire mes
Même si l'ensemble du dispositif parait un brin complexe à mettre en place, une fois le casque sur la tête, tout se fait en deux clics via le centre de contrôle. L'écran du Mac s'éteint, ce qui permet au passage de masquer vos activités à vos voisins de cabine, ce qui n'est pas plus mal, et ce qui évite aussi de les éblouir s'ils souhaitent dormir.
Si j'ai pu travailler plusieurs heure sans mal de tête ou nausées éventuelles, j'ai ponctuellement dû m'y reprendre à deux fois pour chercher certaines touches du clavier. Si vous regardez vos mains à travers le casque, il y a comme un léger décalage qu'il faut appréhender. Par ailleurs, les caméras étaient assez médiocres en basse lumière, si votre clavier n'est pas rétro-éclairé, vous ne verrez pas grand chose.
Enfin, un souci qui n'est pas lié spécifiquement au casque, mais travailler en avion signifie de facto que vous n'aurez pas forcément de réseau. Un plug-in à télécharger, un bout de vidéo YouTube à insérer, une application qui manque.... il faudra anticiper tout cela avant le départ.
Tout le monde n'a pas les moyens de voyager en business (je vous conseille d'ailleurs le Premium Economy, un bon compromis pour travailler...), nous sommes nombreux à nous contenter de la
Souvent, sur ces sièges sont assez serrés, avec peu d'espace pour les jambes et petit écran pas toujours très moderne... voire aucun écran du tout. L'idée de regarder un film comme au cinéma fait donc rêver, et a fortiori, cela éviterait d'équiper les sièges de coûteux systèmes de divertissement.
Tout cela, c'est bien beau, mais en pratique... il manque un élément primordial : le réseau ! En effet, pour regarder des contenus 3D ou a minima, en 4K, il faut une sacrée connexion, ce qui est rarement le cas en avion. Le WiFi est souvent payant et de qualité très moyenne, bref, impossible pour nous de visionner le moindre film.
A moyen terme, on pourra télécharger des longs métrage avant de partir, c’est déjà possible dans l'app AppleTV, mais pas pour YouTube et Netflix qui n'ont pas encore d'application dédiée. On pourrait aussi imaginer que le casque se connecté au réseau local de l'avion, comme le font déjà certaines applications.
C'est sans doute LA question que se posent tous les voyageurs : le Vision Pro peut-il remplacer un Mac, au moins pour des tâches un peu basiques, comme de la rédaction de documents, de petits montages photo, de la prise de notes... ?
En mode écran déporté, vous pouvez utiliser votre Mac comme à la maison, or ce n'est pas tout à fait le cas avec le casque. Pourtant sous le capot, le Vision Pro est un Mac : même puce, des écrans 4K, un équivalent de clavier/souris...
Déjà, le casque est 100% sans-fil : pas de port USB, pas de possibilité de brancher un clavier filaire, une souris ou un SSD. Il faudra passer par AirDrop pour télécharger vos fichiers ou par le Cloud.
Pour de la frappe, il faut bien le dire, le clavier virtuel est poussif, trop lent et peu efficace. Ça suffira pour taper un mot de passe, mais pas plus ! Pour écrire une phrase complète, il faudra prendre son temps et ne pas perdre patience à chaque faute de frappe... C'est votre pupille qui guide la souris, et la précision du système n'est pas infaillible, malgré un bon niveau de correction.
Sans clavier physique, la seule possibilité pour rédiger reste d'utiliser la commande vocale, avec tous les travers de cette interface : dans les transports, ce n'est pas très pratique (ni poli) de dicter de longs textes à son casque.
Si la façon d'interagir avec les fenêtres et les icônes est plutôt intuitive, on ne peut pas en dire de même pour de la création de contenu. Sans clavier ni souris, oubliez carrément Word, Excel ou Keynote... sauf à être armé de patience ! Nos yeux et nos doigts ne sont pas encore aussi précis et efficace que ce bon vieux couple mulot/clavier. Comme le disait Bertrand Serlet dans sa dernière interview, le form-factor du Mac reste encore inégalé.
Pour le moment, je n'ai pas réussi à travailler réellement sur le casque sauf à passer par le Mac. C'est un peu frustrant, car l'ordinateur spatial ne doit pas être cantonné à de la consultation de contenus... On disait la même chose de l'iPad, mais son clavier tactile était nettement plus efficace que son homologue spatial du Vision Pro.
Apple interdit temporairement les souris bluetooth, alors qu'il est possible d'afficher un pointeur en passant par un Mac. Tout comme sur l'iPad, il est probable que cette limitation saute bientôt... Dans l'absolu, on aurait aimé que l'ordinateur spatial puisse justement... se passer de nos vieux accessoires physiques.
Alors, vais-je emporter mon Vision Pro en avion, dans le train et plus généralement, dans tous mes déplacements ? ?
Je vais sans doute vous décevoir, mais il est encore difficile d'être tranché sur la question. Mon expérience avec Final Cut Pro m'a vraiment bluffé, mais de là à transporter le Mac ET le Vision Pro à chaque voyage ? L'ensemble est trop volumineux pour que cela en vaille la peine. Quant à se passer de Mac, on est en encore loin : non seulement il manque des apps, mais surtout, les interactions sont encore complexes pour de la productivité. Il y a encore du boulot de la part des éditeurs, mais aussi d'Apple, pour fluidifier les interactions et les rapprocher de l'expérience d'un ordinateur plus traditionnel -un problème toujours pas 100% solutionné sur tablette.
L'usage plus récréatif (les jeux, le streaming...) me parait pour le moment plus adapté à ce type de casque, il est d'ailleurs étonnant que la firme ne capitalise pas mieux sur l'aspect vidéo-ludique. Quant à la vidéo pure et dure, l'expérience est totalement immersive, et pourrait bien constituer le point d'entrée pour nombre d'utilisateurs. Encore faut-il qu'il y ait assez de contenus adaptés -Netflix n'a pas encore souhaité développer une app, mais ça viendra sans doute.
N'effaçons pas non plus les contraintes, comme les difficultés à l'utiliser en basse lumière, l'absence de port USB C, ou encore le poids certain du casque, qui finit malgré tout par fatiguer.
Verra-t-on des flopées de Vision Pro demain dans les transports demain ? Sans doute pas en classe éco, mais il est possible qu'il se fasse une petite place chez les globe-trotters aisés...
hypél'audience, notamment lorsqu'une jeune femme regarde un film dans l'avion, comme si elle était au cinéma.
Mais est-ce vraiment réaliste ? Peut-on travailler dans les transports ? Y'a-t-il des limitations ? Lors de notre voyage à San Francisco, nous avons tenté l'expérience durant le (très) long vol de retour, histoire de voir si la publicité de Tim Cook était réellement transposable dans la réalité. Verdict après 10H d'avion !
Il faut assumer !
Comme pour chaque nouvel usage, que ce soit l'arrivée du téléphone mobile, des AirPods ou même de l'Apple Watch, tous les early-adopters doivent assumer de nouveaux codes sociaux. Il y a 30 ans, on trouvait bizarre de voir les gens
parler tout seuldans la rue, une façon de vivre aujourd'hui pourtant totalement assumée.
Le Vision Pro est un produit cher, plutôt ostentatoire et qui masque en partie le regard, de quoi décontenancer ses voisins, surtout dans des environnements confinés. Sauf à passer le seuil de l'avion avec le casque sur la tête, comme l'ont fait certains, le placer sur la tête pendant le vol n'a pas ému grand monde. Même les hôtesses ont continué à me parler pendant l'utilisation du Vision Pro, sans doute grâce à ce système EyeSight, qui permet de deviner les yeux sur l'écran externe.
Quelques surprises
Lorsqu'on place le casque sur sa tête dans un avion, un train ou tout autre moyen de transport, le Vision Pro propose spontanément un mode Voyage (Travel Mode). Cela permet d'éviter à l'appareil de croire que vous bougez à 800 km/h... et les fenêtres sont donc fixes par rapport à votre belle personne et non par rapport à un point GPS.
Pour valider cette option, j'ai immédiatement été confronté à un souci majeur : il fait trop sombre ! Le casque ne fonctionne en effet qu'en pleine lumière et en début de soirée, mais s'il manque de luminosité, les gestes ne sont pas reconnus ! C'est ballot !
Sur les vols long courrier, il est habituel de fermer les hublots et d'éteindre les lumières pour permettre de dormir ou de regarder des films tranquillement. Les trajets
en plein journe concernent souvent que les petits déplacements (1-2H) comme les vols intérieurs.
Même pour répliquer l'écran de mon Mac dans le casque, il faut naviguer dans les menus de visionOS et donc, reconnaitre les différents gestes. L'astuce consiste à éclairer ponctuellement les mains (avec l'écran de l'ordinateur ou la lampe torche) pour configurer la chose dans le centre de contrôle.
Autre souci induit par ce manque de lumière, la différence entre l'environnement extérieur et l'écran du Vision Pro est trop importante : difficile de discerner vos voisins ou les hôtesses facilement. Là encore, le problème n'apparait pas dans le train ou sur des vols en plein jour, évidemment.
Trop d'accessoires
Dans ma configuration, l'ordinateur était situé sur la tablette, le Vision Pro sur la tête... mais il faut tout de même prendre quelques précautions.
Déjà, la batterie (reliée au casque par un câble) ne doit pas être posée n'importe où. Dans la poche, c'est un peu gênant lorsqu'on est assis mais cela reste la place la plus adaptée. En effet, avec le casque sur la tête, on oublie souvent l'accumulateur et surtout son câble : il m'est déjà arrivé une bonne dizaine de fois de la faire tomber... avec parfois le casque qui vient avec si la batterie est branchée.
D'ailleurs, avec son autonomie réduite (2H environ), mieux vaut en avoir une de secoursJ'ai travaillé environ 3H avec le Vision Pro sans trop souffrir d'un mal de crâne ou de bouffées de chaleur, mais je ne pense pas tenir 10H d'avions avec un tel dispositif.
Il est éventuellement possible de la brancher, mais il faut au moins 30W de puissance. Dans les avions, les prises font souvent entre 10 et 20W (en USB) et il n'est pas si courant d'avoir du 220V, sauf en Premium/Business.
Enfin, n'oubliez pas vos AirPods (Pro de préférence) afin d'éviter que les haut-parleurs arrosent tous vos voisins -même si leur qualité est vraiment excellente, vu le format. A noter que si vous utilisez un Mac, comme ici, des EarPods feront très bien l'affaire, le son sortant en fait de l'ordinateur et non du casque.
Final Cut Pro + Vision Pro + MacBook Pro
Je dois l'avouer, Apple m'a surtout fait envie lorsqu'elle a présenté la possibilité de répliquer l'écran de son Mac dans le casque.
Au lieu d'être courbé sur son écran de portable placé sur la petite tablette -quand il y a la place- vous pouvez profiter d'une dalle géante de 4K, comparable à du 30", juste en face de vous. Le Mac reste toujours le maître à bord, le Vision Pro n'agit qu'en tant qu'écran externe, même s'il est possible de redimensionner la fenêtre à loisir.
Malgré le WiFi et la légère latence inhérente aux flux vidéos sans-fil, j'ai été bluffé par la réactivité : j'ai pu caler mes clips sans encombre ! Comme pour tous mes montages, je conserve un casque filaire connecté au Mac et je continue d'utiliser le clavier et la souris de l'ordinateur pour faire mes
cuts, comme si j'étais au bureau.
Même si l'ensemble du dispositif parait un brin complexe à mettre en place, une fois le casque sur la tête, tout se fait en deux clics via le centre de contrôle. L'écran du Mac s'éteint, ce qui permet au passage de masquer vos activités à vos voisins de cabine, ce qui n'est pas plus mal, et ce qui évite aussi de les éblouir s'ils souhaitent dormir.
Si j'ai pu travailler plusieurs heure sans mal de tête ou nausées éventuelles, j'ai ponctuellement dû m'y reprendre à deux fois pour chercher certaines touches du clavier. Si vous regardez vos mains à travers le casque, il y a comme un léger décalage qu'il faut appréhender. Par ailleurs, les caméras étaient assez médiocres en basse lumière, si votre clavier n'est pas rétro-éclairé, vous ne verrez pas grand chose.
Enfin, un souci qui n'est pas lié spécifiquement au casque, mais travailler en avion signifie de facto que vous n'aurez pas forcément de réseau. Un plug-in à télécharger, un bout de vidéo YouTube à insérer, une application qui manque.... il faudra anticiper tout cela avant le départ.
Le cinéma en classe éco ? Presque !
Tout le monde n'a pas les moyens de voyager en business (je vous conseille d'ailleurs le Premium Economy, un bon compromis pour travailler...), nous sommes nombreux à nous contenter de la
class éco.
Souvent, sur ces sièges sont assez serrés, avec peu d'espace pour les jambes et petit écran pas toujours très moderne... voire aucun écran du tout. L'idée de regarder un film comme au cinéma fait donc rêver, et a fortiori, cela éviterait d'équiper les sièges de coûteux systèmes de divertissement.
Tout cela, c'est bien beau, mais en pratique... il manque un élément primordial : le réseau ! En effet, pour regarder des contenus 3D ou a minima, en 4K, il faut une sacrée connexion, ce qui est rarement le cas en avion. Le WiFi est souvent payant et de qualité très moyenne, bref, impossible pour nous de visionner le moindre film.
A moyen terme, on pourra télécharger des longs métrage avant de partir, c’est déjà possible dans l'app AppleTV, mais pas pour YouTube et Netflix qui n'ont pas encore d'application dédiée. On pourrait aussi imaginer que le casque se connecté au réseau local de l'avion, comme le font déjà certaines applications.
Quid de la productivité ?
C'est sans doute LA question que se posent tous les voyageurs : le Vision Pro peut-il remplacer un Mac, au moins pour des tâches un peu basiques, comme de la rédaction de documents, de petits montages photo, de la prise de notes... ?
En mode écran déporté, vous pouvez utiliser votre Mac comme à la maison, or ce n'est pas tout à fait le cas avec le casque. Pourtant sous le capot, le Vision Pro est un Mac : même puce, des écrans 4K, un équivalent de clavier/souris...
Déjà, le casque est 100% sans-fil : pas de port USB, pas de possibilité de brancher un clavier filaire, une souris ou un SSD. Il faudra passer par AirDrop pour télécharger vos fichiers ou par le Cloud.
Pour de la frappe, il faut bien le dire, le clavier virtuel est poussif, trop lent et peu efficace. Ça suffira pour taper un mot de passe, mais pas plus ! Pour écrire une phrase complète, il faudra prendre son temps et ne pas perdre patience à chaque faute de frappe... C'est votre pupille qui guide la souris, et la précision du système n'est pas infaillible, malgré un bon niveau de correction.
Sans clavier physique, la seule possibilité pour rédiger reste d'utiliser la commande vocale, avec tous les travers de cette interface : dans les transports, ce n'est pas très pratique (ni poli) de dicter de longs textes à son casque.
Si la façon d'interagir avec les fenêtres et les icônes est plutôt intuitive, on ne peut pas en dire de même pour de la création de contenu. Sans clavier ni souris, oubliez carrément Word, Excel ou Keynote... sauf à être armé de patience ! Nos yeux et nos doigts ne sont pas encore aussi précis et efficace que ce bon vieux couple mulot/clavier. Comme le disait Bertrand Serlet dans sa dernière interview, le form-factor du Mac reste encore inégalé.
Pour le moment, je n'ai pas réussi à travailler réellement sur le casque sauf à passer par le Mac. C'est un peu frustrant, car l'ordinateur spatial ne doit pas être cantonné à de la consultation de contenus... On disait la même chose de l'iPad, mais son clavier tactile était nettement plus efficace que son homologue spatial du Vision Pro.
Apple interdit temporairement les souris bluetooth, alors qu'il est possible d'afficher un pointeur en passant par un Mac. Tout comme sur l'iPad, il est probable que cette limitation saute bientôt... Dans l'absolu, on aurait aimé que l'ordinateur spatial puisse justement... se passer de nos vieux accessoires physiques.
Bilan : à parfaire
Alors, vais-je emporter mon Vision Pro en avion, dans le train et plus généralement, dans tous mes déplacements ? ?
Je vais sans doute vous décevoir, mais il est encore difficile d'être tranché sur la question. Mon expérience avec Final Cut Pro m'a vraiment bluffé, mais de là à transporter le Mac ET le Vision Pro à chaque voyage ? L'ensemble est trop volumineux pour que cela en vaille la peine. Quant à se passer de Mac, on est en encore loin : non seulement il manque des apps, mais surtout, les interactions sont encore complexes pour de la productivité. Il y a encore du boulot de la part des éditeurs, mais aussi d'Apple, pour fluidifier les interactions et les rapprocher de l'expérience d'un ordinateur plus traditionnel -un problème toujours pas 100% solutionné sur tablette.
L'usage plus récréatif (les jeux, le streaming...) me parait pour le moment plus adapté à ce type de casque, il est d'ailleurs étonnant que la firme ne capitalise pas mieux sur l'aspect vidéo-ludique. Quant à la vidéo pure et dure, l'expérience est totalement immersive, et pourrait bien constituer le point d'entrée pour nombre d'utilisateurs. Encore faut-il qu'il y ait assez de contenus adaptés -Netflix n'a pas encore souhaité développer une app, mais ça viendra sans doute.
N'effaçons pas non plus les contraintes, comme les difficultés à l'utiliser en basse lumière, l'absence de port USB C, ou encore le poids certain du casque, qui finit malgré tout par fatiguer.
Verra-t-on des flopées de Vision Pro demain dans les transports demain ? Sans doute pas en classe éco, mais il est possible qu'il se fasse une petite place chez les globe-trotters aisés...