Stravaleaks : quand une app sportive met en péril la sécurité militaire française
Par Laurence - Publié le
Des profils sportifs publics et des smartwatchs à l’origine de la faille
Après une précédente enquête en octobre dernier et une plus ancienne encore du Télégramme en 2013, le journal Le Monde révèle que des informations sensibles sur les patrouilles des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins ont été divulguées via Strava.
Malgré l’interdiction des smartphones sur cette base ultra-sécurisée, les smartwatches semblent avoir échappé aux règles de sécurité. Pourtant, les montres collectent des données de localisation -même hors ligne- qui sont mises à jour sur les profils publics Strava. Cette synchronisation permet alors de reconstituer l’emploi du temps de certains militaires (notamment les temps d’absence), révélant ainsi les départs et retours des sous-marins en patrouille.
Les SNLE doivent garantir une présence constante et secrète en mer, ce qui a été un peu éventé ici. Apparemment, les profils Strava publics permettraient également d’identifier les militaires impliqués, avec les risques potentiels d’interception par des puissances étrangères. Selon une source proche du dossier, les autorités minimiseraient l’impact en évoquant une
situation problématique mais pas de risque majeur, les implications stratégiques restent réelles.
Des précédents pour Strava
Ce n’est pas la première fois que Strava est impliqué dans des failles de sécurité. En 2024, l’application avait permis de localiser les agents de sécurité de plusieurs chefs d’État, dont Emmanuel Macron et Joe Biden, ainsi que leurs déplacements. Si la Maison Blanche avait réagi avec fermeté, l’Élysée avait alors minimisé les risques.
Ces révélations soulèvent un problème plus important : l’adaptation des dispositifs de sécurité militaire à l’ère numérique. Les objets personnels, comme les montres connectées, créent des failles imprévues, soulignant l’urgence d’un encadrement renforcé.