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Apple versus Masimo : qui a utilisé les secrets industriels de l'autre ?

Par Laurence - Mis à jour le

Les relations sont toujours très tendues entre Apple et Masimo, spécialiste du développement et de la conception des technologies de monitorage patient non invasives innovantes dont des appareils médicaux et des capteurs.

Apple versus Masimo : qui a utilisé les secrets industriels de l'autre ?


Une bataille très discrète



La bataille juridique a eu lieu -très discrètement- au cours des deux dernières semaines. La journaliste spécialisée en affaires juridiques, Meghan Cuniff, vient d’ailleurs de publier un très long article afin de faire le point sur cette affaire avec de nombreux extraits des débats.

Le compte-rendu commence par. l’embauche par Apple de Marcelo Lamego, directeur technique de Cercacor Laboratories, une filiale de Masimo Corp. Ainsi, si son passage au sein de Cupertino a été plutôt bref (six mois), il se retrouve crédité dans de nombreux brevets dont cinq sont au cœur du litige. Le problème semble similaire avec Michael O'Reilly, un autre cadre de Massimo spécialisé en médecine, embauché par Apple quelque temps avant.

Ainsi, les avocats de la partie adverse allèguent qu'Apple a engagé O'Reilly et Lamego pour cibler les secrets commerciaux de Masimo concernant l'oxymétrie de pouls -un examen non-invasif permettant de mesurer la quantité d’oxygène dans le sang. Les progrès rapides d’Apple dans ce domaine auraient permis de soutenir le développement de la première version de l'Apple Watch en 2015.

De leur coté, les avocats d’Apple soutiennent que ces embauches ont été faites à juste titre pour deux candidats hautement qualifiés, dans le respect des politiques strictes concernant les droits de propriété intellectuelle. Ils ont d’ailleurs témoigné la semaine dernière en assurant qu'ils n'avaient jamais intégré la propriété intellectuelle de Masimo dans leur travail chez Apple. Le reste des retranscriptions permet de voir chacun essayant de démontrer les zones d’ombres et manquements de leur contradicteur.

Rappel : un clone de l'Apple Watch



Cupertino accuse en effet Masimo de créer un clone d'Apple Watch, sous le nom de la W1 Advanced Health Tracking Watch et n'a pas hésité à intenter une action en justice. De son côté, Masimo nie en bloc et soutient la mauvaise foi d'Apple, avec ce qu'elle considère comme des représailles face à son propre recours contre la firme californienne.

Pour rappel, en 2020, Cupertino se retrouvait sur le banc des accusés et était poursuivie pour avoir volé des secrets commerciaux et enfreint dix des brevets de la seconde firme. Dans ses premières demandes, il est fait état d'informations secrètes obtenues sous couvert d'une relation de travail. Apple aurait apparemment débauché plusieurs employés de Masimo pour renforcer ses propres équipes de santé.

Apple versus Masimo : qui a utilisé les secrets industriels de l'autre ?


Par la suite, Cupertino aurait contacté le groupe américain en 2013 pour une éventuelle collaboration. Elle aurait déclaré vouloir mieux comprendre la technologie de Masimo pour une éventuelle intégration de sa technologie dans ses produits (notons que cette dernière n'a jamais eu lieu). Avec le temps, celui-ci qualifie cette approche, d'effort ciblé pour obtenir des informations et une expertise.

A cette époque, son Directeur général, Joe Kiani, était intervenu suite au départ de Michael O’Reilly (désormais en charge des projets médicaux spéciaux à Cupertino) et avait souligné des manœuvres peu scrupuleuses. Très remonté, il avait déclaré qu'Apple faisait miroiter des salaires très importants pour attirer les sachants, avec peu d'indications sur les contenus des postes.