Les chauffeurs VTC manifestent contre les nouvelles commissions d’Uber
Par Vincent Lautier - Publié le
Appel à une régulation et à un numerus clausus
Cette action, initiée par le syndicat FO-INV, a pour objectif de protester contre une hausse des commissions pouvant atteindre 45 % sur certaines courses. Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat, critique cette décision prise sans concertation préalable et souligne l’impact sur les revenus des chauffeurs, qui peinent à maintenir un niveau de rémunération décent.
Les revendications des chauffeurs ne se limitent pas aux seules commissions. Le syndicat FO-INV appelle également à instaurer un numerus clausus pour limiter le nombre de chauffeurs sur un marché qu’il estime saturé par des formations accessibles à bas coût, facilitant l’arrivée de nouveaux conducteurs. Cette situation, selon eux, accroît la concurrence, rendant toute amélioration des conditions de travail et des revenus plus difficile. Une situation qui rappelle étrangement l’époque où les taxis manifestaient eux aussi pour la même raison, quand les VTC se sont démocratisés en France. Uber est aussi accusé de tenir un double discours : la plateforme affirme ne pas pouvoir augmenter la rémunération des chauffeurs tout en facilitant l’arrivée de nouveaux travailleurs.
Des mobilisations dans plusieurs villes de France
Cette manifestation fait suite à une action similaire menée à Toulouse la semaine dernière. FO-INV prévoit désormais de mobiliser chaque mardi et mercredi dans plusieurs villes françaises, appelant à des actions répétées pour faire entendre les demandes des chauffeurs. À Paris, un blocage du marché de Rungis est prévu dès 5 heures du matin demain. Les revendications se concentrent sur une révision de la nouvelle tarification et sur une limitation du nombre de chauffeurs VTC. Dès le 21 novembre, Uber prévoit de remplacer le modèle de commission fixe de 25 % par un taux variable pouvant dépasser 40 %, ce qui suscite la colère des chauffeurs.
Un débat tendu autour de la réforme et des désaccords syndicaux
Uber défend cette nouvelle tarification en expliquant qu’elle rendrait certaines courses plus attractives pour les chauffeurs en ajustant les frais de service, dans le but de réduire le taux actuel de 20 % de commandes non prises en charge. La plateforme assure également que le niveau moyen de 25 % resterait inchangé pour la majorité des trajets. Malgré cela, FO-INV reste sceptique et dénonce un manque de progrès sur la question des revenus. En avril, un accord avait fixé un revenu minimum horaire de 30 euros, mais FO-INV, qui n’avait pas participé aux négociations organisées par l’Arpe (Autorité de régulation des plateformes d’emploi), estime cet accord inefficace. Selon le syndicat, bon nombre de chauffeurs continuent de gagner un revenu inférieur au SMIC.