Comparatif : Skoda Enyaq Coupé RS iV ou Tesla Model Y ?
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Le Skoda Enyaq Coupé RS iV mérite-t-il vraiment son badge RS ? Le Tesla Model Y n'est-il pas une meilleure affaire ?
Présentée en 2022, cette déclinaison sportive de l'Enyaq aux couleurs chatoyantes commence à être livrée aux clients. Avec sa calandre éclairée, et son look de SUV rabaissé, le véhicule ne passe pas inaperçu et beaucoup le préfèrent même à sa cousine, l'ID5 GTX (testé ici) !
Mais est-ce vraiment une bonne affaire ? Quelle autonomie sur autoroute ? Peut-on parler de véritable sportive ? Après 15 jours de tests, je vous propose un petit comparatif avec la référence, à savoir le Tesla Model Y (testé ici) dont le prix a largement baissé ces dernières semaines !
Alors que les Model Y sont devenus presque aussi communs qu'une Clio, notre Enyaq rouge Velvet, lui, ne passe vraiment pas inaperçu ! Et si sa couleur officielle reste ce magnifique vert Mamba, vous pouvez évidemment opter pour des teintes plus discrètes, ou plus chatoyantes, selon vos goûts.
D'ailleurs, côté style, c'est une franche réussite, la voiture fait souvent l'unanimité dans la rue. Déjà à l'avant, on remarque immédiatement cette calandre rétro-éclairée -c'est inédit- prolongée par des optiques façon Audi, offrant un mélange d'agressivité et de modernité.
De profil, l'Enyaq RS a des allures de SUV sportif rabaissé, un style renforcé par la poupe plongeante surmontée d'un petit béquet et de diffuseurs laqués -le coup de crayon fait mouche.
En face, le Model Y fait surtout penser à une Model 3 qui aurait trop mangé, avec des flancs trop hauts, qui lui font perdre toute la sportivité de la berline. Et si vous voulez un bel aileron en carbone, il faudra soit passer par de l'after-market, soit opter pour la version performance...
Enfin, Skoda a réussi à proposer des jantes
Bref, l'Enyaq RS remporte sans conteste le match du look, mais n'hésitez pas à nous donner votre avis -forcément subjectif- dans les commentaires !
Tesla, la plus techno de toutes ? Pas si vite ! Et si notre SUV germano-tchèque avait quelques leçons à donner à l'américaine ?
Les feux matrix-LED de notre Skoda, par exemple, sont toujours aux abonnés absents chez Tesla, même sur le haut de gamme ! Pouvoir rouler en plein phares sur les petites nationales est pourtant bien plus sécurisant, d'autant que sur le Model Y, le passage des feux de croisement aux feux de route est assez mal géré, et l'on se retrouve souvent avec des appels de phare car la voiture n'a pas réagi assez rapidement. On pourrait aussi évoquer les essuie-glaces automatiques, qui fonctionnent assez mal chez Tesla, là où le groupe Volkswagen maîtrise bien mieux l'activation et la vitesse, sans devoir jouer avec des sous-menus manuels.
Autre atout de cet Enyaq, il a conservé ses capteurs de parking ! Alors qu'Elon Musk a enlevé tout les radars de ses voitures, on ne compte plus les témoignages de véhicules endommagés, car incapables de se positionner correctement sur les places.
J'aime aussi beaucoup les suspensions pilotées réglables (DCC) depuis l'interface, qui permettent de se durcir (pour plus de sportivité) ou de se ramollir un peu, lorsqu'on préfère opter pour du confort.
C'est peut-être un détail, mais contrairement à Tesla, la trape de charge est située du côté droit de la voiture. Si vous vous garez le long de la route, le câble est donc du bon côté pour se brancher sur une borne. On rappellera d'ailleurs que se garer à contresens est interdit par le code de la route...
Tesla se rattrape avec un coffre un peu plus vaste (854 contre 585L), en comptant l'immense sous-coffre. En pratique, sans ces espaces plus compliqués à exploiter, les volumes ne sont pas si éloignés. En revanche, Tesla propose un énorme frunk à l'avant, là où le Skoda n'offre... rien du tout.
A l'arrivée, notre Enyaq paraitrait presque plus techno que le Model Y, mais comme on le verra dans les points forts de Tesla, la tendance s'inverse aussi rapidement lorsqu'on évoquera la partie logicielle et électrique.
Tesla a pratiquement inventé la conduite semi-autonome -ce n'est pas vraiment exact, ils ont d'abord utilisé la technologie de l'israélien MobileEye avant de développer son propre code en interne.
En 2023, Tesla a sans doute toujours la meilleure IA et l'on n'hésite pas à confier le volant à la voiture sur de longs trajets. Pourtant, à l'usage, notre Enyaq est beaucoup plus agréable, la faute à une mauvaise implémentation chez Tesla comme je vous le décrivais dans ce test.
Avec son volant capacitif, l'Enyaq ne vous demande pas de venir forcer sur la direction toutes les 10 secondes ! La voiture ne vous punit pas non plus si vous
Le changement de voie automatique est également inclus dans le
Sur de longs trajets, la Tesla est donc beaucoup plus fatigante et intrusive, là où l'Enyaq se montre bien plus efficace et discret. A l'inverse, et pour redonner un argument à l'américaine, la Skoda se montre un peu moins fiable dans les situations compliquées (embranchements, travaux, virage serrés...), il faudra donc rester très attentif lorsqu'on lui confie les commandes.
Avec son unique écran central, Tesla a eu le mérite de redéfinir les codes de l'instrumentation à bord, et de l'ergonomie générale.
Pour autant, Tesla passe à côté de nombreuses révolutions, comme l'affichage tête haute qui évite de quitter les yeux de la route ou encore la réalité augmentée, qui fonctionne plutôt bien dans le groupe Volkswagen.
Le petit écran sous le volant est aussi très pratique sur l'Enyaq, car il tombe immédiatement sous le regard, et offre toutes les infos nécessaires à la conduite (lecture de panneau, autonomie, pourcentage de batterie, rapport enclenché...). Chez Tesla, beaucoup achètent des accessoires tiers pour combler le manque et le rajouter après-achat.
Après des milliers de kilomètres dans les deux véhicule, je préfère de loin la Skoda pour les infos de conduite. Tesla est devenu trop minimaliste, et il faut sans cesse quitter les yeux de la route pour contrôler sa vitesse sur l'écran central.
Alors que la prise en charge de CarPlay semble actuellement sur la pente descendante (plusieurs constructeurs ont déjà confirmé son abandon), devions-nous vraiment regrette l'absence du système d'Apple chez Tesla ?
A l'heure où j'écris ces lignes, CarPlay me manque encore un peu sur le Model Y : je n'ai ni Waze, ni Google Maps, ni les podcasts d'Apple, ni un accès efficace aux applications de messagerie (Viber, iMessage...), ce qui m'oblige à placer le téléphone en dessous de l'écran, et à jongler entre les apps manquantes. Rajoutez aussi quelques apps bien pratique, comme ABRP, ChargeMap, ChargePoint, Shell etc. que Tesla n'intégrera probablement jamais.
A l'inverse, on trouve chez Tesla des programmes comme Netflix, Disney+, YouTube, bien sympas mais pas aussi indispensables que Waze. Et même si Elon Musk intègre petit à petit les services tiers (comme Apple Music, Spotify...), il n'y a pas encore de réel App Store dans lequel on pourrait choisir de télécharger des apps.
En 2023, la prise en charge de CarPlay est à la fois une nécessité chez ceux qui n'ont pas un OS très avancé (comme dans le groupe Volkswagen), et un passage obligé pour d'autres programmes, qui n'existent pas en natif chez les constructeurs.
Sur le papier, notre Enyaq RS offre une autonomie peu éloignée d'un Model Y Grande Autonomie, ce qui parait assez logique, puisque la batterie est quasiment identique (autour de 80kWh).
Avec 500 à 522 Km WLTP, l'Enyaq reste pourtant derrière le Tesla Model Y qui grimpe à 565 Km avec les jantes aéro alors que notre Skoda embarque une capacité de 82kWh brut contre 77,8kWh chez Tesla.
En réalité, ces chiffres ne reflètent pas vraiment la réalité, et dépendent beaucoup des conditions de conduite. Par exemple, il nous est souvent arrivé de dépasser les 26kWh/100Km sur l'Enyaq, dès qu'on augmentait un peu le rythme sur autoroute (130Km/h soutenu) et que le vent ou le froid s'invite au voyage. Quant à la consommation moyenne sur autoroute, elle tourne plutôt autour de 23/24kWh au 100, soit entre 300 et 320Km maximum et plutôt entre 250 et 300Km si vous chargez à 80% ou si le climat est peu favorable.
En face, le Model Y Grande Autonomie est beaucoup plus efficient : il est souvent sous les 20kWh/100Km, et lorsque les conditions se dégradent, il lui arrive d'afficher 22 à 23kWh/100, mais rarement plus. Du coup, son rayon d'action avoisine souvent les 350Km et vous pouvez charger à 80% tous les 250 à 300Km sans stress, là où l'Enyaq oblige plutôt à s'arrêter tous les 200/250Km en moyenne.
A l'arrivée, rien de dramatique chez Skoda, une voiture qui peut faire 300Km sur autoroute permet déjà une belle polyvalence, d'autant qu'elle charge quand-même assez vite -170KW et 30mn pour les 80%. En revanche, il est plus compliqué de prédire le rayon d'action de l'Enyaq et d'anticiper facilement les arrêts.
Lorsqu'un constructeur me certifie qu'une voiture électrique est facile à charger sur les grands trajets, je demande à mon interlocuteur s'il confierait le véhicule à sa mère ou à des amis, sans recommandation particulière.
Tesla est aujourd'hui le seul constructeur avec qui vous pouvez simplement entrer votre destination et vous laisser guider sans aucune application tiers, sans aucun badge RFID et avec une totale confiance sur les estimations de temps.
L'air de rien, pouvoir partir en week-end ou en vacances sans devoir se préoccuper de l'aspect électrique constitue un agument de poids face à des allemands qui ne proposent toujours pas de
Chez Skoda, le planificateur ne permet pas de bloquer le trajet sur les bornes Ionity (pour lesquelles il propose pourtant un tarif préférentiel) et il est très courant de voir le GPS recalculer des dizaines de fois le trajet, et changer le parcours au dernier moment, faute d'une estimation correcte de la consommation. Il faut dire qu'il semble ignorer la météo, la topologie et la vitesse des routes, là où l'IA de Tesla anticipe tous ces paramètres avec une fidélité incroyable -il m'arrive souvent de finir à 3-4% avec la Tesla sur un SuperCharger quand l'Enyaq vous demande de vous arrêtez dès que vous descendez sous les 20% de batterie !
Avec le badge RS, on devrait s'attendre à un peu de sportivité, a minima que notre Enyaq mange de la Tesla Grande Autonomie au petit déjeuner -mais la réalité est beaucoup plus tempérée.
Si le 0 à 100 en 6,5s reste un chiffre très correcte pour un gros SUV de 2 tonnes, c'est presque le score de la Tesla Model Y Propulsion (à un seul moteur) qui est à 6,7s. On descend à 5s pour la version Grande Autonomie et 3,7s pour la version Performance -bien loin de notre Skoda !
Sur une sortie de péage ou durant une relance sur une petite route de montagne, le Skoda est poussif, on cherche vraiment où sont les 300CV et les 460NM de couple -même en prenant soin de bien enclencher le mode sport, désactivé par défaut pour économiser les kWh...
Même la VMax est limitée à 180Km/h contre 217 à 250 (perf) chez Tesla. En Allemagne, l'Enyaq se traîne et surconsomme, ça en serait presque gênant vu l'appellation et le style qui invitent pourtant à taper dans l'accélérateur.
On notera quand-même la présence d'une double motorisation (4x4) qui se montre très pratique en hiver ou dans les terrains compliqués. Nous avons d'ailleurs testé son cousin technique ID5 sur la neige et ses performances nous ont vraiment impressionnés !
Volkswagen est empêtré avec une division logicielle incompétente (CARIAD), ce qui aboutit à un système plutôt lent, peu ergonomique et à des années lumières de la concurrence.
A côté de Tesla, on a l'impression d'avoir un système qui a 5 ans de retard. Je ne parlerai pas de Netflix, de YouTube, ni des jeux de qualité console, totalement absents de notre Enyaq. Même le GPS parait d'un autre temps, avec des sous-menus difficiles à appréhender une interface inadaptée -essayez simplement de rajouter un arrêt ou de forcer un chargeur sur le trajet chez Skoda, une opération qui ne nécessite que 2 clics chez Tesla et au moins le triple chez Skoda.
Avec sa puce AMD et son système maison, Tesla survole littéralement tous les constructeurs. En revanche, Android Automotive (et bientôt CarPlay 2.0) se rapproche assez vite des fonctionnalités de l'américain. Sur la Megane E-Tech 100% Google que nous avions testée l'an dernier, l'OS est vraiment d'un bon niveau et il ne manque en fait qu'un peu de divertissements pour venir taquiner Tesla.
Si vous me posez la question franchement, mon coeur balance entre les deux modèles, alors que j'ai pu tester les deux véhicules sur des milliers de bornes.
Clairement, Tesla survole l'aspect électrique (recharge, planification, efficience), les performances brutes et l'infotainement. Les geeks, les grands voyageurs et les fans de technologies s'orienteront assez spontanément chez Tesla.
Mais l'Enyaq a aussi ses arguments ! Feux matrix, afficheur tête haute, suspensions pilotées, look original, sièges baquet, capteurs de parking... la liste est longue et peut faire mouche pour les habitués du constructeur. Sur le reste, le bilan est assez moyen, avec une autonomie
Et si c'était le prix qui allait départager nos deux modèles ? Car même si l'Enyaq Coupé démarre à 50 320€, notre version RS s'affiche plutôt à 64 310€ et avec toutes les options de notre essai, on frise les 70 000€/CHF -une paille ! A ce tarif, vous pouvez vous offrir presque deux Model Y Propulsion ou un Tesla Model Y Grande Autonomie avec une petite citadine type Fiat 500 ou même une MG4 !
Sans une belle réduction chez votre concessionnaire, ce Škoda Enyaq Coupé RS iV semble bien trop cher au regard de ses prestations. Alors oui, il a une belle gueule, il est plutôt agréable à conduire et bénéficie d'un catalogue d'option du groupe Volkswagen, mais à quel prix ? Car à 70 000€, on commence sans doute à regarder d'autres marques, commez BMW ou Mercedes...
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :
Présentée en 2022, cette déclinaison sportive de l'Enyaq aux couleurs chatoyantes commence à être livrée aux clients. Avec sa calandre éclairée, et son look de SUV rabaissé, le véhicule ne passe pas inaperçu et beaucoup le préfèrent même à sa cousine, l'ID5 GTX (testé ici) !
Mais est-ce vraiment une bonne affaire ? Quelle autonomie sur autoroute ? Peut-on parler de véritable sportive ? Après 15 jours de tests, je vous propose un petit comparatif avec la référence, à savoir le Tesla Model Y (testé ici) dont le prix a largement baissé ces dernières semaines !
Le match du look !
Alors que les Model Y sont devenus presque aussi communs qu'une Clio, notre Enyaq rouge Velvet, lui, ne passe vraiment pas inaperçu ! Et si sa couleur officielle reste ce magnifique vert Mamba, vous pouvez évidemment opter pour des teintes plus discrètes, ou plus chatoyantes, selon vos goûts.
D'ailleurs, côté style, c'est une franche réussite, la voiture fait souvent l'unanimité dans la rue. Déjà à l'avant, on remarque immédiatement cette calandre rétro-éclairée -c'est inédit- prolongée par des optiques façon Audi, offrant un mélange d'agressivité et de modernité.
De profil, l'Enyaq RS a des allures de SUV sportif rabaissé, un style renforcé par la poupe plongeante surmontée d'un petit béquet et de diffuseurs laqués -le coup de crayon fait mouche.
En face, le Model Y fait surtout penser à une Model 3 qui aurait trop mangé, avec des flancs trop hauts, qui lui font perdre toute la sportivité de la berline. Et si vous voulez un bel aileron en carbone, il faudra soit passer par de l'after-market, soit opter pour la version performance...
Enfin, Skoda a réussi à proposer des jantes
aéro(pleines) à la fois belles et efficaces, là où celles de Tesla font très
plastique. Et sans les jantes Induction de 20", les roues de l'américaine semblent presque sous-dimensionnées pour la voiture.
Bref, l'Enyaq RS remporte sans conteste le match du look, mais n'hésitez pas à nous donner votre avis -forcément subjectif- dans les commentaires !
Ces options introuvables chez Tesla !
Tesla, la plus techno de toutes ? Pas si vite ! Et si notre SUV germano-tchèque avait quelques leçons à donner à l'américaine ?
Les feux matrix-LED de notre Skoda, par exemple, sont toujours aux abonnés absents chez Tesla, même sur le haut de gamme ! Pouvoir rouler en plein phares sur les petites nationales est pourtant bien plus sécurisant, d'autant que sur le Model Y, le passage des feux de croisement aux feux de route est assez mal géré, et l'on se retrouve souvent avec des appels de phare car la voiture n'a pas réagi assez rapidement. On pourrait aussi évoquer les essuie-glaces automatiques, qui fonctionnent assez mal chez Tesla, là où le groupe Volkswagen maîtrise bien mieux l'activation et la vitesse, sans devoir jouer avec des sous-menus manuels.
Autre atout de cet Enyaq, il a conservé ses capteurs de parking ! Alors qu'Elon Musk a enlevé tout les radars de ses voitures, on ne compte plus les témoignages de véhicules endommagés, car incapables de se positionner correctement sur les places.
J'aime aussi beaucoup les suspensions pilotées réglables (DCC) depuis l'interface, qui permettent de se durcir (pour plus de sportivité) ou de se ramollir un peu, lorsqu'on préfère opter pour du confort.
C'est peut-être un détail, mais contrairement à Tesla, la trape de charge est située du côté droit de la voiture. Si vous vous garez le long de la route, le câble est donc du bon côté pour se brancher sur une borne. On rappellera d'ailleurs que se garer à contresens est interdit par le code de la route...
Tesla se rattrape avec un coffre un peu plus vaste (854 contre 585L), en comptant l'immense sous-coffre. En pratique, sans ces espaces plus compliqués à exploiter, les volumes ne sont pas si éloignés. En revanche, Tesla propose un énorme frunk à l'avant, là où le Skoda n'offre... rien du tout.
A l'arrivée, notre Enyaq paraitrait presque plus techno que le Model Y, mais comme on le verra dans les points forts de Tesla, la tendance s'inverse aussi rapidement lorsqu'on évoquera la partie logicielle et électrique.
Conduite semi-autonome : Tesla en retard ?
Tesla a pratiquement inventé la conduite semi-autonome -ce n'est pas vraiment exact, ils ont d'abord utilisé la technologie de l'israélien MobileEye avant de développer son propre code en interne.
En 2023, Tesla a sans doute toujours la meilleure IA et l'on n'hésite pas à confier le volant à la voiture sur de longs trajets. Pourtant, à l'usage, notre Enyaq est beaucoup plus agréable, la faute à une mauvaise implémentation chez Tesla comme je vous le décrivais dans ce test.
Avec son volant capacitif, l'Enyaq ne vous demande pas de venir forcer sur la direction toutes les 10 secondes ! La voiture ne vous punit pas non plus si vous
désobéisseztrop souvent. Autre différence, si vous changez de voie manuellement, la Tesla a tendance à freiner et désactive l'Autopilot, qui restera pourtant enclenché chez Skoda, qui lui, accélère lorsque vous actionnez le clignotant.
Le changement de voie automatique est également inclus dans le
Travel Assistdu groupe Volkswagen là où Tesla en demande 3800€ ! Et durant ces opérations autonomes, l'afficheur tête-haute (HUD) permet de suivre en réalité augmentée les actions de la voiture -de quoi rassurer le pilote.
Sur de longs trajets, la Tesla est donc beaucoup plus fatigante et intrusive, là où l'Enyaq se montre bien plus efficace et discret. A l'inverse, et pour redonner un argument à l'américaine, la Skoda se montre un peu moins fiable dans les situations compliquées (embranchements, travaux, virage serrés...), il faudra donc rester très attentif lorsqu'on lui confie les commandes.
Une instrumentation plus complète
Avec son unique écran central, Tesla a eu le mérite de redéfinir les codes de l'instrumentation à bord, et de l'ergonomie générale.
Pour autant, Tesla passe à côté de nombreuses révolutions, comme l'affichage tête haute qui évite de quitter les yeux de la route ou encore la réalité augmentée, qui fonctionne plutôt bien dans le groupe Volkswagen.
Le petit écran sous le volant est aussi très pratique sur l'Enyaq, car il tombe immédiatement sous le regard, et offre toutes les infos nécessaires à la conduite (lecture de panneau, autonomie, pourcentage de batterie, rapport enclenché...). Chez Tesla, beaucoup achètent des accessoires tiers pour combler le manque et le rajouter après-achat.
Après des milliers de kilomètres dans les deux véhicule, je préfère de loin la Skoda pour les infos de conduite. Tesla est devenu trop minimaliste, et il faut sans cesse quitter les yeux de la route pour contrôler sa vitesse sur l'écran central.
CarPlay manque-t-il vraiment chez Tesla ?
Alors que la prise en charge de CarPlay semble actuellement sur la pente descendante (plusieurs constructeurs ont déjà confirmé son abandon), devions-nous vraiment regrette l'absence du système d'Apple chez Tesla ?
A l'heure où j'écris ces lignes, CarPlay me manque encore un peu sur le Model Y : je n'ai ni Waze, ni Google Maps, ni les podcasts d'Apple, ni un accès efficace aux applications de messagerie (Viber, iMessage...), ce qui m'oblige à placer le téléphone en dessous de l'écran, et à jongler entre les apps manquantes. Rajoutez aussi quelques apps bien pratique, comme ABRP, ChargeMap, ChargePoint, Shell etc. que Tesla n'intégrera probablement jamais.
A l'inverse, on trouve chez Tesla des programmes comme Netflix, Disney+, YouTube, bien sympas mais pas aussi indispensables que Waze. Et même si Elon Musk intègre petit à petit les services tiers (comme Apple Music, Spotify...), il n'y a pas encore de réel App Store dans lequel on pourrait choisir de télécharger des apps.
En 2023, la prise en charge de CarPlay est à la fois une nécessité chez ceux qui n'ont pas un OS très avancé (comme dans le groupe Volkswagen), et un passage obligé pour d'autres programmes, qui n'existent pas en natif chez les constructeurs.
Tesla, roi de l'efficience et de l'autonomie
Sur le papier, notre Enyaq RS offre une autonomie peu éloignée d'un Model Y Grande Autonomie, ce qui parait assez logique, puisque la batterie est quasiment identique (autour de 80kWh).
Avec 500 à 522 Km WLTP, l'Enyaq reste pourtant derrière le Tesla Model Y qui grimpe à 565 Km avec les jantes aéro alors que notre Skoda embarque une capacité de 82kWh brut contre 77,8kWh chez Tesla.
En réalité, ces chiffres ne reflètent pas vraiment la réalité, et dépendent beaucoup des conditions de conduite. Par exemple, il nous est souvent arrivé de dépasser les 26kWh/100Km sur l'Enyaq, dès qu'on augmentait un peu le rythme sur autoroute (130Km/h soutenu) et que le vent ou le froid s'invite au voyage. Quant à la consommation moyenne sur autoroute, elle tourne plutôt autour de 23/24kWh au 100, soit entre 300 et 320Km maximum et plutôt entre 250 et 300Km si vous chargez à 80% ou si le climat est peu favorable.
En face, le Model Y Grande Autonomie est beaucoup plus efficient : il est souvent sous les 20kWh/100Km, et lorsque les conditions se dégradent, il lui arrive d'afficher 22 à 23kWh/100, mais rarement plus. Du coup, son rayon d'action avoisine souvent les 350Km et vous pouvez charger à 80% tous les 250 à 300Km sans stress, là où l'Enyaq oblige plutôt à s'arrêter tous les 200/250Km en moyenne.
A l'arrivée, rien de dramatique chez Skoda, une voiture qui peut faire 300Km sur autoroute permet déjà une belle polyvalence, d'autant qu'elle charge quand-même assez vite -170KW et 30mn pour les 80%. En revanche, il est plus compliqué de prédire le rayon d'action de l'Enyaq et d'anticiper facilement les arrêts.
Supercharger et planificateur
Lorsqu'un constructeur me certifie qu'une voiture électrique est facile à charger sur les grands trajets, je demande à mon interlocuteur s'il confierait le véhicule à sa mère ou à des amis, sans recommandation particulière.
Tesla est aujourd'hui le seul constructeur avec qui vous pouvez simplement entrer votre destination et vous laisser guider sans aucune application tiers, sans aucun badge RFID et avec une totale confiance sur les estimations de temps.
L'air de rien, pouvoir partir en week-end ou en vacances sans devoir se préoccuper de l'aspect électrique constitue un agument de poids face à des allemands qui ne proposent toujours pas de
plug&chargedans toutes les marques : il faut choisir ses bornes, avoir plusieurs cartes de charge et accepter de payer le prix fort dans certains cas -là où Tesla est généralement moins cher que la concurrence.
Chez Skoda, le planificateur ne permet pas de bloquer le trajet sur les bornes Ionity (pour lesquelles il propose pourtant un tarif préférentiel) et il est très courant de voir le GPS recalculer des dizaines de fois le trajet, et changer le parcours au dernier moment, faute d'une estimation correcte de la consommation. Il faut dire qu'il semble ignorer la météo, la topologie et la vitesse des routes, là où l'IA de Tesla anticipe tous ces paramètres avec une fidélité incroyable -il m'arrive souvent de finir à 3-4% avec la Tesla sur un SuperCharger quand l'Enyaq vous demande de vous arrêtez dès que vous descendez sous les 20% de batterie !
Performances : un badge RS ?
Avec le badge RS, on devrait s'attendre à un peu de sportivité, a minima que notre Enyaq mange de la Tesla Grande Autonomie au petit déjeuner -mais la réalité est beaucoup plus tempérée.
Si le 0 à 100 en 6,5s reste un chiffre très correcte pour un gros SUV de 2 tonnes, c'est presque le score de la Tesla Model Y Propulsion (à un seul moteur) qui est à 6,7s. On descend à 5s pour la version Grande Autonomie et 3,7s pour la version Performance -bien loin de notre Skoda !
Sur une sortie de péage ou durant une relance sur une petite route de montagne, le Skoda est poussif, on cherche vraiment où sont les 300CV et les 460NM de couple -même en prenant soin de bien enclencher le mode sport, désactivé par défaut pour économiser les kWh...
Même la VMax est limitée à 180Km/h contre 217 à 250 (perf) chez Tesla. En Allemagne, l'Enyaq se traîne et surconsomme, ça en serait presque gênant vu l'appellation et le style qui invitent pourtant à taper dans l'accélérateur.
On notera quand-même la présence d'une double motorisation (4x4) qui se montre très pratique en hiver ou dans les terrains compliqués. Nous avons d'ailleurs testé son cousin technique ID5 sur la neige et ses performances nous ont vraiment impressionnés !
Multimédia : Tesla a 5 ans d'avance !
Volkswagen est empêtré avec une division logicielle incompétente (CARIAD), ce qui aboutit à un système plutôt lent, peu ergonomique et à des années lumières de la concurrence.
A côté de Tesla, on a l'impression d'avoir un système qui a 5 ans de retard. Je ne parlerai pas de Netflix, de YouTube, ni des jeux de qualité console, totalement absents de notre Enyaq. Même le GPS parait d'un autre temps, avec des sous-menus difficiles à appréhender une interface inadaptée -essayez simplement de rajouter un arrêt ou de forcer un chargeur sur le trajet chez Skoda, une opération qui ne nécessite que 2 clics chez Tesla et au moins le triple chez Skoda.
Avec sa puce AMD et son système maison, Tesla survole littéralement tous les constructeurs. En revanche, Android Automotive (et bientôt CarPlay 2.0) se rapproche assez vite des fonctionnalités de l'américain. Sur la Megane E-Tech 100% Google que nous avions testée l'an dernier, l'OS est vraiment d'un bon niveau et il ne manque en fait qu'un peu de divertissements pour venir taquiner Tesla.
Alors, Škoda Enyaq Coupé RS iV ou Tesla Model Y ?
Si vous me posez la question franchement, mon coeur balance entre les deux modèles, alors que j'ai pu tester les deux véhicules sur des milliers de bornes.
Clairement, Tesla survole l'aspect électrique (recharge, planification, efficience), les performances brutes et l'infotainement. Les geeks, les grands voyageurs et les fans de technologies s'orienteront assez spontanément chez Tesla.
Mais l'Enyaq a aussi ses arguments ! Feux matrix, afficheur tête haute, suspensions pilotées, look original, sièges baquet, capteurs de parking... la liste est longue et peut faire mouche pour les habitués du constructeur. Sur le reste, le bilan est assez moyen, avec une autonomie
correcte, des performances
correcteset un système qui fait tout juste le job.
Et si c'était le prix qui allait départager nos deux modèles ? Car même si l'Enyaq Coupé démarre à 50 320€, notre version RS s'affiche plutôt à 64 310€ et avec toutes les options de notre essai, on frise les 70 000€/CHF -une paille ! A ce tarif, vous pouvez vous offrir presque deux Model Y Propulsion ou un Tesla Model Y Grande Autonomie avec une petite citadine type Fiat 500 ou même une MG4 !
Sans une belle réduction chez votre concessionnaire, ce Škoda Enyaq Coupé RS iV semble bien trop cher au regard de ses prestations. Alors oui, il a une belle gueule, il est plutôt agréable à conduire et bénéficie d'un catalogue d'option du groupe Volkswagen, mais à quel prix ? Car à 70 000€, on commence sans doute à regarder d'autres marques, commez BMW ou Mercedes...
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :