Le premier produit de la firme souhaitant humblement réinventer l'informatique et comptant dans ses rangs de nombreux anciens employés d'Apple devrait être commercialisé au printemps 2023.
Un secret bien gardé
Pour rappel, Humane a été fondée en 2017 par Imran Chaudhri, concepteur de l'interface de l'iPhone, et Bethany Bongiorno, ex-membre de l'équipe œuvrant sur la division UI à Cupertino, qui ont ensuite été rejoints par nombre d'ex-employés d'Apple comme Patrick Gates (ex directeur de l'ingénierie d'iCloud, FaceTime et Messages) ou encore Ruben Caballero (vice-président de l'ingénierie chez Apple et membre de l'équipe en charge de l'iPhone originel) afin de travailler sur une mystérieuse technologie familière, naturelle et humaine ayant pour but de révolutionner les interactions entre l'homme et la machine. Si Humane a communiqué à plusieurs reprises sur son projet, le produit en lui-même reste un secret bien gardé, exercice pourtant ô combien difficile de nos jours. Lors de l'événement Voices 2022, la firme a finalement annoncé que ce mystérieux produit serait dévoilé officiellement au printemps 2023, accompagnant cette annonce d'un visuel non moins mystérieux (voir ci-dessus).
Schémas d'un des brevets déposés par Humane
Un produit moins invasif que des lunettes AR
Imran Chaudhri a également donné quelques pistes en indiquant que les lunettes AR (pourtant attendue chez de nombreux grands acteurs de la technologie, dont Apple) sont trop invasives, entrainant la mise en place d'une barrière entre un individu et son environnement, estimant que peu de gens voudront se promener avec ça. Le dirigeant en rajoute une couche, déplacer la machine vers notre visage, non seulement nous donne un drôle d'air, mais cela n'améliore pas non plus notre humanité. Cela a plutôt un impact négatif sur notre connexion humaine, et c'est parce que le contact visuel est une partie importante de la connexion humaine. Cela nous aide à nous comprendre et à nous sentir plus proches des autres.
Ce discours rappelle la vidéo Change Everything publiée l'été dernier montrant une masse d'utilisateurs anonymes obnubilés par leurs smartphones et casques de réalité virtuelle d'où surgit une jeune femme attirée par une éclipse (reprenant le logo Humane), se protégeant de la lumière du soleil avec sa main, avant de s'apercevoir que le logo s'affiche désormais sur sa paume. les dires du dirigeant évoquent également les brevets déposés par la firme montrant un appareil n'incluant pas d'écran, permettant à l'utilisateur de continuer à interagir avec ses amis, sa famille et ses collègues sans être immergé dans un écran. L'appareil à porter sur soi (certainement une sorte de projecteur) nécessiterait une interaction utilisateur minimale et s'appuierait sur un système de projection laser pour afficher des données sur n'importe quelle surface.
Les brevets de 2020 prenaient comme exemple des informations (avec lesquelles il est possible d'interagir) qui s'affichent dans la paume de l'utilisateur, permettant de consulter et de régler la température du thermostat, la date, une calculatrice, ou encore des informations de navigation. Il était également question d'une batterie à porter sous ses vêtements qui utiliserait une fixation magnétique pour alimenter l'équipement à porter au dessus des vêtements, ainsi que des capteurs 3D (LiDAR et/ou temps de vol) permettant d'analyser les gestes aériens de la main et d'interagir avec l'interface du système, ou encore des microphones pour les requêtes vocales. Ce concept permet à Humane de troquer le port obligatoire d'un casque ou de lunettes (point négatifs de l'AR/VR mis en avant par Imran Chaudhri à plusieurs reprises) en permettant d'utiliser l'environnement de l'utilisateur pour afficher les données. Reste à savoir ce que nous mijote exactement Humane, et si ces belles promesses se transformeront en un produit révolutionnaire, ou en un flop retentissant. Rendez-vous au printemps 2023.
