Etude biaisée, faux-crash, excuses : le bad-buzz d'AXA face à la voiture électrique
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Mais quelle mouche a-t-elle bien pu piquer l'assureur Axa pour en vouloir autant au marché naissant de la voiture électrique ?
L'article, toujours en ligne à l'heure où nous écrivons ces lignes, a même réalisé un crash-test censé prouver la dangerosité de ces véhicules, avec explosions, incendies et tout le toutim. Une Tesla Model S a même été
Sauf que... ce fameux crash-test a été totalement bidonné. La voiture de la vidéo s'est vue retirée la batterie intégrée et les flammes ainsi que l'explosion vient en fait... d'effets pyrotechniques... un vrai scénario hollywoodien !
Devant le bad-buzz provoqué, l'assureur a été obligé de s'excuser via communiqué de presse :
Axa confirme même (c'est lunaire !) que le risque d'incendie n'est pas supérieur pour un VE qu'un VT -ce que laissait pourtant supposer la vidéo. D'ailleurs, une récente étude du National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) et du National Transportation Safety Board (NTSB), les VE ont un taux de 25 incendies pour 100 000 véhicules, contre 1 530 pour les VT et à 3 475 pour les hybrides.
Enfin, plus grave encore, l'affirmation selon laquelle les conducteurs de VE provoquent nettement plus d'accidents que leurs équivalents thermiques... ne tient pas comptes de la catégorie, de la puissance ni du prix du véhicule. Vu le peu de modèles proposés actuellement (et en majorité des véhicules aux tarifs et puissances élevées), comparer des modèles de 500CV avec des Clio Diesel n'a pas réellement de sens. Comme le note d'ailleurs Caradisiac, l'étude contient justement un tableau (assez incomplet, car il est noté "chers et/ou puissants") par catégorie et là, la différence entre les types de véhicules s'estompe nettement (même s'il reste en défaveur des VE) :
Bref, même s'il parait évident que l'arrivée de la fée électricité et son couple immédiat doit sans doute être appréhendé par les nouveaux conducteurs (les VE sont encore rares dans les auto-écoles), on se demande quel intérêt a un assureur à organiser pareille mise en scène, à l'heure où la pollution de l'air devient un enjeu mondial.
Accidents de voitures électriques: de nouveaux risques pour la sécurité routière?La branche suisse a en effet publié une pseudo-étude comparative, tendant à prouver que les conducteurs de VE provoqueraient plus d'accident que les autres
Les conducteurs et les conductrices de voitures électriques causent 50% de collisions en plus occasionnant des dommages à leur propre véhicule que les propriétaires de modèles traditionnels à combustion
L'article, toujours en ligne à l'heure où nous écrivons ces lignes, a même réalisé un crash-test censé prouver la dangerosité de ces véhicules, avec explosions, incendies et tout le toutim. Une Tesla Model S a même été
sacrifiéepour prouver à nos amis suisse ô combien ces modèles puissants et bardés de kWh étaient dangereux à conduire en cas d'accident :
Dans le cadre des nouveaux crash tests annuels, les chercheurs en accidentologie d’AXA font la démonstration des causes et des conséquences pour la sécurité routière.
Sauf que... ce fameux crash-test a été totalement bidonné. La voiture de la vidéo s'est vue retirée la batterie intégrée et les flammes ainsi que l'explosion vient en fait... d'effets pyrotechniques... un vrai scénario hollywoodien !
Devant le bad-buzz provoqué, l'assureur a été obligé de s'excuser via communiqué de presse :
Lors de la simulation d’un accident dans lequel une voiture électrique prend feu, nous avons dû prendre des mesures pour assurer la sécurité du public. Ainsi, la voiture test était dépourvue de batterie et l’incendie a été déclenché à distance. En outre, le crash test effectué avec un modèle de la marque Tesla n’a pas causé au soubassement de la voiture des dommages de nature à déclencher un incendie de batterie, contrairement à ce que pourraient le suggérer les images enregistrées. Ce test n’a donc pas confirmé ce scénario d’accident. Nous aurions dû mentionner explicitement ce fait dans la communication qui a suivi le test, notamment dans le communiqué de presse et dans les images fournies.
Axa confirme même (c'est lunaire !) que le risque d'incendie n'est pas supérieur pour un VE qu'un VT -ce que laissait pourtant supposer la vidéo. D'ailleurs, une récente étude du National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) et du National Transportation Safety Board (NTSB), les VE ont un taux de 25 incendies pour 100 000 véhicules, contre 1 530 pour les VT et à 3 475 pour les hybrides.
Rétrospectivement, ce test destiné à illustrer un risque supposé aurait dû être conçu différemment. Nous avons clairement indiqué dans notre communiqué de presse que, selon les statistiques d’AXA Suisse, les voitures électriques ne sont pas plus sujettes à un incendie que les véhicules à combustion classiques. Néanmoins, nous devons reconnaître que les images publiées donnent une impression différente une fois sorties de leur contexte.
Enfin, plus grave encore, l'affirmation selon laquelle les conducteurs de VE provoquent nettement plus d'accidents que leurs équivalents thermiques... ne tient pas comptes de la catégorie, de la puissance ni du prix du véhicule. Vu le peu de modèles proposés actuellement (et en majorité des véhicules aux tarifs et puissances élevées), comparer des modèles de 500CV avec des Clio Diesel n'a pas réellement de sens. Comme le note d'ailleurs Caradisiac, l'étude contient justement un tableau (assez incomplet, car il est noté "chers et/ou puissants") par catégorie et là, la différence entre les types de véhicules s'estompe nettement (même s'il reste en défaveur des VE) :
Bref, même s'il parait évident que l'arrivée de la fée électricité et son couple immédiat doit sans doute être appréhendé par les nouveaux conducteurs (les VE sont encore rares dans les auto-écoles), on se demande quel intérêt a un assureur à organiser pareille mise en scène, à l'heure où la pollution de l'air devient un enjeu mondial.