Est-ce la fin des eGPU sur Mac ?
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Mais -à moins d'un miracle- sur les nouveaux MacBook Pro, Apple ne semble toujours pas prendre en charge ces boitiers externes, qui permettent de soulager la machine principale. En effet, les eGPU apporte non seulement de la puissance supplémentaire, via des cartes de bureau, mais offrent aussi la possibilité d'addition les puissances GPU. Enfin, le Mac étant moins sollicité pour l'affichage et les calculs déportés, il chauffe moins et permet au CPU de maximiser ses performances.
Est-ce pour autant un problème avec ces nouvelles puces ? Apple annonce des performances jusqu'à 10Tflops et une bande passante de 400Go/s, avec jusqu'à 64Go de mémoire. Si ces données sont justes, on aurait l'équivalent d'une AMD Vega 56 de bureau (ou d'une Nvidia RTX 3060) soit deux fois la puissance d'une Radeon 5600M des derniers MacBook Pro 16" Intel -du jamais vu dans un portable de cette taille, surtout avec une telle quantité de mémoire physique disponible.
En pratique, ces machines devraient donc être capables de faire tourner plusieurs écrans 4K/6K et des calculs 2D/3D sans trop de soucis. Et avec 64Go de mémoire (même partagée), il y a de la marge sur la partie vidéo (une Radeon 580 du boitier Blackmagic ne propose par exemple que 8Go de VRAM) pour des performances de 5,5TFlops -soit la moitié de notre M1 Max). Malgré tout, si vous avez besoin de beaucoup de puissance/VRAM, une Nvidia 3080/3090 de bureau offre quand-même 30/35TFlops, soit 3 à 4x la puissance de nos petites puces portables -qu'il est possible de cumuler. Mais on parle aussi de 200 à 300W là où la puce M1 Pro consomme une grosse cinquantaine de Watts.
Autre interrogation, on ne connait pas les performances de la version M1 Pro d'entrée de gamme, qui ne propose par ailleurs (de base) que 16Go de mémoire partagée. Sur ces machines, l'ajout d'un eGPU existant aurait permis de décupler les capacités de la machine sans exploser la facture. Il faudra aussi voir si les MacBook Pro restent silencieux lorsqu'ils doivent gérer plusieurs écrans externes et des calculs CPU/GPU -comme dans Final Cut Pro par exemple. L'ajout d'un eGPU offre un confort de travail assez inédit sur ce plan, et permet aussi d'économiser l'effort du portables, et de ses contraintes thermiques inhérente au boitier.
Cible de ces machines, les monteurs vidéo ont été choyés cette année, avec des accélérations hardware inédites. Par exemple, il devient donc possible de monter jusqu’à 30 flux de vidéo ProRes 4K ou jusqu’à sept flux de vidéo ProRes 8K dans Final Cut Pro,
ce qui représente plus de flux que sur un Mac Pro 28 cœurs doté d’une carte Afterburner, dixit Apple. On peut également s'attendre à des encodage HEVC et H.264 plus rapides -mais il faudra le tester, car Apple n'a pas communiqué spécifiquement là dessus. En clair, l'ajout de cartes externes, jusque là nécessaires pour DaVinci ou Final Cut Pro, n'aura peut-être plus de raison d'être pour le montage et même les effets.
En revanche, pour la 3D, certains calculs 2D nécessitant de grandes quantité de RAM et de VRAM, ou encore l'animation, l'absence d'eGPU va devenir assez limitante... mais ces usages réclament en général plutôt des machines de bureau. Si la probabilité qu'Apple développe des pilotes pour des GPU AMD ou Nvidia semble faible, la firme pourrait proposer des cartes (internes ou externes) sous sa propre marque... et proposer à nouveau des eGPU, par exemple !