Test des MacBook Pro M3, M3 Pro et M3 Max : évolution ou révolution ?
Par June Cantillon - Publié le
Sommaire
Les Mac Apple Silicon : 3 ans de bonheur ?
D'énormes avantages...
Depuis le 10 novembre 2020, nous sommes entrés dans l'ère des Mac Apple Silicon. Si certains ont pu être plus frileux ou obligés d'attendre la disponibilité de leurs logiciels, je me suis lancé dès le premier jour avec un Mac mini M1, puis avec un MacBook Pro M1 Pro que j'utilise encore avec autant de bonheur aujourd'hui, et sur lequel je tape ce texte. S'il a un peu fallu endosser le rôle de cobaye et essuyer quelques plâtres, avec notamment des logiciels qui ont tardé à être optimisés, le bilan est plus que positif.
Tout d'abord, Apple a fait du très bon travail avec Rosetta 2, offrant des performances satisfaisantes avec des logiciels qui ne tournaient pas nativement sur les Mac Apple Silicon. D'un autre côté, ces machines ont apporté des avantages dont il serait très difficile de se passer maintenant qu'on y a goûté, comme une autonomie très confortable, une réactivité accrue, une sortie de veille immédiate, le retour des ports HDMI et du lecteur de carte SD, le tout dans un silence fort agréable la plupart du temps. A cela s'ajoute les atouts traditionnels des Mac, une finition exemplaire, un trackpad parmi les meilleurs du marché, et des haut-parleurs intégrés impressionnants pour la tailles des machines.
Il est ainsi désormais possible de partir travailler sans prendre le chargeur (sauf si vous lancez d'intenses sessions sur des applications exigeantes, mais dans ce cas, vous tiendrez tout de même une bonne matinée), ou de brancher un écran externe sans entendre se déclencher une agaçante soufflerie (spéciale dédicace à mon MacBook Pro 16 pouces Intel que je ne regrette pas une seconde). La puissance est également au rendez-vous, y compris sur les machines d'entrée de gamme. Rappelez-vous les MacBook Air Intel ou les MacBook 12 pouces, dont les GPU ne mettaient pas un pied devant l'autre, et dont les CPU étaient vraiment limités.
...et encore quelques couacs
Malgré ce bilan globalement positif, tout n'est pas rose non plus. Ainsi, certains ont encore du mal avec l'encoche (personnellement, je n'y fais absolument pas attention, mais ce n'est pas le cas de tout le monde), les contrôleurs USB d'Apple ne sont toujours pas au niveau de ceux des Mac Intel, des logiciels qui ne tournent toujours pas nativement sur les Mac Apple Silicon, un catalogue plus que famélique pour les jeux vidéos, un port Thunderbolt en moins par rapport aux MacBook Pro Intel, même si le MagSafe à fait son retour et permet
d'économiserun port, la fin des GPU externes permettant de booster la puissance graphique, ou encore l'impossibilité de booter sous Windows pour ceux qui en ont vraiment besoin.
Si les nouveaux Mac vont dans le bon sens, et qu'Apple semble enfin écouter les demandes de ses clients tout en évitant les erreurs grossières comme le clavier papillon, il reste tout de même une belle marge de manœuvre afin d'encore améliorer ces machines à l'avenir.
La nouvelle couleur des MacBook Pro
Cette année, ce qui différenciera à coup sûr ces nouveaux MacBook Pro des modèles précédents, c'est bien évidemment la nouvelle robe Noir Sidéral, à moins d'opter pour le traditionnel Argent (pour lequel, je l'avoue, j'ai un faible). Ce n'est pas tous les jours qu'Apple nous sort une nouvelle robe, encore moins pour les modèles Pro. Cela reste donc un petit événement en soi, tout du moins si vous attachez un tant soit peu d'importance au look de votre matériel.
Dès l'ouverture de la boîte, il y a donc cette année la surprise de la première rencontre avec ce Noir sidéral, qui devrait rester au catalogue pendant quelques années. Premier constat, si le nouveau coloris fait paraître le Gris sidéral presque Argent sur les photos, on se rend vite compte que ce Noir sidéral n'est pas si sombre que cela.
Notons qu'un Mac Noir Sidéral est accompagné d'un câble MagSafe à la couleur assortie, ce qui est assez agréable, mais que le chargeur reste quant à lui totalement blanc et tranche un peu avec la machine et son nouveau câble.
En fait, le côté métallique de l'aluminium est bien présent et la lumière fait changer la teinte d'assez sombre à beaucoup plus clair. Autant être honnête, je n'étais pas certain d'apprécier et je suis finalement sous le charme. Apple indique avoir planché sur la conception de cette teinte et un nouveau procédé d'anodisation afin d'éviter les traces de doigts (ceux qui ont un MacBook Air Minuit savent très bien de quoi je parle). Et bien, ce n'est pas de la poudre aux yeux, et c'est même assez bluffant.
Nuançons toutefois cela en ajoutant qu'après plusieurs jours, des traces finissent tout de même par être visibles, davantage que sur le Gris Sidéral et surtout l'Argent, mais elles se nettoieront d'un simple coup de chiffon. Cela restera une question de goût, mais il faut noter que ce Noir Sidéral remplace le Gris Sidéral sur les versions M3 Pro et M3 Max, et que le MacBook Pro 14 pouces M3 n'y a tout simplement pas droit.
Un Wi-FI 6E efficace
Autre nouveauté, tout du moins si vous venez d'un modèle Intel ou M1 Pro/M1 Max, ces MacBook Pro M3 sont dotés du Wi-FI 6E. Pour rappel, les appareils Wi-Fi 6 utilisent les bandes 2,4 et 5 GHz, et la norme Wi-Fi 6E permet de mettre à profit certaines fréquences de la bande des 6 GHz afin de proposer des débits élevés et une connexion plus stable (grâce, entre autres, à un réseau moins encombré), le tout avec le protocole de sécurité WPA3 et une latence réduite.
Pour vérifier l'apport de ce Wi-Fi 6E, j'ai fait un test empirique en conditions réelles, c'est à dire en utilisant une box Orange en Wi-Fi 6 (une Livebox 5), puis un Orbi 960 en Wi-Fi 6E placé à la même distance, le tout sur mon MacBook Pro M1 Pro puis sur les MacBook Pro M3, M3 Pro et M3 Max.
Le résultat est sans appel avec des débits en nette hausse sur les nouveaux MacBook Pro à matériel équivalent. Le gain dépendra bien évidemment de votre débit maximum (ici, la fibre à 1 Gb/s en download et 600 Mb/s en upload) et des capacités de votre box/routeur.
En testant les débits maximum atteints sur un serveur en Wi-Fi 6E en local. nous avons pu mesurer 1 200 à 1 300 Mb/s, soit environ 150/160 Mo/s de manière stable, de quoi effectuer des transferts en sans fil à une vitesse satisfaisante.
Vitesse des SSD
Les MacBook Pro M3, M3 Pro et M3 Max d'entrée de gamme sont ensuite passés sur notre banc de test afin de vérifier les débits offerts par les SSD. Les M3 et M3 Pro disposent d'un SSD de 512 Go, et le M3 Max d'une capacité de 1To.
Les résultats permettent également de vérifier qu'Apple a bien utilisé des paires de puces de NAND pour les SSD, y compris sur le M3 d'entrée de gamme, évitant ainsi de se retrouver avec des débits plus faibles à l'image de ce que nous avions pu constater sur les M2 en 256 Go. En effet, ces derniers équipés d'une seul puce de mémoire flash offrait des débits deux fois plus faibles que les M1 équipés de la même capacité de stockage SSD, comme vous pouvez le constater ci-dessous.
Le M3 d'entrée de gamme dispose ainsi de débits proches de 3 Go/s, ce qui permettra une utilisation sereine, quel que soit l'usage, et les M3 Pro et M3 Max offrent des débits encore plus importants, sans toutefois creuser l'écart avec les générations précédentes. Bien entendu, les versions avec des capacités plus importantes, jusqu'à 2 To pour les M3, 4To pour les M3 Pro et 8 To pour les M3 Max afficheront des débits encore supérieurs.
Notons d'ailleurs qu'il était possible d'opter pour 8 To de stockage auparavant sur les versions M2 Pro, une capacité qui est désormais réservée aux puces les plus haut de gamme, obligeant l'utilisateur à payer davantage, même si seule une capacité supérieure lui est nécessaire. Dommage.
Performances CPU
Avec cette nouvelle fournée de puces Apple Silicon, la firme passe à une gravure en 3nm, inédite sur un processeur grand public. Cette gravure plus fine permettait d'attendre des gains en performances via la montée en fréquence ainsi que grâce à la nouvelle architecture. Pour cet article, nous disposons de MacBook Pro 14 pouces dotés du M3 avec 8 cœurs CPU et 10 cœurs GPU et du M3 Max avec 14 cœurs CPU et 30 cœurs GPU.
Dans ce premier tableau sous Geekbench 5, nous pouvons constater le nouvel étagement de gamme avec un score commun sur un seul cœur, ce qui est tout à fait normal vu que tous les M3 sont cadencés à 4,05 GHz pour les cœurs performants, et un score en multicœur montrant bien la puissance bien supérieure disponible sur le M3 Max. Notons que la version complète avec 16 cœurs (2 cœurs performants de plus) fera évidemment encore mieux et s'approchera certainement des toutes puissantes M2 Ultra (environ 28 000 points en multicœur).
Autre point à souligner, sur un seul cœur, les M3 balaient tout sur leur passage et s'offrent la première place du classement global pour un processeur grand public, devant le très récent Intel Core i9-14900K (2235 points). La performance est remarquable, particulièrement lorsque l'on prend en compte que le Core i9-14900K est un processeur de machine de bureau montant à 6 GHz, qu'il faut refroidir à grands frais pour atteindre les performances maximum et capable d'exiger plus de 250W à lui seul. Réussir à faire mieux avec 2GHz de moins, une puce qui fonctionne dans un portable sans le transformer en grille-pain et une consommation bien inférieure, chapeau Apple.
Le tableau ci-dessus reprend l'évolution des puces Apple Silicon de base sur trois générations, et l'on constate une belle progression pour cette nouvelle fournée, que ce soit sur un cœur ou sur l'ensemble des cœurs CPU. Sur un cœur le M2 a progressé de 10,5% par rapport au M1, et le M3 de 23% par rapport au M2. En multicœur le passage du M1 au M2 représente une hausse de 16,6%, et 20,6% du M2 au M3. Il faut garder à l'esprit l'ère Intel où il fallait souvent se contenter de +5% par beau temps et le vent dans le dos.
Pour les versions Pro (nous avons choisi ici toutes les versions d'entrée de gamme pour chaque génération pour plus de lisibilité), l'évolution est plus contenue entre le M2 Pro et le M3 Pro, avec +8,7% en multicœur.
En comparant les générations de puces Max (ici encore, les versions d'entrée de gamme), on constate une très belle progression en multicœur avec +19,7% entre les M1 Max et M2 Max, et +32,81% entre les M3 Max et M2 Max. Ce genre d'évolution n'est pas courante sur le marché des processeurs, et est donc à souligner.
Sur une seul cœur, Cinebench nous donne une progression d'environ 7% entre les M1 et les M2, et de 15% entre les M2 et les M3. Lorsque tous les cœurs sont sollicités, le M3 progresse de 19,6% par rapport au M2, le M3 Pro de 13,1% par rapport au M2 Pro, et le M3 Max de 39,7%. Là encore, les M3 et M3 Max offrent un gain plus important face à la génération précédente que le M3 Pro, même si cela reste intéressant.
Logic Pro est très gourmand en cœurs performants, et encore une fois, ce graphique parle de lui-même, montrant une évolution impressionnante entre le M2 et le M3 (+49%) et entre le M2 Max et le M3 Max (+31,4%). Ce constat est plus amer pour le M3 Pro qui affiche une régression par rapport à la génération précédente, payant ici le passage à 5 cœurs performants sur cette version du MacBook Pro 14 pouces d'entrée de gamme, contre 6 sur le M2 Pro équivalent.
Performances GPU
Selon les propres termes de Johny Srouji, l'homme chapeautant la section Apple Silicon à Cupertino,
les plus grandes avancées des puces M3 concernent le GPU. Cette nouvelle génération gravée en 3nm profite d'une gestion dynamique du cache, permettant d'optimiser l'usage de la mémoire unifiée en fonction des tâches, ainsi que de l'accélération matérielle du mesh shading et du ray tracing, une technique gourmande en puissance permettant une gestion de la lumière plus réaliste en jeu, prise en charge au niveau matériel sur les GPU dédiés de Nvidia, AMD, Intel, et désormais Apple.
Toujours sur Geekbench 5 mais cette fois sur la partie GPU avec l'API Metal, les résultats mettent en évidence des progrès intéressants pour le M3 (+15,8% par rapport au M2), un peu moins pour le M3 Max (+8,34%, pourtant à nombre de cœurs équivalents, comme pour les M2/M3), et plus que contenus pour le M3 Pro avec seulement +0,45%, soit une stagnation pure et simple.
Pour Apple, le Dynamic Caching est
la pierre angulaire de la nouvelle architecture GPUet permet aux utilisateurs d'en profiter sans aucune adaptation de la part des développeurs. La firme a indiqué dans la foulée avoir fait avec ses M3, M3 Pro et M3 Max
le plus grand progrès jamais réalisé en matière d'architecture graphiquedepuis l'avènement des puces Apple Silicon.
Nous retrouvons peu ou prou nos petits sur GFXBench Metal, selon le test, avec des progrès importants pour la puce M3 face à ses devancières, un peu plus contenus pour le M3 Max d'entrée de gamme par rapport au M2 Max comptant le même nombre de cœurs GPU (ce qui laisse penser que les progrès de la nouvelle architecture ne sont pas si importants que cela), et en léger retrait pour le M3 Pro face au M2 Pro, principalement à cause des deux cœurs GPU manquants.
Le benchmark intégré de Shadow of the Tomb Raider, un titre sorti en septembre 2018, nous offre des résultats assez proches des tests synthétiques avec quelques images par seconde de mieux pour les M3 et M3 Max par rapport aux générations précédentes, et une régression pour le M3 Pro face au M2 Pro.
Même son de cloche sur le benchmark intégré de Deux Ex : Mankind Divided, où l'on retrouve la belle progression pour les puces de base, une petite baisse pour le M3 Pro de base par rapport à la génération précédente et une légère hausse pour le M3 Max.
Sur Total War : Three Kingdoms, on retrouve le même schéma pour le M3 face au M2, mais avec un M3 Pro qui résiste
Passons à un titre nettement plus récent avec Resident Evil Village. Ce jeu ne propose pas de benchmark intégré. Il s'agit donc ici d'une moyenne des images par seconde obtenues sur une boucle de gameplay précise et répétée à l'identique sur chaque machine, relevée à l'aide du HUD Metal.
N'ayant pas les scores des autres machines, à part mon fidèle M1 Pro (10 cœurs CPU/16 GPU), ces résultats permettent surtout d'avoir une idée des performances que vous pouvez attendre des nouvelles puces. Le jeu sera ainsi jouable en 1440p avec un bon niveau de détails sur un M3 sans descendre sous les 30 ips, fluide sur un M3 Pro, et il sera même envisageable de monter en définition sur le M3 Max.
Bouclons ce tour d'horizon vidéoludique avec le AAA à succès le plus récent disponible sur Mac : le fameux Baldur's Gate 3, sorti en version finale le 3 août dernier sur PC, et le 21 septembre sur Mac. Ici encore, pas de benchmark intégré mais un titre tout à fait jouable sur M3 si l'on accepte de friser les 30 ips, fluide sur M3 Pro, et offrant une marge de manœuvre sur M3 Max afin de monter en définition et/ou en qualité. Notons que le titre propose de nombreux réglages qui permettront d'améliorer la fluidité au prix de quelques efforts sur la qualité du rendu.
Cette nouvelle fournée offre effectivement davantage de puissance graphique, à l'exception du M3 Pro qui est désavantagé par les choix d'Apple quant à son architecture cette année (5 cœurs CPU performants et 14 cœurs GPU pour l'entrée de gamme face à 6 cœurs performants et 16 cœurs GPU pour le M2 Pro équivalent).
L'ajout du Dynamic Caching ne semble pas (encore) avoir un impact réel sur les jeux testés. De même, l'ajout de l'accélération matérielle du mesh shading et du ray tracing ne permet pas aux puces de se distinguer pour le moment, et ce pour une raison très simple. Il n'y a en effet pas encore de jeux mettant à profit cet avantage. Nous verrons certainement une amélioration des performances face aux générations précédentes lorsque cela sera le cas.
L'activation du ray tracing dans un jeu sur PC est toutefois très gourmande (il est heureusement possible de désactiver l'option si la machine ne peut pas décemment l'encaisser), ce qui pourrait également plomber les performances sur ces Mac. L'accélération du ray tracing sera toutefois bénéfique si vous travaillez sur des logiciels en tirant parti, comme Blender qui permet d'activer MetalRT à partir de la version 4.0.0.
Débits USB et Thunderbolt
Commençons par vérifier les débits en USB à 10 Gb/s. Pour cela, nous avons mesuré les débits obtenus avec un SSD Samsung T5 512 Go, censé atteindre 540 Mo/s selon le constructeur, sur un Mac mini Intel, ainsi que sur un MacBook Pro M1 Pro, puis sur les MacBook Pro M3, M3 Pro et M3 Max.
On constate que le Mac Intel s'approche des débits maximum annoncés par le constructeur, et que le Mac M1 affiche des débits inférieurs d'environ 6% en écriture et d'environ 25% en lecture. Le MacBook Pro M3 Max ne fait malheureusement pas mieux avec des résultats très proches, voire identiques, laissant penser que les contrôleurs n'ont pas été modifiés (cela n'avait pas été non plus le cas sur les M2).
Nous avons vérifié les débits de ce même SSD sur toutes la gamme M3 afin de s'assurer qu'il n'y avait aucune différence entre les puces. C'est bien le cas, et nous n'indiquerons qu'un seul résultats pour la gamme complète dans les tests ci-dessous.
Toujours dans un boitier USB-C 10Gb/s mais cette fois avec un SSD plus rapide permettant d'obtenir de meilleurs débits, nous avons mesuré une baisse de presque 10% des débits entre le Mac Intel et les Mac Apple Silicon en écriture, et de 23% en lecture. Ici encore, les débits avec le même SSD sont quasiment identiques entre notre M1 et les nouveaux M3.
En Thunderbolt
Passons aux SSD externes en Thunderbolt avec notre Samsung X5 1To, toujours sur un Mac mini Intel, un MacBook Pro M1 Pro et un MacBook Pro M3 Max.
Cette fois, les Mac Apple Silicon M1 font aussi bien que les Mac Intel en écriture (à 2 Mo/s près), et même légèrement mieux pour les nouveaux M3. En lecture, on retrouve sur les trois machines des débits compris entre 2 500 et 2 600 Mo/s.
USB 3.2 Gen2x2 à 20 Gb/s
Enfin, nous avons voulu vérifier si les nouveaux MacBook Pro M3 prenaient en charge l'USB 3.2 Gen 2x2 permettant d'atteindre 20 Gb/s.
Pour cela, nous avons utilisé notre Kingston XS2000 1 To. Le résultat est sans appel, avec des débits qui restent en USB à 10 Gb/s et des Mac qui ne gèrent donc toujours pas l'USB 3.2 Gen 2x2. Dommage, cela permettrait d'obtenir des débits qui frôlent les 2 Go/s sans devoir payer le prix plus élevé des modèles en Thunderbolt.
Apple ne semble donc pas avoir fait évoluer son contrôleur USB, offrant ainsi des débits inférieurs aux modèles Intel avec de nombreux SSD du marché. Notre dernier test avec le Kingston permet toutefois de voir que l'on peut très bien obtenir les débits maximum de l'USB à 10Gb/s sur des Mac Apple Silicon avec le bon modèle (équipé d'un contrôleur bien géré par les Mac).
Selon les SSD, il sera donc possible d'obtenir des débits d'environ 1 Go/s en USB sur les Mac Apple Silicon, mais vous obtiendrez toujours des débits inférieurs avec certains modèles pourtant plus performants sur d'autres machines. Au delà, et si votre usage nécessite des débits autour de 2 Go/s en écriture et/ou 2,5 Go/s en lecture, il faudra passer sur des SSD en Thunderbolt ou en USB4, mais les premiers sont chers et les seconds encore rares sur le marché.
Chauffe et consommation
Avec ses nouvelles puces de la gamme M3 et la gravure en 3nm, Apple a encore augmenté les fréquences. Ainsi, les cœurs performants du M1 peuvent monter à 3,20 GHz, contre 3,49 GHz sur le M2 (3,69 GHz, uniquement sur le M2 Max) et désormais 4,05 GHz sur les M3. S'il est possible de voir la puce atteindre cette fréquence très brièvement, la cadence ralentit lors d'une tâche exigeante (c'est tout à fait normal, tous les processeurs modernes multicœur fonctionnent de la sorte).
Il semble toutefois qu'Apple permette à chaque version de la puce d'atteindre des fréquences max légèrement différentes. Ainsi, une fois le CPU poussé à 100%, les cœurs efficients du M3 atteignent 2,75 GHz et les cœurs performants 3,64 GHz, contre 2,64 et 3,58 GHz sur le M3 Pro et 2,48 et 3,58 GHz sur le M3 Max dans les mêmes conditions. Ce comportement permet de conserver des valeurs acceptables pour la chauffe (nous verrons ce point plus bas) et la consommation en fonction de la configuration de la puce.
Bonne nouvelle, la ventilation et le refroidissement de ces nouveaux Mac ont été bien conçus. Les fréquences restent stables sur la durée, y compris lorsque le CPU est à 100% sur une longue période (nous avons testé sur plus d'une heure dans une pièce à 21°, toutefois il faudra tester le M3 Max complet dans le 14 pouces afin de vérifier s’il n’y a pas de throttling). Ce n'est pas le cas des MacBook Air dépourvus de ventilateur et dont les performances baissent lorsque la puce devient trop chaude. Nous sommes d'ailleurs curieux de voir comment le M3 se débrouillera dans le châssis du MacBook Air, si Apple reste sur une machine fanless.
Le GPU fonctionne différemment et atteint une fréquence stable de 1,35 GHz sur toutes les puces M3 lorsqu'il est utilisé à 100%. Ici aussi, le système de refroidissement permet de conserver les performances sur une longue période sans observer de baisse de la fréquence (throttling).
Températures, refroidissement et autonomie
Du côté des températures, les sondes montrent qu'Apple permet à ses puces M3 , M3 Pro et M3 Max de monter assez haut. Nous avons ainsi atteint 108° au maximum pendant un très bref instant sur chaque modèle, puis le système active le refroidissement et accélère la vitesse de rotation du ou des ventilateurs (le M3 n'en a qu'un) afin d'endiguer la montée en température. Poussées à fond, les puces restent entre 90 et 100°. Cette valeur est haute, nous l'avions déjà atteinte sur les M2, et pourrait inquiéter, mais reste sans danger pour le matériel.
La plupart du temps et en usage courant, vous n'entendrez jamais les ventilateurs de ces Mac, et c'est un bonheur par rapport à mon ancien MacBook Pro Intel Core i9 dont les ventilateurs s'emballaient rien qu'en
Bien entendu, si vous lancez des tâches assez lourdes sur plusieurs minutes, les ventilateurs entreront en action afin de maintenir des températures décentes et d'assurer des performances constantes. A ce petit jeu, c'est le M3 que vous entendrez en premier, suivi des M3 Pro et M3 Max en 14 pouces, puis des versions 16 pouces.
Le son du souffle des ventilateurs reste assez grave (celui du M3 est légèrement plus bruyant, l'unique ventilateur tournant plus vite) pour ne pas être trop agaçant. Avec une température ambiante de 21° et la puce à 100°, les ventilateurs du M3 Max 16 pouces tournent à environ 1400 tr/min, contre environ 2 400 tr/min pour les 14 pouces M3 et M3 Pro.
Evidemment, les températures des puces ne se retrouvent pas sur l'extérieure des machines. Voici dans le tableau ci-dessous les températures que nous avons relevées au point le plus chaud vers le centre du clavier et sur la coque inférieure (la partie qui sera éventuellement en contact avec vos jambes). Cela reste raisonnable et plusieurs degrés en dessous de ce que nous avions pu constaté sur les M2.
Consommation
En lançant plusieurs programmes afin de saturer simultanément le CPU et le GPU à 100%, nous avons voulu mesurer la consommation maximum de la puce.
A ce petit jeu, le M3 Max 14/30 gagne haut la main et atteint 70W (ce qui correspond à nos mesures CPU et GPU à 100% séparément avec 45W pour le CPU et 25W pour le GPU). Les plus attentifs remarqueront que le cumul des chiffres du graphique ci-dessus sont différents du total, cela provient simplement de la fréquence de rafraîchissement des mesures.
Le M3 Pro consomme quant à lui un presque 39W au total, avec 24W pour la partie CPU et 14W pour le GPU. Enfin, le M3 consomme de son côté environ 30W avec 20W pour le CPU et 10W pour le GPU.
Du point de vue de la conception, il faut bien avouer qu'Apple a fait du beau travail avec ces nouveaux MacBook Pro. Ces Mac conservent leurs performances sur la durée grâce à un système de refroidissement adéquat pour chaque puce (à voir sur le M3 Max 14 pouces), restent la plupart du temps silencieux, et les températures de la coque ainsi que les consommations restent contenues par rapport aux performances délivrées. Chapeau !
Autonomie
Du côté de l'autonomie, ces machines nous ont semblé assez proches des générations précédentes de MacBook Pro Apple Silicon, c'est à dire parmi les meilleures, si ce n'est les meilleures du marché. Il sera tout à fait envisageable de travailler une journée complète sans prendre votre chargeur, tout en obtenant des performances identiques sur secteur ou batterie. Bien entendu, si vous lancez une session sur un logiciel gourmand, vous devrez vous contenter, et c'est déjà bien, de quelques heures loin d'une prise.
Nous avons mesuré l'autonomie des MacBook Pro M3 Pro 14 pouces et M3 Max 16 pouces par rapport à la génération précédente sur la lecture d'une vidéo avec la luminosité à 100%. Il semblerait que la montée en puissance et en fréquence ne soit pas totalement compensée par la gravure en 3nm. Ajoutez à cela une luminosité maximum des écrans en hausse de 20% et vous obtenez une baisse de l'autonomie d'une génération sur l'autre, bien que cela reste très confortable, et bien au-dessus de la concurrence.
Conclusion : quelle configuration choisir
Au final, que valent ces nouveaux MacBook Pro ? Très clairement, il s'agit de bonnes machines et vous devriez en être enchantés, surtout si vous venez d'un Mac Intel. Nous sommes devant une belle évolution pour les puces M3 et M3 Max, un peu moins pour le M3 Pro, et c'est déjà très bien, mais le passage au 3nm n'est pas une véritable révolution, et les possesseurs de MacBook Pro M1 et M2 pourront sereinement conserver leurs machines.
Les MacBook Pro des deux générations précédentes offrent déjà de très bonnes performances, et de nombreux possesseurs ne les poussent pas encore dans leurs retranchements. Passer à la nouvelle génération n'apporterait ainsi pas grand chose. Comme pour les modèles M1 et M2, ces MacBook Pro M3 ne présentent pas de défauts majeurs, mais il faudra toutefois choisir son modèle avec attention.
Le MacBook Pro 14 pouces M3 s'adresse à des personnes qui n'ont pas forcément besoin d'une puce ultra puissante. Il faudra alors se demander si un MacBook Air M2 ne répondrait pas mieux à leurs besoins. Le MacBook Air M2 13 pouces sera encore plus agréable en mobilité, et le 15 pouces offrira le confort d'une dalle un peu plus grande. Évidemment, le MacBook Pro 14 pouces M3 permet de profiter de l'excellent écran min-LED ProMotion, d'un port HDMI, d'un lecteur de carte SD et de haut-parleurs de meilleur qualité, le tout sans avoir à payer le tarif des versions Pro et Max. De plus, comme vous pourrez le voir au bas de cet article, le MacBook Pro M3 est le premier à profiter de petites promotions, et donc d'un meilleur rapport qualité/prix.
Si vous êtes fixé sur un des ces nouveaux MacBook Pro, il faut encore choisir la bonne puce, et surtout le bon rapport qualité/prix. En effet, le M3 Pro présente cette année une évolution contenue, ce qui pourraient nous pousser à vous recommander le M3 ou le M3 Max. Cependant, ce n'est pas vraiment le cas à cause de la pingrerie d'Apple sur la RAM et le tarif des options. Ainsi, le M3 d'entrée de gamme ne sera à recommandé qu'aux utilisateurs qui pourront se contenter de 8 Go de mémoire unifiée, y compris dans quelques années.
Cette capacité nous semble toutefois trop juste fin 2023, et le fait de passer à 16 Go de RAM sur le M3 le rapproche vraiment trop du prix M3 Pro. Ce dernier est plus puissant en CPU et GPU, dispose d'une bande passante mémoire plus élevée, d'un port Thunderbolt supplémentaires, ainsi que de 18 Go de RAM de base, le tout en prenant en charge plusieurs écrans externes. A un tarif si proche, cela fait une belle différence, et le M3 Pro tire alors son épingle du jeu.
Si vous avez besoin d'encore plus de puissance, ou de RAM, et que vous êtes déjà à l'étroit sur un M1/M2 Pro ou M1/M2 Max, le M3 Max reste une très bonne option avec un net gain en CPU cette année, et davantage de RAM (jusqu'à 128Go). Vu le tarif de la bête, débutant à 3 999 euros en 14 pouces, il faudra bien entendu en avoir l'utilité, et, surtout, pouvoir le rentabiliser avec le temps gagné par rapport aux autres modèles.
Comme il n'y pas de révolution, il sera également envisageable d'opter pour un M2 Pro ou M2 Max selon vos besoins en faisant de belles économies au passage grâce aux promotions ou sur le Refurb.
Combien de RAM, de SSD, 14 ou 16 pouces ?
Cela dépendra bien entendu des usages mais un minimum de 16 Go de RAM et 1To de stockage semble de bonnes valeurs pour affronter sereinement l'avenir sur une machine professionnelle. C'est évidemment un constat de base, et les utilisateurs ayant de gros besoins en RAM et/ou en stockage sauront normalement opter pour la valeur adéquate en fonction de leur usage.
Reste l'éternelle question de la taille. Le modèle 14 pouces devrait ravir ceux qui mettent la mobilité tout en haut de leur cahier des charges, avec des performances qui seront de temps en temps un peu moins constantes sur la durée et une ventilation qui se mettra en route plus souvent avec le M3 Max par rapport à son grand frère. Le 16 pouces offrira quant à lui un écran plus confortable, une machine plus souvent silencieuse, un meilleur son, et permettra de s'assurer de tirer la quintessence de la puce M3 Max, au prix d'une machine plus lourde et volumineuse.