Ubisoft en quête de sérénité : un plan social pour oublier 2024
Par Laurence - Publié le
un plan de travail 2025 sur les questions socialeset de
permettre à l’entreprise de retrouver sa sérénité.
Comment mettre fin aux tensions ?
Aujourd'hui, des réunions avec des représentants du personnel sont organisées dans les différents sites de l’éditeur -notamment à Paris, Montpellier et Annecy. Dans le même temps, les délégués syndicaux seront reçus au siège d’Ubisoft, situé en banlieue parisienne.
Chakib Mataoui (délégué Solidaires Informatique) s’est exprimé sur cette rencontre, la qualifiant de
très vaguetout en espérant des concessions sur des sujets cruciaux tels que le télétravail et les salaires. De son côté, Vincent Cambedouzou (délégué du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo) s'est montré assez sceptique, déclarant qu’il
ne s’attend à rien, même s'il reste ouvert à un dialogue social sincère.
2024 : une année de crises sociales et économiques
Ubisoft a traversé une année particulièrement difficile. Deux mouvements de grève majeurs, en février et en octobre, ont mobilisé jusqu’à 25 % des 4 000 salariés français, mettant en lumière des revendications sur les salaires et les conditions de télétravail.
Les tensions sociales s’inscrivent dans un contexte plus large de crises dans l’industrie du jeu vidéo, marquée par des licenciements massifs et des fermetures de studios. Le STJV a d’ailleurs lancé un appel à une grève nationale du secteur le 13 février prochain, une première dans l’histoire du jeu vidéo en France.
Sur le plan économique, Ubisoft continue de subir les conséquences de plusieurs échecs commerciaux, comme les faibles ventes de Star Wars Outlaws ou le report d'Assassin’s Creed Shadows. En janvier, l’entreprise a annoncé réfléchir à des options stratégiques et capitalistiques pour assurer son avenir, tandis que les rumeurs de rachat ou de sortie de Bourse se multiplient avec des conséquences dramatiques sur le cours de l'action.
Le groupe a également dû prendre des mesures drastiques pour réduire ses coûts. Début décembre, l’éditeur a annoncé l’arrêt de XDefiant, entraînant la suppression de 277 postes et la fermeture de trois studios, notamment à San Francisco et Osaka.
Depuis près de deux ans, Ubisoft applique un plan d’économies global visant à réduire ses effectifs de 2 000 postes, via des départs non remplacés et des licenciements. En septembre 2024, l’entreprise comptait encore 18 666 salariés dans le monde.
Malgré les incertitudes économiques, Ubisoft semble vouloir amorcer un dialogue avec ses employés et représentants syndicaux, mais y a-t-il vraiment d'autres choix ? Cette journée de concertation pourrait marquer un premier pas vers une reprise plus sereine en 2025. A ce stade, on ne sait si les annonces qui en découleront seront suffisantes pour calmer les tensions internes et redorer l’image de l’éditeur auprès de ses salariés et du secteur.