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Jeux vidéos en crise : les salariés d'Ubisoft et Don’t Nod à nouveau en grève

Par Laurence - Publié le

Plongée dans un marasme général, l’industrie française du jeu vidéo traverse une période critique marquée par des suppressions d’emplois, des fermetures de studios, et des tensions sociales croissantes.

Ubisoft Jeux vidéo


Mobilisation sociale chez Don’t Nod et Ubisoft



Le studio français Don’t Nod spécialiste des jeux narratifs prévoit de licencier 69 employés, soit près de 20% de son effectif en France, dans le cadre d’une réorganisation annoncée en octobre. Dans ces conditions, le STJV (Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo) a appelé à une grève le jeudi 14 décembre, avec un piquet de grève devant les locaux de Paris. Les syndicats dénoncent un risque de boule de neige, craignant que cette situation ne se généralise à d’autres studios français.

Après des résultats financiers décevants, Ubisoft a annoncé la fermeture de ses antennes à San Francisco et Osaka, ce qui va entrainer la suppression de 277 postes à l’étranger. Dernièrement, il est question de mettre fin au télétravail, ce que n'entendent pas les salariés français, déjà mobilisés à deux reprises cette année.

Ces derniers vont à nouveau protester contre cette obligation de présence au bureau trois jours par semaine. Une journée de concertation avec les syndicats est prévue pour le 22 janvier 2025, mais ceux-ci restent sceptiques quant à l’issue de ces discussions. D'après un sondage interne, près de 200 collègues envisagent de quitter l'entreprise si le groupe maintenait sa décision d'imposer au moins trois jours de présence au bureau par semaine.

Jeux vidéos en crise : les salariés d'Ubisoft et Don’t Nod à nouveau en grève


Enjeux financiers et contexte économique difficile



L’industrie du jeu vidéo connaît une année difficile avec des performances commerciales en deçà des attentes pour des titres majeurs, comme Star Wars Outlaws et XDefiant. En plus, des rumeurs de rachat d’Ubisoft persistent, alimentant l’incertitude parmi les salariés.

Autre enjeux : le budget 2025 ! Et oui, le crédit d’impôt -un outil clé pour le financement des studios français- est en danger après l’arrêt de l’examen de la prochaine loi de finances. Sans prolongation de ce dispositif, les studios pourraient être confrontés à une délocalisation massive et à une baisse de leur compétitivité.

Selon Stéphane Rappeneau, professeur d’économie du jeu vidéo, une réorganisation en profondeur est nécessaire pour surmonter les défis actuels. Il estime que le secteur devra probablement réduire ses effectifs de 30% dans les cinq prochaines années pour survivre. Mais d'autres postes seraient à privilégier pour sortir de cette crise, comme la diversification des activités, une meilleure gestion des fonds publics, et une révision des modèles économiques.