Ubisoft arrivera-t-il à sortir de la crise ? [MAJ]

Hier, on apprenait qu’Ubisoft reportait son très attendu Assassin’s Creed Shadows. Initialement prévu pour novembre 2024, puis repoussé au 14 février 2025, le jeu ne sortira que le 20 mars 2025. Ce retard s’inscrit dans un contexte difficile pour l’éditeur français, confronté à des performances commerciales en deçà des attentes et à des décisions stratégiques majeures.

Un lancement stratégique

Selon Yves Guillemot -CEO d’Ubisoft-, ce délai supplémentaire permettra de peaufiner le jeu en tenant compte des retours des joueurs recueillis lors des trois derniers mois (ces derniers étant plutôt déçus comme certains d’entre vous l’ont fait remarquer).

Le communiqué est assez clair sur ce point, le but est de mieux intégrer les retours des joueurs recueillis au cours des trois derniers mois et de créer les meilleures conditions possibles pour le lancement du jeu. L’objectif est donc d’éviter le flop de garantir les meilleures conditions possibles pour le lancement de ce nouvel opus, qui repose sur un cadre inédit : le Japon féodal.

Ce report illustre l’importance stratégique de Shadows pour Ubisoft, alors que l’entreprise cherche à renouer avec le succès après des contre-performances. Cette situation reflète principalement des ventes plus faibles que prévues pendant les fêtes de fin d’année, notamment pour Star Wars Outlaws et l’abandon du jeu multijoueur XDefiant.

Des résultats financiers en berne

Les faibles ventes de Star Wars Outlaws et l’arrêt de XDefiant ont conduit Ubisoft à réviser à la baisse ses prévisions financières. Le groupe anticipe désormais un net bookings (ndlr : l s’agit de la valeur nette comptable, soit son indicateur de référence) de 300 millions d’euros au titre du troisième trimestre de son exercice fiscal, ce qui est fort loin des 380 millions initialement prévus. Pour l’ensemble de l’exercice 2024-2025, l’éditeur table désormais sur un chiffre d’affaires d’environ 1,9 milliard d’euros, qui illustre les défis rencontrés par l’entreprise dans un marché de plus en plus concurrentiel.

Face à ces difficultés, Ubisoft explore diverses options stratégiques et capitalistiques pour maximiser la création de valeur. Ces annonces interviennent alors que des rumeurs de rachat par des acteurs comme Tencent ou la famille Guillemot se multiplient. Parmi les scénarios envisagés : un rachat possible, voire une sortie de la Bourse.

En parallèle, Ubisoft poursuit sa restructuration. L’entreprise, qui emploie près de 18 700 personnes à travers le monde, a récemment supprimé 277 postes et fermé trois studios, dont ceux de San Francisco et d’Osaka.