Test des MacBook Pro 13" 2020
Par Didier Pulicani - Publié le
Très attendu par les fans de ce format compact et puissant, le MacBook Pro 13" 2020 est enfin de sortie ! Puces de 10e génération, performances graphiques en nette hausse, clavier
Après plusieurs semaines de test, voici enfin notre verdict !
Depuis 2016, le MacBook Pro 13" n'a pas tant évolué : chaque année, la machine hérite principalement des nouvelles puces Intel pour se démarquer de la génération précédente. La dernière évolution majeure date de 2018, lorsque les processeurs en question ont gagné 2 coeurs supplémentaires, doublant quasiment les performances, du jamais vu depuis bien longtemps !
Or depuis, Intel patine et ne parvient pas à monter en fréquence ni à rajouter des coeurs chaque année à toutes ses puces. Avec le récent passage à 10nm, on aurait pu espérer une vraie montée en puissance, avec des fréquences revues à la hausse, ou un nombre de coeur plus élevé -mais niet ! Il faudra simplement se contenter d'une partie graphique plus rapide, ce qui parait bien maigre en 3 ans... En face, AMD profite de la gravure à 7nm de TSMC et se montre de plus en plus compétitif, bien qu'Apple refuse pour le moment de faire la bascule.
S'il est facile de tout mettre sur le dos de la firme de Santa Clara, du côté de Cupertino, on a aussi sa part de responsabilités : plutôt que de conserver la Touch Bar sur l'entrée de gamme, n'était-il pas plus utile de bénéficier de 4 ports Thunderbolt d'entrée de jeu, histoire de mieux séparer les gammes ? Car devant le peu de différences apparentes avec le MacBook Air, pour la plupart des gens, cette barre tactile ne semble pas justifier l'achat d'un MacBook Pro d'entrée de gamme, pourtant bien plus puissant en pratique (voir plus bas).
Quant au reste de la machine, les changements sont plutôt timides cette année : pourquoi ne pas avoir amélioré la webcam (avec Face ID ?), augmenté un peu la taille de l'écran (14" ?) tout en réduisant les bords, ou encore avoir rajouté du WiFi 6 ? Où sont les vraies innovations ? Les utilisateurs en sont désormais réduits à se réjouir d'obtenir enfin un clavier fiable sur des machines vendues plus de 1500€ ! Quelle maigre consolation !
Peut-être assistons-nous là à un baroud d'honneur d'une machine en fin de cycle : les rumeurs évoquent avec insistance le passage à une architecture ARM maison dès la fin 2020 et également l'arrivée d'écrans mini-LED de 14" sur le MacBook Pro début 2021. Ces nouveautés ne suffiront toutefois pas à transformer l'expérience utilisateur, à l'heure où la concurrence propose des écrans majoritairement tactiles, des ordinateurs hybrides (comme les Surface) ou orientés performances, comme chez Razer. N'ayant pas peur de le dire, Apple traine un peu des pieds avec ses Mac, et Tim Cook semble désormais regarder en priorité vers ses lunettes VR et son Apple Car, plutôt que de prendre le moindre risque sur des machines qui ont pourtant conduit au succès de la marque.
Et de trois ! Après le MacBook Pro 16", le MacBook Air 2020, seul le MacBook Pro 13" n'était pas repassé au Magic Keyboard !
Après 4 ans à faire des aller-retours avec le SAV, de nombreux clients ont été largement refroidis par ces fameux claviers papillon à problèmes, et beaucoup attendaient une solution pérenne avant de remettre la main à la poche. A défaut de révolutionner le concept, on retrouve donc ici ces fameuses touches ciseaux, avec le retour des flèches en T inversé, un vrai bouton Echap, et une frappe plus profonde. A l'usage, c'est un peu plus grossier que l'ancien modèle, aussi bien au toucher que sur le plan sonore, mais avec des touches moins larges, j'accroche aussi beaucoup moins lors de la frappe.
Evidemment, se dire qu'on peut changer chaque touche indépendamment et éviter d'immobiliser la machine en cas de blocage, ça n'a pas de prix ! Un clavier fiable à ce tarif n'était pas trop demander, d'autant qu'ici, la technologie utilisée a été largement éprouvée -c'est le même clavier que celui qui accompagne un iMac 5k par exemple. Phénomène collatéral, ce MacBook Pro 13" gagne 0,7mm d'épaisseur et 30 grammes, une différence certes minime, mais qui se remarque si vous avez utilisé la version précédente.
Apple conserve logiquement la Touch Bar, un accessoire qui ne fait pas l'unanimité : peu réactive, elle n'a pas évolué depuis 2016 -beaucoup espéraient par exemple un retour haptique, pour
En revanche, Touch ID est toujours là, et permet de valider ses mots de passe très rapidement : l'essayer, c'est l'adopter ! Dommage qu'Apple ne le propose pas sur ses claviers externes, car aller chercher le capteur sur le machine située à côté de l'écran n'est pas toujours très pratique.
Derrière le MacBook Pro 13" se cachent en réalité deux versions assez différentes, mais pas toujours visibles pour le grand public. Apple ne précise en effet qu'une partie des changements sur sa fiche technique.
Tout d'abord, les puces embarquées ne sont pas les mêmes sur l'entrée de gamme et le haut de gamme. Ce dernier est le seul à intégrer les nouveaux Core i5/i7 de 10e génération, gravés à 10nm et embarquant la puce Iris Plus, apportant jusqu'à 80% de performances supplémentaires. Comme on le verra plus bas, la différence de performance sur la partie CPU n'est pas forcément à l'avantage de la nouveauté, mais l'on observe des gains substantiels sur la partie graphique. En fonction de vos usages, il faudra donc arbitrer entre les deux modèles.
Outre cette affaire de génération, il est également question de consommation : l'enveloppe thermique est mieux maitrisée sur l'entrée de gamme (15W) là où le haut de gamme plafonne autour de 30W. On verra que l'impact sur l'autonomie reste limité, mais pas nul. Autre différence, la mémoire est plus rapide sur les puces plus récentes (LPDDR4 à 3733MHz vs LPDDR3 à 2133Mhz), mais là encore, difficile de mesurer l'impact réel de la mémoire sur les performances, qui dépendent surtout de la puce.
La différence la plus visible concerne le nombre de ports -2 en entrée de gamme, comme sur le MacBook Air et 4 pour le haut-de-gamme. En usage mobile, 2 ports Thunderbolt 3 suffisent largement s'il s'agit d'y coller un dock ou un petit SSD, en sus de l'alimentation. En revanche, pour ceux qui ont un usage plus sédentaire (écran externe, clavier/souris), 4 ports sont même parfois un peu justes ! Branchez un doc, une souris, un SSD et l'alimentation, vous êtes déjà pleins !
Il ne faut pas non plus oublier que le haut-de-gamme embarque deux contrôleurs Thunderbolt 3, contre 1 seul sur l'entrée de gamme : si vous avez besoin de brancher de nombreux accessoires (écran 4k + SSD + Ehternet 10Gbps par exemple), il se peut que le débit soit partagé, voire largement réduit sur la version à 2 ports.
Moins visibles, les haut-parleurs sont aussi meilleurs sur le haut-de-gamme : un mini caisson de basse permet d'offrir une meilleure dynamique et le son est également plus fort (on dépasse largement les 80db contre 76/78 max sur l'entrée de gamme). Vous pourrez entendre la différence dans la vidéo comparative (voire plus bas).
A l'intérieur, le refroidissement est aussi un peu différent : un seul (gros) ventilateur contre deux petits sur le haut-de-gamme. En pratique, je n'ai pas senti de différence sonore ou en terme de refroidissement, mais c'est assez logique : les puces haut-de-gamme consomment un peu plus, et ont donc besoin d'une meilleure ventilation.
C'était une question qui nous revenait souvent ces dernières semaines : vaut-il mieux un MacBook Air un peu boosté (Core i7/16Go/512Go) ou un MacBook Pro d'entrée de gamme ?
Il est vrai que la fiche technique est un peu trompeuse, et plutôt à l'avantage (en apparence) du MacBook Air :
En réalité, et comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessous, le MacBook Pro reste deux fois plus performant (en moyenne), offre un écran plus lumineux (500 nits vs 400 nits), avec un plus grand spectre de couleurs (P3 vs sRGB), et une ventilation plus efficace. Pour 1500€, mieux vaut sans doute opter pour un MacBook Pro en dehors d'un usage très léger.
A l'inverse, le MacBook Air reste une super machine pour de la bureautique, un peu plus légère (100g), avec une meilleure autonomie (1H en moyenne), mieux équipée en mémoire à tarif équivalent et avec un bon rapport qualité/prix en entrée de gamme. Au dessus de 1500€, il n'est en revanche pas raisonnable de rester sur un MacBook Air face à un MacBook Pro, bien plus performant.
Intel avait présenté sa génération Ice Lake comme une petite révolution pour les ordinateurs portables : passage de 14 à 10nm, économie d'énergie substantielle, performances en hausse... On s'attendait vraiment au grand soir ! La gravure à 10nm chez Intel correspond en effet plus ou moins aux 7nm de TSMC (utilisés par AMD), ce qui aurait dû permettre d'augmenter les fréquences, le nombre de coeurs, bref, de créer un vrai gap générationnel.
En pratique, c'est plutôt la douche froide sur la partie CPU : toutes les fréquences sont en baisse, on perd presque 400Mhz en entrée de gamme et jusqu'à 600Mhz sur le Turbo du Core i7 1068NG7 :
Le nombre de coeurs reste stable (4 coeurs/8 threads), tout comme la mémoire cache ou encore l'enveloppe thermique. Finalement, ces puces sont plutôt en retrait face à celles qu'elles remplacent, du moins sur le papier. Bien-sûr, c'est sur la partie graphique qu'Intel a surtout travaillé mais on en reparlera plus bas.
En entrée de gamme, Apple conserve la même puce qu'en 2019 (Core i5 de 8e génération) dont le Turbo reste cette fois, assez élevé (3.9Ghz) mais dont la partie graphique n'évolue donc pas d'un chouilla. Ce choix s'explique sans doute par le coût réclamé par Intel pour la 10e génération, mais aussi (on le verra plus bas) par les excellentes performance de ces
Les logiciels de type Geekbench/Cinebench confirment ce qu'on redoutait : l'entrée de gamme (8e gen) fait quasiment jeu égal avec le modèle de 10e génération, dont le Turbo est assez voisin. Quant au puissant Core i7, il n'offre presque aucun gain substantiel par rapport aux modèles de 2018/2019 :
Ces performances stagnantes se confirment aussi dans des logiciels comme Logic X, qui ne fait appel qu'au processeur (la partie graphique n'est jamais sollicitée). Pire que cela, notre petit CPU d'entrée de gamme dépasse ici de 10 pistes (!) le Core i5 à 2GHz de 10e génération, pourtant plus récent !
Dans un test plus long et qui nécessite de maintenir le turbo de façon prolongée, comme ici avec Vue (création 3D), le Core i7 se démarque un peu mieux des deux autres, mais l'entrée de gamme reste très compétitif, décidément !
Ces résultats sont un peu décevants, mais pas forcément dramatiques : nous avons ici des puces tout à fait puissantes, plutôt bien refroidies et qui sont capables d'encaisser de gros calculs sur la durée. Simplement, au bout de 3 ans, on aurait pu espérer gagner en performance sur la partie CPU, ce qui n'est toujours pas le cas malgré la plus grande finesse de gravure ! On le verra plus bas, ces (semi)déconvenues seront (un peu) compensée par la partie graphique, qui propose cette fois des performances bien plus intéressantes.
Si le CPU n'évolue pas, c'est bien sur la partie graphique (GPU) qu'Intel a mis l'accent cette année, promettant jusqu'à 80% de performances supplémentaires.
Sur le papier, le nombre d'unités d'exécutions (les
Sur les tests théoriques (Geekbench, Cinebench, Luxmark), le gain oscille entre 20/30% et les 80% promis, ce qui est plutôt encourageant. Evidemment, les différentes optimisations des programmes, mais aussi du côté d'Apple (Metal, les pilotes GPU...) pourraient faire évoluer ces chiffres dans les mois à venir :
En pratique, les jeux constituent généralement un bon révélateur des performances 3D : le GPU est souvent le seul goulet d'étranglement, même si sur ce genre de puce (où le CPU et le GPU sont situés physiquement au même endroit), tout chauffe ensemble, ce qui entraine parfois une baisse généralisée des fréquences.
Dans la série des Tomb Raider, les performances sont effectivement en nette hausse, plutôt de l'ordre de 20% en moyenne. On gagne une dizaine d'images par seconde entre la 8e génération (entrée de gamme) et le GPU de 10e génération :
L'écart se creuse un peu dans Dirt Rally, avec 20FPS supplémentaires et un gain qui tourne cette fois plutôt autour de 30% :
Pour obtenir les fameux 80% d'Apple, il faudra plutôt tester le dernier jeu de Feral - Total War Three Kingdoms- qui offre effectivement un quasi-doublement des FPS (12 à 22). C'est ce titre qu'utilise Cupertino pour ses benchs officiels, ce qui laisse supposer que le jeu a été optimisé pour tirer partie du GPU -ce qui est plutôt encourageant, car les mises à jour des jeux de l'éditeur pourraient également en bénéficier à l'avenir.
Mais attention à garder les pieds sur terre : notre MacBook Pro 13" n'est ni une machine de jeu, ni vraiment taillé pour la 3D ! Le moindre MacBook Pro 16" propose des performances entre 2 et 5 fois plus élevées ! Ce chiffre peut encore grimper si l'on compare notre portable à des Mac de bureau !
Si vous avez besoin de performances 3D (pour de la VR, de l'architecture, des logiciels de création 3D type Maya...), ce n'est évidemment pas le Mac de prédilection. En revanche, vous pouvez lui adjoindre un eGPU, qui permettra d'obtenir d'assez bons résultats, tout en préservant les performances du CPU -qui ne sera plus gêné par le GPU intégré et pourra offrir tout son potentiel lors des calculs.
Dans les applications professionnelles, par exemple en montage vidéo, retouche photo, le CPU et le GPU agissent de concert. En clair, toute amélioration d'un côté ou de l'autre est toujours bonne à prendre. Si le CPU reste toujours très sollicité, le GPU peut parfois creuser l'écart, comme ici avec Resolve où nos modèles haut-de-gamme se démarquent très clairement de la 8e génération :
Suivant les effets, la différence est plus ou moins marquée. C'est également le cas dans Final Cut Pro, dont la puissance GPU supplémentaire ne suffit pas toujours à compenser les Turbo en baisse cette année. La preuve, sur des tests simples comme des contrastes ou l'ajout d'un flou gaussien, se montre plus rapide sur l'ancienne génération !
A l'inverse, les exports sont heureusement à l'avantage de nos nouveaux modèles, mais de peu ! On peut le dire, depuis 2018, à moins de solliciter uniquement la partie GPU -ce qui est assez rare- les performances de ces machines stagnent quand-même beaucoup.
Enfin, signalons que ces puces graphiques permettent de décompresser 2 flux HEVC 10 bit ou encore de lire de la 8K30 4:2:2 sans lag. Notre nouveau GPU prend également en charge l'écran 6K XDR d'Apple à pleine résolution, contre du 5k maximum pour la 8e génération. Cela ne changera peut-être pas votre quotidien, mais avec la montée en qualité des vidéos, peut-être que vous en profiterez d'ici 4 ou 5 ans, à supposer que notre MacBook Pro 13" soit toujours utilisé d'ici là !
Au delà des performances CPU/GPU, notre MacBook Pro 13" (2020) offre assez peu de nouveautés. Apple se montre même plutôt conservatrice, en se reposant uniquement sur Intel pour faire évoluer ses machines.
Deux éléments ont d'ailleurs retenu notre attention :
- Tout d'abord, la qualité de des webcams devient au fil du temps le running-gag de la gamme portable professionnelle d'Apple : comment expliquer que même le coûteux MacBook Pro 16" embarque le même capteur miséreux que sur le MacBook Air ? En ces temps pandémique où la visio a vu un regain d'intérêt, difficile de se contenter d'une telle image.
- Enfin, le très attendu WiFi 6 ne fait pas partie des spécifications, alors même qu'Intel a réalisé une bonne partie du boulot avec sa 10e génération de puces, qui embarque le contrôleur auquel il aurait suffit de rajouter un petit module RF. Apple refuse-t-elle de créer des pilotes ? La Pomme fut pourtant précurseur du WiFi avec ses PowerBook, et elle se retrouve aujourd'hui suiveuse, voire même carrément en retard.
Pour terminer, une rumeur avait envisagé que le nouveau modèle accepte les chargeurs de puissance supérieure (87W), ce qui aurait permis de recharger le MacBook à pleine puissance tout en l'utilisant, mais ce n'est a priori pas le cas :
La machine charge à 60W, dont le chargeur
La 10e génération de puces Intel n'a pas vraiment permis de faire baisser la consommation. On retrouve ici des valeurs assez voisines de l'an dernier, avec un modèle d'entrée de gamme (15-20W) qui offre une légère avance sur le haut-de-gamme (28W).
En pratique, ces machines tiennent rarement une journée complète, et il faudra les charger à midi pour espérer finir sa journée de travail. Si vous baissez la luminosité, il est toutefois possible de tenir plus longtemps, ce qui est assez pratique pour les longs voyages en avion par exemple.
On l'a vu ensemble, ce nouveau MacBook Pro est toujours une machine puissante, désormais dotée d'un clavier fiable, le tout dans un form-factor compact et un boitier très bien fini.
Même si tout n'est pas parfait -la webcam, l'absence de WiFi 6, l'écran qui reste en 13"- et bien que l'on ne gagne rien côté CPU, l'ensemble est plutôt homogène et rassurant. Les clients de ce 13" sont des gens pour qui le MacBook Air est un peu juste en terme de puissance, mais qui n'ont pas forcément envie d'une machine dépassant les 2Kg dans leur sac à dos. Depuis 2018 et le passage à 4 coeurs, on observe même un glissement de gamme depuis les modèles 15/16" qui ne se destinent plus qu'à une frange très exigeante des professionnels, comme les monteurs, les graphistes, les architectes, des domaines où la puissance reste primordiale en mobilité.
Est-ce plus raisonnable d'attendre ? Les rumeurs d'un modèle 14", avec écran mini-LED, sans doute le WiFi 6 et peut-être même un changement de design, ont de quoi faire hésiter face à un Mac qui semble arriver en bout de parcours. Il est aussi possible que la connectique évolue, avec l'arrivée du PCIe 4 chez Intel, ce qui pourrait booster les performances en eGPU par exemple. Mais tout ceci reste largement hypothétique, d'autant qu'historiquement, les premières générations d'une nouvelle gamme sont rarement les plus intéressantes chez Apple.
Bref, si vous attendiez de renouveler un vieux MacBook de 2012 à 2016, cette cuvée 2020 nous parait suffisamment aboutie pour faire le grand saut. Mieux vaut d'ailleurs les équiper un peu en mémoire pour les garder plus longtemps -les option SSD étant désormais bien plus abordables chez Apple.
Tim Cook est devenu au fil du temps le roi de la segmentation : il devient de plus en plus difficile de savoir quelle est
Prenez l'entrée de gamme par exemple, vendu 1499€ (avec un SSD de 256Go, doublé par rapport à l'an dernier !). Rajoutez-lui un Core i7 1.7Ghz (375€), 16Go de RAM (125€) et 512Go de SSD (250€) et vous arrivez à 2249€, soit plus cher que la version haut-de-gamme (2Ghz/16Go/512Go) vendue 2129€. Ce dernier modèle gagne pourtant 2 ports Thunderbolt 3, un GPU bien plus rapide, un meilleur système audio et une double-ventilation. L'option i7 (sur l'entrée de gamme) n'a donc réellement aucun intérêt, c'est aussi pour cela que nous n'avons pas testé cette configuration.
Si l'on monte encore en gamme, même chose : un MacBook Pro 13" avec 1To de stockage et un Core i7 (10e Gen) grimpe à 2629€, soit le prix.... d'un MacBook Pro 16" ! On trouve même des 16" autour de 2300€ sur le Refurb, ces machines étant 3 à 4 fois plus rapides en 2D/3D et proposant 6 à 8 coeurs, soit des performances jusqu'à deux fois plus élevées côté CPU. Il faut donc faire attention à ne pas se tromper de machine !
Mon conseil est le suivant : si vous avez un usage plutôt mobile, et que l'aspect GPU (jeux, montage, programmation 3D...) n'est pas primordial, alors un modèle d'entrée de gamme un peu boosté (512Go/16Go) reste un excellent rapport qualité/prix. A l'inverse, pour un usage plus sédentaire (eGPU, écran externe, interfaces audio/vidéo etc.), les 2 ports supplémentaires du haut-de-gamme paraissent alors indispensables. Ce modèle sera également plus efficace pour les encodages et les hautes résolutions, tout comme les jeux -même si, rappelons-le, ce n'est clairement pas le point fort de ce type de machine.
Même s'il est un peu cher, le Core i7 apporte un vrai gain sur la partie CPU, là où le Core i5 2Ghz fait presque pâle figure face à l'entrée de gamme. A vous de voir ce qui est prioritaire en fonction de vos usages, un gros SSD est également intéressant et parfois tout aussi utile sur une machine professionnelle.
Dernier conseil : faites attention aux soit-disant bonnes affaires sur la gamme précédente : avec le flou généralisé autour de ces machines (impossibles à différencier facilement), de nombreuses enseignes proposent des modèles bradés mais pas forcément intéressant : SSD de 128Go, clavier papillon, comparez bien les prix... et les risques de devoir immobiliser la machine !
• Le MacBook Pro 13" chez Apple
• Le MacBook Pro 13" à la Fnac
• Le MacBook Pro 13" sur Amazon
• Le Refurb
• Notre service RefurbStore.com
• l'eGPU Razer Core X
• Un chargeur USB C de 60W (compatible)
• Un HUB USB C multi-ports Hootoo (100W)
• Egalement un très bon hub chez UGreen
ciseaux... Est-ce enfin le moment d'acheter ?
Après plusieurs semaines de test, voici enfin notre verdict !
Tout n'est pas la faute d'Intel !
Depuis 2016, le MacBook Pro 13" n'a pas tant évolué : chaque année, la machine hérite principalement des nouvelles puces Intel pour se démarquer de la génération précédente. La dernière évolution majeure date de 2018, lorsque les processeurs en question ont gagné 2 coeurs supplémentaires, doublant quasiment les performances, du jamais vu depuis bien longtemps !
Or depuis, Intel patine et ne parvient pas à monter en fréquence ni à rajouter des coeurs chaque année à toutes ses puces. Avec le récent passage à 10nm, on aurait pu espérer une vraie montée en puissance, avec des fréquences revues à la hausse, ou un nombre de coeur plus élevé -mais niet ! Il faudra simplement se contenter d'une partie graphique plus rapide, ce qui parait bien maigre en 3 ans... En face, AMD profite de la gravure à 7nm de TSMC et se montre de plus en plus compétitif, bien qu'Apple refuse pour le moment de faire la bascule.
S'il est facile de tout mettre sur le dos de la firme de Santa Clara, du côté de Cupertino, on a aussi sa part de responsabilités : plutôt que de conserver la Touch Bar sur l'entrée de gamme, n'était-il pas plus utile de bénéficier de 4 ports Thunderbolt d'entrée de jeu, histoire de mieux séparer les gammes ? Car devant le peu de différences apparentes avec le MacBook Air, pour la plupart des gens, cette barre tactile ne semble pas justifier l'achat d'un MacBook Pro d'entrée de gamme, pourtant bien plus puissant en pratique (voir plus bas).
Quant au reste de la machine, les changements sont plutôt timides cette année : pourquoi ne pas avoir amélioré la webcam (avec Face ID ?), augmenté un peu la taille de l'écran (14" ?) tout en réduisant les bords, ou encore avoir rajouté du WiFi 6 ? Où sont les vraies innovations ? Les utilisateurs en sont désormais réduits à se réjouir d'obtenir enfin un clavier fiable sur des machines vendues plus de 1500€ ! Quelle maigre consolation !
Peut-être assistons-nous là à un baroud d'honneur d'une machine en fin de cycle : les rumeurs évoquent avec insistance le passage à une architecture ARM maison dès la fin 2020 et également l'arrivée d'écrans mini-LED de 14" sur le MacBook Pro début 2021. Ces nouveautés ne suffiront toutefois pas à transformer l'expérience utilisateur, à l'heure où la concurrence propose des écrans majoritairement tactiles, des ordinateurs hybrides (comme les Surface) ou orientés performances, comme chez Razer. N'ayant pas peur de le dire, Apple traine un peu des pieds avec ses Mac, et Tim Cook semble désormais regarder en priorité vers ses lunettes VR et son Apple Car, plutôt que de prendre le moindre risque sur des machines qui ont pourtant conduit au succès de la marque.
Un nouveau clavier, mais la Touch Bar résiste...
Et de trois ! Après le MacBook Pro 16", le MacBook Air 2020, seul le MacBook Pro 13" n'était pas repassé au Magic Keyboard !
Après 4 ans à faire des aller-retours avec le SAV, de nombreux clients ont été largement refroidis par ces fameux claviers papillon à problèmes, et beaucoup attendaient une solution pérenne avant de remettre la main à la poche. A défaut de révolutionner le concept, on retrouve donc ici ces fameuses touches ciseaux, avec le retour des flèches en T inversé, un vrai bouton Echap, et une frappe plus profonde. A l'usage, c'est un peu plus grossier que l'ancien modèle, aussi bien au toucher que sur le plan sonore, mais avec des touches moins larges, j'accroche aussi beaucoup moins lors de la frappe.
Evidemment, se dire qu'on peut changer chaque touche indépendamment et éviter d'immobiliser la machine en cas de blocage, ça n'a pas de prix ! Un clavier fiable à ce tarif n'était pas trop demander, d'autant qu'ici, la technologie utilisée a été largement éprouvée -c'est le même clavier que celui qui accompagne un iMac 5k par exemple. Phénomène collatéral, ce MacBook Pro 13" gagne 0,7mm d'épaisseur et 30 grammes, une différence certes minime, mais qui se remarque si vous avez utilisé la version précédente.
Le MacBook Pro 13" 2020 est légèrement plus épais qu'avant....
Apple conserve logiquement la Touch Bar, un accessoire qui ne fait pas l'unanimité : peu réactive, elle n'a pas évolué depuis 2016 -beaucoup espéraient par exemple un retour haptique, pour
sentirles boutons. En pratique, je peste au quotidien de devoir baisser les yeux pour simplement changer le volume sonore ou la luminosité, action que je pouvais réaliser les yeux fermés auparavant. La Touch Bar reste pratique dans certains contextes, comme pour naviguer dans une vidéo, ou accéder aux emojis, mais l'usage reste maigre au regard du surcoût -environ 200 à 300€.
En revanche, Touch ID est toujours là, et permet de valider ses mots de passe très rapidement : l'essayer, c'est l'adopter ! Dommage qu'Apple ne le propose pas sur ses claviers externes, car aller chercher le capteur sur le machine située à côté de l'écran n'est pas toujours très pratique.
Deux modèles sous un seul nom !
Derrière le MacBook Pro 13" se cachent en réalité deux versions assez différentes, mais pas toujours visibles pour le grand public. Apple ne précise en effet qu'une partie des changements sur sa fiche technique.
Tout d'abord, les puces embarquées ne sont pas les mêmes sur l'entrée de gamme et le haut de gamme. Ce dernier est le seul à intégrer les nouveaux Core i5/i7 de 10e génération, gravés à 10nm et embarquant la puce Iris Plus, apportant jusqu'à 80% de performances supplémentaires. Comme on le verra plus bas, la différence de performance sur la partie CPU n'est pas forcément à l'avantage de la nouveauté, mais l'on observe des gains substantiels sur la partie graphique. En fonction de vos usages, il faudra donc arbitrer entre les deux modèles.
Outre cette affaire de génération, il est également question de consommation : l'enveloppe thermique est mieux maitrisée sur l'entrée de gamme (15W) là où le haut de gamme plafonne autour de 30W. On verra que l'impact sur l'autonomie reste limité, mais pas nul. Autre différence, la mémoire est plus rapide sur les puces plus récentes (LPDDR4 à 3733MHz vs LPDDR3 à 2133Mhz), mais là encore, difficile de mesurer l'impact réel de la mémoire sur les performances, qui dépendent surtout de la puce.
La différence la plus visible concerne le nombre de ports -2 en entrée de gamme, comme sur le MacBook Air et 4 pour le haut-de-gamme. En usage mobile, 2 ports Thunderbolt 3 suffisent largement s'il s'agit d'y coller un dock ou un petit SSD, en sus de l'alimentation. En revanche, pour ceux qui ont un usage plus sédentaire (écran externe, clavier/souris), 4 ports sont même parfois un peu justes ! Branchez un doc, une souris, un SSD et l'alimentation, vous êtes déjà pleins !
Il ne faut pas non plus oublier que le haut-de-gamme embarque deux contrôleurs Thunderbolt 3, contre 1 seul sur l'entrée de gamme : si vous avez besoin de brancher de nombreux accessoires (écran 4k + SSD + Ehternet 10Gbps par exemple), il se peut que le débit soit partagé, voire largement réduit sur la version à 2 ports.
Moins visibles, les haut-parleurs sont aussi meilleurs sur le haut-de-gamme : un mini caisson de basse permet d'offrir une meilleure dynamique et le son est également plus fort (on dépasse largement les 80db contre 76/78 max sur l'entrée de gamme). Vous pourrez entendre la différence dans la vidéo comparative (voire plus bas).
A l'intérieur, le refroidissement est aussi un peu différent : un seul (gros) ventilateur contre deux petits sur le haut-de-gamme. En pratique, je n'ai pas senti de différence sonore ou en terme de refroidissement, mais c'est assez logique : les puces haut-de-gamme consomment un peu plus, et ont donc besoin d'une meilleure ventilation.
La confusion facile avec le MacBook Air
C'était une question qui nous revenait souvent ces dernières semaines : vaut-il mieux un MacBook Air un peu boosté (Core i7/16Go/512Go) ou un MacBook Pro d'entrée de gamme ?
Il est vrai que la fiche technique est un peu trompeuse, et plutôt à l'avantage (en apparence) du MacBook Air :
En réalité, et comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessous, le MacBook Pro reste deux fois plus performant (en moyenne), offre un écran plus lumineux (500 nits vs 400 nits), avec un plus grand spectre de couleurs (P3 vs sRGB), et une ventilation plus efficace. Pour 1500€, mieux vaut sans doute opter pour un MacBook Pro en dehors d'un usage très léger.
Magnéto, Serge !
A l'inverse, le MacBook Air reste une super machine pour de la bureautique, un peu plus légère (100g), avec une meilleure autonomie (1H en moyenne), mieux équipée en mémoire à tarif équivalent et avec un bon rapport qualité/prix en entrée de gamme. Au dessus de 1500€, il n'est en revanche pas raisonnable de rester sur un MacBook Air face à un MacBook Pro, bien plus performant.
Un processeur qui fait du sur-place
Intel avait présenté sa génération Ice Lake comme une petite révolution pour les ordinateurs portables : passage de 14 à 10nm, économie d'énergie substantielle, performances en hausse... On s'attendait vraiment au grand soir ! La gravure à 10nm chez Intel correspond en effet plus ou moins aux 7nm de TSMC (utilisés par AMD), ce qui aurait dû permettre d'augmenter les fréquences, le nombre de coeurs, bref, de créer un vrai gap générationnel.
En pratique, c'est plutôt la douche froide sur la partie CPU : toutes les fréquences sont en baisse, on perd presque 400Mhz en entrée de gamme et jusqu'à 600Mhz sur le Turbo du Core i7 1068NG7 :
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Le nombre de coeurs reste stable (4 coeurs/8 threads), tout comme la mémoire cache ou encore l'enveloppe thermique. Finalement, ces puces sont plutôt en retrait face à celles qu'elles remplacent, du moins sur le papier. Bien-sûr, c'est sur la partie graphique qu'Intel a surtout travaillé mais on en reparlera plus bas.
En entrée de gamme, Apple conserve la même puce qu'en 2019 (Core i5 de 8e génération) dont le Turbo reste cette fois, assez élevé (3.9Ghz) mais dont la partie graphique n'évolue donc pas d'un chouilla. Ce choix s'explique sans doute par le coût réclamé par Intel pour la 10e génération, mais aussi (on le verra plus bas) par les excellentes performance de ces
anciennespuces, qui restent très économes et capables de monter dans les tours sans aucun problème, y compris sur la durée.
Notre comparatif des différents MacBook Pro 2020 en vidéo !
Les logiciels de type Geekbench/Cinebench confirment ce qu'on redoutait : l'entrée de gamme (8e gen) fait quasiment jeu égal avec le modèle de 10e génération, dont le Turbo est assez voisin. Quant au puissant Core i7, il n'offre presque aucun gain substantiel par rapport aux modèles de 2018/2019 :
Ces performances stagnantes se confirment aussi dans des logiciels comme Logic X, qui ne fait appel qu'au processeur (la partie graphique n'est jamais sollicitée). Pire que cela, notre petit CPU d'entrée de gamme dépasse ici de 10 pistes (!) le Core i5 à 2GHz de 10e génération, pourtant plus récent !
Dans un test plus long et qui nécessite de maintenir le turbo de façon prolongée, comme ici avec Vue (création 3D), le Core i7 se démarque un peu mieux des deux autres, mais l'entrée de gamme reste très compétitif, décidément !
Ces résultats sont un peu décevants, mais pas forcément dramatiques : nous avons ici des puces tout à fait puissantes, plutôt bien refroidies et qui sont capables d'encaisser de gros calculs sur la durée. Simplement, au bout de 3 ans, on aurait pu espérer gagner en performance sur la partie CPU, ce qui n'est toujours pas le cas malgré la plus grande finesse de gravure ! On le verra plus bas, ces (semi)déconvenues seront (un peu) compensée par la partie graphique, qui propose cette fois des performances bien plus intéressantes.
Des performances graphiques en nette hausse
Si le CPU n'évolue pas, c'est bien sur la partie graphique (GPU) qu'Intel a mis l'accent cette année, promettant jusqu'à 80% de performances supplémentaires.
Sur le papier, le nombre d'unités d'exécutions (les
coeursgraphiques) passent de 48 à 64, et chaque unité peut accepter juqu'à 7 threads, pour une capacité totale de 1,15TFLOPs. A titre de comparaison, une Radeon 555X d'AMD (que l'on retrouve sur l'iMac d'entrée de gamme) offre 1,39TFLOPS, le bond de performances est donc assez intéressant !
Sur les tests théoriques (Geekbench, Cinebench, Luxmark), le gain oscille entre 20/30% et les 80% promis, ce qui est plutôt encourageant. Evidemment, les différentes optimisations des programmes, mais aussi du côté d'Apple (Metal, les pilotes GPU...) pourraient faire évoluer ces chiffres dans les mois à venir :
En pratique, les jeux constituent généralement un bon révélateur des performances 3D : le GPU est souvent le seul goulet d'étranglement, même si sur ce genre de puce (où le CPU et le GPU sont situés physiquement au même endroit), tout chauffe ensemble, ce qui entraine parfois une baisse généralisée des fréquences.
Dans la série des Tomb Raider, les performances sont effectivement en nette hausse, plutôt de l'ordre de 20% en moyenne. On gagne une dizaine d'images par seconde entre la 8e génération (entrée de gamme) et le GPU de 10e génération :
L'écart se creuse un peu dans Dirt Rally, avec 20FPS supplémentaires et un gain qui tourne cette fois plutôt autour de 30% :
Pour obtenir les fameux 80% d'Apple, il faudra plutôt tester le dernier jeu de Feral - Total War Three Kingdoms- qui offre effectivement un quasi-doublement des FPS (12 à 22). C'est ce titre qu'utilise Cupertino pour ses benchs officiels, ce qui laisse supposer que le jeu a été optimisé pour tirer partie du GPU -ce qui est plutôt encourageant, car les mises à jour des jeux de l'éditeur pourraient également en bénéficier à l'avenir.
Mais attention à garder les pieds sur terre : notre MacBook Pro 13" n'est ni une machine de jeu, ni vraiment taillé pour la 3D ! Le moindre MacBook Pro 16" propose des performances entre 2 et 5 fois plus élevées ! Ce chiffre peut encore grimper si l'on compare notre portable à des Mac de bureau !
Si vous avez besoin de performances 3D (pour de la VR, de l'architecture, des logiciels de création 3D type Maya...), ce n'est évidemment pas le Mac de prédilection. En revanche, vous pouvez lui adjoindre un eGPU, qui permettra d'obtenir d'assez bons résultats, tout en préservant les performances du CPU -qui ne sera plus gêné par le GPU intégré et pourra offrir tout son potentiel lors des calculs.
CPU/GPU combiné : du bon et du moins bon !
Dans les applications professionnelles, par exemple en montage vidéo, retouche photo, le CPU et le GPU agissent de concert. En clair, toute amélioration d'un côté ou de l'autre est toujours bonne à prendre. Si le CPU reste toujours très sollicité, le GPU peut parfois creuser l'écart, comme ici avec Resolve où nos modèles haut-de-gamme se démarquent très clairement de la 8e génération :
Suivant les effets, la différence est plus ou moins marquée. C'est également le cas dans Final Cut Pro, dont la puissance GPU supplémentaire ne suffit pas toujours à compenser les Turbo en baisse cette année. La preuve, sur des tests simples comme des contrastes ou l'ajout d'un flou gaussien, se montre plus rapide sur l'ancienne génération !
A l'inverse, les exports sont heureusement à l'avantage de nos nouveaux modèles, mais de peu ! On peut le dire, depuis 2018, à moins de solliciter uniquement la partie GPU -ce qui est assez rare- les performances de ces machines stagnent quand-même beaucoup.
Enfin, signalons que ces puces graphiques permettent de décompresser 2 flux HEVC 10 bit ou encore de lire de la 8K30 4:2:2 sans lag. Notre nouveau GPU prend également en charge l'écran 6K XDR d'Apple à pleine résolution, contre du 5k maximum pour la 8e génération. Cela ne changera peut-être pas votre quotidien, mais avec la montée en qualité des vidéos, peut-être que vous en profiterez d'ici 4 ou 5 ans, à supposer que notre MacBook Pro 13" soit toujours utilisé d'ici là !
En vrac : chargeur, wifi 6, webcam...
Au delà des performances CPU/GPU, notre MacBook Pro 13" (2020) offre assez peu de nouveautés. Apple se montre même plutôt conservatrice, en se reposant uniquement sur Intel pour faire évoluer ses machines.
Deux éléments ont d'ailleurs retenu notre attention :
- Tout d'abord, la qualité de des webcams devient au fil du temps le running-gag de la gamme portable professionnelle d'Apple : comment expliquer que même le coûteux MacBook Pro 16" embarque le même capteur miséreux que sur le MacBook Air ? En ces temps pandémique où la visio a vu un regain d'intérêt, difficile de se contenter d'une telle image.
- Enfin, le très attendu WiFi 6 ne fait pas partie des spécifications, alors même qu'Intel a réalisé une bonne partie du boulot avec sa 10e génération de puces, qui embarque le contrôleur auquel il aurait suffit de rajouter un petit module RF. Apple refuse-t-elle de créer des pilotes ? La Pomme fut pourtant précurseur du WiFi avec ses PowerBook, et elle se retrouve aujourd'hui suiveuse, voire même carrément en retard.
Pour terminer, une rumeur avait envisagé que le nouveau modèle accepte les chargeurs de puissance supérieure (87W), ce qui aurait permis de recharger le MacBook à pleine puissance tout en l'utilisant, mais ce n'est a priori pas le cas :
La machine charge à 60W, dont le chargeur
maximumse trouve déjà dans la boite. Inutile d'investir dans plus de puissance, le contrôleur limitera la valeur. En revanche, vous pouvez trouver des modèles standard USB C de 60W pour une trentaine d'euros, idéal pour en laisser un au bureau ! L'abandon du MagSafe aura au moins eu un avantage !
Autonomie convenable
La 10e génération de puces Intel n'a pas vraiment permis de faire baisser la consommation. On retrouve ici des valeurs assez voisines de l'an dernier, avec un modèle d'entrée de gamme (15-20W) qui offre une légère avance sur le haut-de-gamme (28W).
En pratique, ces machines tiennent rarement une journée complète, et il faudra les charger à midi pour espérer finir sa journée de travail. Si vous baissez la luminosité, il est toutefois possible de tenir plus longtemps, ce qui est assez pratique pour les longs voyages en avion par exemple.
Bilan : acheter ou encore attendre ?
On l'a vu ensemble, ce nouveau MacBook Pro est toujours une machine puissante, désormais dotée d'un clavier fiable, le tout dans un form-factor compact et un boitier très bien fini.
Même si tout n'est pas parfait -la webcam, l'absence de WiFi 6, l'écran qui reste en 13"- et bien que l'on ne gagne rien côté CPU, l'ensemble est plutôt homogène et rassurant. Les clients de ce 13" sont des gens pour qui le MacBook Air est un peu juste en terme de puissance, mais qui n'ont pas forcément envie d'une machine dépassant les 2Kg dans leur sac à dos. Depuis 2018 et le passage à 4 coeurs, on observe même un glissement de gamme depuis les modèles 15/16" qui ne se destinent plus qu'à une frange très exigeante des professionnels, comme les monteurs, les graphistes, les architectes, des domaines où la puissance reste primordiale en mobilité.
Est-ce plus raisonnable d'attendre ? Les rumeurs d'un modèle 14", avec écran mini-LED, sans doute le WiFi 6 et peut-être même un changement de design, ont de quoi faire hésiter face à un Mac qui semble arriver en bout de parcours. Il est aussi possible que la connectique évolue, avec l'arrivée du PCIe 4 chez Intel, ce qui pourrait booster les performances en eGPU par exemple. Mais tout ceci reste largement hypothétique, d'autant qu'historiquement, les premières générations d'une nouvelle gamme sont rarement les plus intéressantes chez Apple.
Bref, si vous attendiez de renouveler un vieux MacBook de 2012 à 2016, cette cuvée 2020 nous parait suffisamment aboutie pour faire le grand saut. Mieux vaut d'ailleurs les équiper un peu en mémoire pour les garder plus longtemps -les option SSD étant désormais bien plus abordables chez Apple.
Quel modèle choisir ?
Tim Cook est devenu au fil du temps le roi de la segmentation : il devient de plus en plus difficile de savoir quelle est
la meilleure configuration possiblepour une machine, tant les modèles se chevauchent.
Prenez l'entrée de gamme par exemple, vendu 1499€ (avec un SSD de 256Go, doublé par rapport à l'an dernier !). Rajoutez-lui un Core i7 1.7Ghz (375€), 16Go de RAM (125€) et 512Go de SSD (250€) et vous arrivez à 2249€, soit plus cher que la version haut-de-gamme (2Ghz/16Go/512Go) vendue 2129€. Ce dernier modèle gagne pourtant 2 ports Thunderbolt 3, un GPU bien plus rapide, un meilleur système audio et une double-ventilation. L'option i7 (sur l'entrée de gamme) n'a donc réellement aucun intérêt, c'est aussi pour cela que nous n'avons pas testé cette configuration.
Si l'on monte encore en gamme, même chose : un MacBook Pro 13" avec 1To de stockage et un Core i7 (10e Gen) grimpe à 2629€, soit le prix.... d'un MacBook Pro 16" ! On trouve même des 16" autour de 2300€ sur le Refurb, ces machines étant 3 à 4 fois plus rapides en 2D/3D et proposant 6 à 8 coeurs, soit des performances jusqu'à deux fois plus élevées côté CPU. Il faut donc faire attention à ne pas se tromper de machine !
Mon conseil est le suivant : si vous avez un usage plutôt mobile, et que l'aspect GPU (jeux, montage, programmation 3D...) n'est pas primordial, alors un modèle d'entrée de gamme un peu boosté (512Go/16Go) reste un excellent rapport qualité/prix. A l'inverse, pour un usage plus sédentaire (eGPU, écran externe, interfaces audio/vidéo etc.), les 2 ports supplémentaires du haut-de-gamme paraissent alors indispensables. Ce modèle sera également plus efficace pour les encodages et les hautes résolutions, tout comme les jeux -même si, rappelons-le, ce n'est clairement pas le point fort de ce type de machine.
Même s'il est un peu cher, le Core i7 apporte un vrai gain sur la partie CPU, là où le Core i5 2Ghz fait presque pâle figure face à l'entrée de gamme. A vous de voir ce qui est prioritaire en fonction de vos usages, un gros SSD est également intéressant et parfois tout aussi utile sur une machine professionnelle.
Dernier conseil : faites attention aux soit-disant bonnes affaires sur la gamme précédente : avec le flou généralisé autour de ces machines (impossibles à différencier facilement), de nombreuses enseignes proposent des modèles bradés mais pas forcément intéressant : SSD de 128Go, clavier papillon, comparez bien les prix... et les risques de devoir immobiliser la machine !
Tous les liens :
• Le MacBook Pro 13" chez Apple
• Le MacBook Pro 13" à la Fnac
• Le MacBook Pro 13" sur Amazon
• Le Refurb
• Notre service RefurbStore.com
• l'eGPU Razer Core X
• Un chargeur USB C de 60W (compatible)
• Un HUB USB C multi-ports Hootoo (100W)
• Egalement un très bon hub chez UGreen