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Axelle Lemaire : "certains acteurs ont cru pouvoir rester assis sur des quasi-rentes"

Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le

Après avoir présenté en Conseil des Ministres de nouvelles mesures pour booster l'écosystème numérique français, Axelle Lemaire s'est confiée aux Échos. Elle évoque notamment l'optimisation fiscale que pratiquent les géants américains et l'arrivée de Netflix en France.

Axelle Lemaire : "certains acteurs ont cru pouvoir rester assis sur des quasi-rentes"

Axelle Lemaire commence par décrire sa fonction : j’ai un rôle "d’évangélisatrice", comme diraient les Américains, un peu de hackeuse aussi ! affirme-t-elle. La secrétaire d'État chargée du Numérique, qui a été reconduite dans le gouvernement Valls II, souhaite en effet mettre en avant le concept de République Numérique et infuser cette culture dans tous les secteurs.

En ce qui concerne l'optimisation fiscale pratiquée, notamment par de grands groupes américains, Axelle Lemaire semble vouloir y remédier, mais rencontre apparemment des réticences de la part d'alliés :

Certaines entreprises ont la puissance d’un Etat tout en ne payant presque pas d’impôt. Le sujet avance lentement au niveau européen. Le groupe de travail de l’OCDE travaille toujours sur la manière de contrer les stratégies de ces grands acteurs qui utilisent les trous liés à l’absence d’harmonisation pour faire de l’optimisation fiscale. La France est très active dans ce cadre, et essaie de monter des coalitions européennes sur le sujet. Mais tous nos alliés ne sont pas sur notre ligne…

Lorsqu'elle évoque l'arrivée de Netflix en France, la secrétaire d'État chargée du Numérique ne semble pas hostile au géant américain, mais déplore un certain attentisme de la part d'acteurs français :

Je ne suis pas en charge du dossier, mais j’ai parfois l’impression regrettable que certains acteurs n’ont pas profité des possibilités d’innovation assez tôt et ont cru pouvoir rester assis sur des quasi-rentes, ce qui crée des conflits durs comme dans la télévision, la pharmacie ou les auto-écoles. J’aimerais plus d’anticipation, d’audace, et somme toute de réponse aux attentes nouvelles des consommateurs. Attention, il ne s’agit pas de faire de l’innovation à n’importe quel prix : il faut respecter le cadre républicain et ses valeurs, mais s’ouvrir aux potentialités du numérique.

Enfin, en ce qui concerne les startup françaises et la French Tech, bonne nouvelle, les 15 millions d'euros qui avaient été annoncés en janvier dernier pour promouvoir l'attractivité de la France et attirer des investisseurs étrangers ont finalement été débloqués par Matignon. D'autre part, un French Tech Ticket devrait être annoncé en octobre prochain pour permettre à des entrepreneurs étrangers de développer leur entreprise en France grâce à un visa et à une bourse, le but final étant de créer de l'emploi.

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