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Quand Free Mobile poursuit un universitaire en justice

Par Arnaud Morel - Publié le

Quand Free Mobile poursuit un universitaire en justice
L'opérateur Free Mobile poursuit un universitaire pour dénigrement, reprochant à celui-ci une étude, synthétisée dans un article publié par Les Échos, le 11 juin dernier.

L'universitaire y dévoilait ses estimations sur l'impact de l'arrivée de Free Mobile dans le domaine de l'emploi dans le secteur des télécom. Si, pour absorber ce choc, les opérateurs réduisent dépenses et marges de 30 %, 61.600 emplois sont détruits sur trois ans : 10.600 chez les opérateurs, 35.200 chez les partenaires de 1 er rang et 15.800 par effet multiplicateur, expliquait alors Bruno Deffains, enseignant chercheur spécialisé en économie du droit à l'Université Panthéon-Assas. De telles estimations, il est vrai, sont contestable : tenter de chiffrer l'impact, en terme d'emploi, d'une évolution du marché est sans doute périlleux, tandis qu'un peu d'équité voudrait qu'on tente, en réponse, d'évaluer l'impact en terme d'emploi du pouvoir d'achat débloqué.

Free a toujours défendu vigoureusement ses services, tandis que Xavier Niel, son PDG, apparait souvent comme un acharné des procédures, un procédurier comme les appellent les avocats, n'hésitant pas, notamment, à poursuivre en justice des journalistes pour diffamation. Ce qui est, évidemment, parfaitement son droit.

Quand Free Mobile poursuit un universitaire en justice
Pour l'universitaire, les choses sont allées assez loin : Il est 7 heures du matin, le 17 décembre 2012, quand Bruno Deffains, professeur d'économie à l'université de Paris-II Panthéon-Assas, voit débarquer à son domicile de Nancy un huissier et un expert accompagnés de deux policiers. Durant deux heures, ces messieurs passent l'ordinateur de l'universitaire au crible et copient des e-mails et des fichiers, qui ont été placés sous séquestre, explique L'Express.

Niel suspecte l'universitaire d'avoir agi sur commande, d'un de ses concurrents et obtient du TGI de Paris d'avoir accès à l'ordinateur du chercheur, en vue d'engager une procédure pour dénigrement. L'universitaire, qui nie avoir été rémunéré par des concurrents de Free Mobile, estime avoir simplement fait son travail de chercheur, et a demandé l'annulation de l'ordonnance autorisant l'accès à son ordinateur, et la destruction des fichiers saisis.

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