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Apple a mal à ses Mac, quelles explications ?

Par Arnaud Morel - Publié le

Ce trimestre, les Mac ont la mine triste chez Apple. L'entreprise, qui dévoilait ses résultats trimestriels hier, a annoncé avoir vendu 4,1 millions de machines ce trimestre, en baisse très nette par rapport au même trimestre l'an passé et ses 5,2 millions de machines vendues, une baisse de 22 %. Par rapport au trimestre précédent, où 4,9 millions de machines trouvaient preneur, la baisse s'établit à 17 %.

Comment expliquer une telle dégringolade, qui constitue une première dans l'histoire récente d'Apple qui se targuait jusqu'alors de toujours voir le business de ses ordinateurs croitre plus vite que l'industrie du PC.

Les explications officielles de Tim Cook pointent trois causes significatives que voici par ordre d'importance croissante.

• La première, ce trimestre était plus court d'une semaine, en comptant 13 contre 14 à l'ordinaire. L'année dernière, nous vendions en moyenne 370 000 Mac par semaine, a précisé Cook.

• La "cannibalisation" par les iPad. Vous connaissez la rengaine, c'est l'ère du post-PC et certains achats de Mac, portables sans doute, n'ont pas eu lieu pour cause d'achat d'iPad. Ceci dit, Tim Cook note également des contraintes dans l'approvisionnement des iPad mini. Pourtant, les ventes d'iPad se portent bien, +66 % par rapport à l'année précédente.

• La faiblesse de production des iMac qui n'a pas permis de satisfaire la demande. Apple, pour sa nouvelle gamme d'iMac a adopté un calendrier peu habituel : annoncer les machines fin octobre, proposer les premiers iMac 21,5" courant novembre, et les iMac 27", en quantité très limitée, mi-décembre. Nous avons terminé ce trimestre avec des contraintes très significatives en matière d'approvisionnement. Et nous pensons - nous savons - que nos ventes auraient été bien meilleures sans ces contraintes, a lâché Cook.

Apple a mal à ses Mac, quelles explications ?


À y regarder de plus près, et sorti de la doxa officielle d'Apple, on peut aussi trouver d'autres explications à l'atonie du secteur.

L'effet Retina est un effet paradoxal aujourd'hui : si la présence d'un tel écran constitue un argument de vente évident (et son absence, un argument pour ne pas acheter immédiatement), pour la génération actuelle de machines, l'arrivée d'un écran très haute densité pose des problèmes de performances graphiques, très saillants sur le MacBook Pro Retina 13" et son vilain chipset Intel HD4000 (sur ce sujet, voire notre test complet).

La politique tarifaire d'Apple, si elle a toujours été exceptionnelle, dans le sens hors norme, pose sans doute, aujourd'hui, des problèmes. Point n'est besoin de relever la faiblesse des économies en Europe et en amérique. Mais, dans ce contexte sortir de nouveaux iMac plus chers que la gamme précédente, et surtout positionnés de telle sorte que le client est fortement incité à acheter le haut de gamme n'est sans doute pas sans conséquences sur les ventes. Acquérir un iMac 27" digne de ce nom, c'est signer un chèque de près de 1900 €.

Le renouvellement massif des machines dans un laps de temps très court. Songez qu'en novembre, Apple a mis à jour ses iMac, Mac mini et MacBook Pro. Les ventes de ces appareils sur les mois d'octobre et novembre ont vraisemblablement été faibles et le renouvellement de toute la gamme ou presque dans un temps très court n'a sans doute pas facilité la dilution des achats chez les clients.

Le manque de lustre des évolutions d'OS X et le peu d'effort sur le segment Mac. Apple semble avoir gentiment levé la pédale sur les évolutions d'OS X qui sont certes significatives mais marquent clairement le pas. Pour Apple, le business des machines représente désormais un petit 13 % de son CA global, loin, très très loin du business des iPhone ou des iPad. Qu'Apple concentre des moyens sur ces segments porteurs est évidemment de bonne politique.Mais la Pomme a sans doute les ressources pour conduire de front l'évolution de ses iBidulles et de ses Mac. L'arrivée de nouveaux Mac Pro constituerait à coup sur un signe positif dans le domaine. On peut rêver.