Des courriers salés de Steve Jobs dévoilés en marge du procès anti-débauchage
Par Arnaud Morel - Publié le
Jobs, qui s'adresse à Edward Colligan, un responsable de Palm, et à Eric Schmidt, de Google, y manie un verbe haut en couleur, teinté de menace.
Colligan dévoile plusieurs courriers de Jobs. Celui-ci lui propose, pendant l'été 2007, un accord, du même type que celui dénoncé dans le procès. Colligan refuse.
Votre proposition qu'aucune de nos entreprise ne débauche des salariés de l'autre, quels que soient les désirs individuels, est non seulement mauvaise mais est également vraisemblablement illégalle, indique-t-il. L'homme, en plus, est plutôt outré d'un Jobs qui s'énerve, alors même qu'Apple a largement puisé dans le vivier Palm, à l'en croire.
Durant la dernière année, ou à peu près, alors qu'Apple se préparait à entrer en compétition avec Palm dans le domaine de la téléphonie, Apple a débauché au moins 2% de la force de travail de Palm. Pour mettre ça en perspective, si Palm avait fait de même, nous aurions embauché 300 salariés d'Apple. Au lieu de ça, et à ma connaissance, nous en avons embauché 3.
La réponse deJobs est expéditive :
Il ne s'agit pas ici d'employés qui auraient voulu rejoindre Palm. Ils ont été activement démarché en utilisant les informations fournies par Jon Rubinstein (NDR : ancien employé d'Apple, vice-président de la division iPod jusqu'en 2004) et Fred Anderson, avec Jon qui a participé directement au processus de recrutement. Nous devons faire tout pour que cela cesse. Je suis sûr que tu réalises l'asymétrie dans les ressources financières de nos deux entreprises quand tu dis que "tout ça finira juste par que nous payons beaucoup d'argent à beaucoup d'avocats". Un peu plus loin, Jobs se fait encore plus précis
Mon conseil est que tu regardes notre portfolio de brevets avant de prendre ta décision. Accepte, ou tu connaitras les foudres des procès pour violation de brevet.
Avec Schmidt, même combat : Jobs écrit pour se plaindre des débauchages chez Apple pour le
nouveau groupe téléphone chez googleet demande à Schmidt de cesser. La réponse de celui-ci est très claire concernant l'illégalité de l'échange :
Je préférerais qu'on en parle verbalement car je ne veux pas écrire quelque chose qui pourrait servir de base à un procès plus tard
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