Free : la prise d'otage bientôt terminée, une enquête de l'ARCEP
Par Didier Pulicani - Publié le
Free avait-il vraiment mesuré les conséquences de l'adoption par défaut d'un bloqueur de pub au sein de sa Freebox ? Pas si sûr, comme en témoigne un billet publié sur le blog de Stéphane Soumier, devenu durant quelques jours, l'unique porte-parole officieux de Free :
L'entrepreneur, c'est Xavier Niel, un homme qui aime bousculer les choses, et qui voulait -grâce à ces quelques lignes de code- faire pression sur un marché qui semble le dominer. Mais l'opération a dégénéré et a sans doute manqué sa cible. L'échappée du cavalier solitaire s'est transformée en un gigantesque bras-de-fer entre Free et... les éditeurs. Le débat s'est d'ailleurs vite déplacé vers un sujet bien plus glissant, celui de l'absence d'alternative viable à la pub pour faire perdurer le modèle gratuit, pratiquement à l'origine du web d'aujourd'hui et dont a d'ailleurs largement profité Free à ses heures.
Devant le tollé général, Fleur Pellerin a donc du réagir et organiser une réunion lundi prochain, dont la finalité est largement prévisible : pousser Free à retirer l'option activée par défaut. Dans le même temps, l'ARCEP a décidé de rentrer dans l'arène avant que les choses ne se gâtent, et afin de comprendre ce qui a poussé Free à agir de la sortie.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, Free n'a fait aucune annonce officielle et s'enterre dans un mutisme total. Comme vu hier, la fin du blocage semble proche : Soumier a laissé entendre ce matin que Free ferait machine arrière dès lundi, sans que l'opérateur ne confirme (ni n'infirme) la chose. Une info également relevée par l'AFP. On imagine que la réunion gouvernementale et l'enquête de l'ARCEP ont poussé le fournisseur à donner un signe d'apaisement rapide avant d'entamer les discussions.
Un mot tout de même sur Google, souvent évoqué dans cette affaire : le géant américain n'a fait aucun commentaire public pour le moment et n'a pris aucune mesure apparente vis à vis de Free. Malgré le manque à gagner temporaire, la firme ne semble pas vouloir rentrer dans le jeu si facilement. Il se murmure malgré tout qu'en coulisses, des représentants tentent de dénouer l'affaire calmement. Malgré cela, Google ne devrait pas être présent lundi, durant les réunions ministérielles.
En attendant un éventuel dénouement lundi prochain, certains regrettent déjà une forme de prise d'otage des abonnés de Free, totalement étrangers à l'affaire, et que se retrouvent en porte-à-faux entre les éditeurs, Google et leur FAI, utilisés comme moyen de pression, dont l'efficacité sera démontrée (ou pas) ces prochains jours. Et ils ne peuvent toujours pas regarder une vidéo de Miley Cyrus en 1080p en direct sur YouTube !
http://www.arcep.fr
L'entrepreneur est un personnage inspiré qui se lance dans une aventure dont il ne mesure pas les conséquences.
L'entrepreneur, c'est Xavier Niel, un homme qui aime bousculer les choses, et qui voulait -grâce à ces quelques lignes de code- faire pression sur un marché qui semble le dominer. Mais l'opération a dégénéré et a sans doute manqué sa cible. L'échappée du cavalier solitaire s'est transformée en un gigantesque bras-de-fer entre Free et... les éditeurs. Le débat s'est d'ailleurs vite déplacé vers un sujet bien plus glissant, celui de l'absence d'alternative viable à la pub pour faire perdurer le modèle gratuit, pratiquement à l'origine du web d'aujourd'hui et dont a d'ailleurs largement profité Free à ses heures.
Devant le tollé général, Fleur Pellerin a donc du réagir et organiser une réunion lundi prochain, dont la finalité est largement prévisible : pousser Free à retirer l'option activée par défaut. Dans le même temps, l'ARCEP a décidé de rentrer dans l'arène avant que les choses ne se gâtent, et afin de comprendre ce qui a poussé Free à agir de la sortie.
L'ARCEP a noté la mise en place d'un dispositif de blocage de la publicité, activé par défaut, par le fournisseur d'accès à l'internet Free. L'Autorité est attentive aux conditions de mise en œuvre de ce dispositif et à la légalité de ce dernier au regard du droit des communications électroniques. A cette fin, le directeur général de l'Autorité a envoyé, ce jour, un courrier à l'opérateur, afin de l'interroger sur la finalité et les modalités détaillées du dispositif mis en place. La réponse de l'opérateur est attendue pour le milieu de la semaine prochaine.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, Free n'a fait aucune annonce officielle et s'enterre dans un mutisme total. Comme vu hier, la fin du blocage semble proche : Soumier a laissé entendre ce matin que Free ferait machine arrière dès lundi, sans que l'opérateur ne confirme (ni n'infirme) la chose. Une info également relevée par l'AFP. On imagine que la réunion gouvernementale et l'enquête de l'ARCEP ont poussé le fournisseur à donner un signe d'apaisement rapide avant d'entamer les discussions.
Un mot tout de même sur Google, souvent évoqué dans cette affaire : le géant américain n'a fait aucun commentaire public pour le moment et n'a pris aucune mesure apparente vis à vis de Free. Malgré le manque à gagner temporaire, la firme ne semble pas vouloir rentrer dans le jeu si facilement. Il se murmure malgré tout qu'en coulisses, des représentants tentent de dénouer l'affaire calmement. Malgré cela, Google ne devrait pas être présent lundi, durant les réunions ministérielles.
En attendant un éventuel dénouement lundi prochain, certains regrettent déjà une forme de prise d'otage des abonnés de Free, totalement étrangers à l'affaire, et que se retrouvent en porte-à-faux entre les éditeurs, Google et leur FAI, utilisés comme moyen de pression, dont l'efficacité sera démontrée (ou pas) ces prochains jours. Et ils ne peuvent toujours pas regarder une vidéo de Miley Cyrus en 1080p en direct sur YouTube !
http://www.arcep.fr