Interstellar : Toyota vise l’espace
Par Vincent Lautier - Publié le
Accélérer la production de fusées
L’objectif de cette collaboration est clair : industrialiser la fabrication des fusées pour répondre à la demande croissante de lancements satellitaires. Interstellar, connu pour son développement de la fusée Zero, souhaite s’appuyer sur l’expertise de Toyota en production de masse pour rendre ses fusées plus accessibles et surtout plus compétitives. « Woven by Toyota est le partenaire idéal pour transformer notre production artisanale en une chaîne d’approvisionnement scalable », a déclaré Takahiro Inagawa, PDG d’Interstellar.
Une expertise industrielle au service du spatial
Depuis 2020, des ingénieurs de Toyota travaillent avec Interstellar pour réduire les coûts, raccourcir les délais de fabrication et optimiser les processus. Avec ce nouveau partenariat, Toyota mettra son savoir-faire industriel à disposition pour améliorer les chaînes d’approvisionnement et renforcer la gouvernance d’Interstellar, notamment par la nomination d’un membre au conseil d’administration.
Woven by Toyota, créé en 2021, veut
explorer les nouvelles frontières de la mobilité, sur Terre comme dans l’espace. Lors du CES 2025, Akio Toyoda, président de Toyota, a déclaré :
La mobilité ne doit pas se limiter à la Terre. Nous explorons aussi les fusées.Cette stratégie élargit les ambitions de Toyota, qui travaille déjà sur un rover lunaire avec l’agence spatiale japonaise pour le programme Artemis.
Un enjeu important pour l’industrie spatiale japonaise
Ce partenariat est mis en place autour d’une stratégie plus large dans le but de dynamiser le secteur spatial japonais. Le gouvernement espère effectuer 30 lancements annuels d’ici 2030 pour établir le Japon comme pôle spatial en Asie. Interstellar, qui en 2019 est devenu la première entreprise privée japonaise à envoyer une fusée dans l’espace, joue un rôle central dans cet objectif.
Le chemin reste semé d’embûches. En décembre dernier, Space One, un autre acteur japonais, a échoué lors du lancement de sa fusée Kairos. L’enjeu pour le Japon est donc de rattraper son retard face aux États-Unis et la Chine, qui dominent le secteur avec des dizaines, et même des centaines de lancements par an.
Ce partenariat avec Toyota pourrait marquer une étape décisive dans la transition de l’industrie spatiale japonaise vers une production plus compétitive, mais ça ne sera pas sans embûches, car la concurrence est rude.