Un nom revient souvent dans les cyberattaques des dernières années : Mikhail Matveev. Ce hacker russe de 32 ans, connu sous les pseudonymes Wazawaka, m1x ou encore Boriselcin, vient d’être inculpé par un tribunal à Kaliningrad. Il est accusé d’avoir développé des logiciels de rançon et d’avoir orchestré des cyberattaques contre des infrastructures critiques.
Un parcours semé d’attaques
Ce qui complique un peu l’histoire, c’est qu’il était déjà dans le viseur des États-Unis, où une récompense de 10 millions de dollars était promise pour toute information menant à son arrestation. Mais avec la Russie qui le garde sous sa juridiction, ça ne facilite pas vraiment les choses côté américain.
Depuis 2020, Matveev est soupçonné d’avoir lancé des attaques via des ransomwares comme LockBit, Hive et Babuk. Ces logiciels malveillants cryptent les données des victimes, avec une rançon demandée pour les déchiffrer. Parmi ses cibles : un organisme de police du New Jersey en juin 2020, la police métropolitaine de Washington, D.C., en avril 2021, et une organisation de santé mentale à but non lucratif dans le New Jersey en mai 2022. Le total des rançons demandées dépasse les 400 millions de dollars, et environ 200 millions auraient été versés. Bref, un bilan bien lourd donc.
Un criminel qui aime la lumière
Ce qui distingue Matveev, c’est qu’il ne se cache pas vraiment. Actif sur les réseaux sociaux, il n’hésite pas à discuter avec des experts en cybersécurité ou à fanfaronner. Une fois sanctionné par les États-Unis, il a même posté une photo de lui portant un t-shirt avec son avis de recherche imprimé dessus. Provocateur, on peut le dire. Mais malgré son arrogance, il est maintenant confronté à des accusations en Russie, sous l’article 273 du Code pénal, qui sanctionne la création de logiciels nuisibles.
Extradition ? Pas si vite…
Le fait que Matveev soit inculpé en Russie complique toute tentative des États-Unis pour le juger sur leur sol. La coopération entre les deux pays n’étant pas au beau fixe, il est probable qu’il ne quittera pas de sitôt Kaliningrad. Pendant ce temps, les autorités russes le poursuivent pour avoir ciblé des entreprises locales.
Reste à voir si cette arrestation marquera un tournant ou si Matveev continuera à défier le système, même derrière les barreaux.
