Conquête de l'espace : lancement (enfin) réussi pour la fusée Vega C !
Par Laurence - Publié le
Un succès déterminant pour le programme spatial européen
C'est un lancement enfin réussi pour la fusée Vega C qui a placé en orbite le satellite Sentinel-1C, destiné à l’observation de la Terre dans le cadre du programme Copernicus de l’Union européenne.
Le décollage a eu lieu le 5 décembre 2024 à Kourou, en Guyane française. La mission est de fournir des données cruciales pour le suivi de l’impact climatique et d’autres phénomènes environnementaux, renforçant les capacités européennes d’observation de la planète.
Un retour attendu après deux ans d’échec
Pour rappel, en décembre 2022, le premier vol commercial de Vega C avait échoué, entraînant la perte de deux satellites Airbus et un arrêt temporaire du programme. La défaillance du moteur Zefiro-40 a été rapidement identifiée comme cause principale. Il a été redessiné et soumis à des tests rigoureux. Au total, les réparations et ajustements ont généré un coût supplémentaire de 25 à 30 millions d’euros, qui ont été intégrés au budget de l’ESA.
Pour l'avenir Vega C et Ariane 6 deviennent donc deux piliers de l’autonomie spatiale européenn, chacun jouant un rôle complémentaire de lanceur. Le premier a été conçu pour mettre en orbite basse des satellites de petite taille. La seconde pour être un lanceur lourd capable de transporter de grandes charges ou de déployer des constellations de satellites.
Ce binôme est donc essentiel pour l’Europe afin de maintenir un accès souverain à l’espace, clé pour son indépendance technologique et géopolitique. Quatre missions de Vega C sont prévues en 2025, avec une montée en cadence à cinq en 2026. Du côté d'Ariane 6, sa deuxième mission, initialement prévue pour fin 2024, a été reportée à mi-février 2025, témoignant de la complexité des développements spatiaux.
EN SAVOIR PLUS
En décembre 2014, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) donnait son accord pour le développement de Vega-C, l’amélioration de son lanceur léger, accordant 395 millions d’euros pour ce projet dont l’industriel Avio est le maître d’œuvre (à l’origine en consortium avec l’agence spatiale italienne ASI). L’objectif est de doter Vega-C d’une capacité supérieure à 2,2 tonnes en orbite polaire (700 km) contre 1,5 tonnes pour Vega, pour pouvoir embarquer des satellites plus imposants, mais aussi plus nombreux dans le cadre de lancements et de remplacement de constellations. L’ESA et les partenaires industriels souhaitent à travers Vega-C couvrir tous les besoins de satellites institutionnels et privés pour l’observation de la Terre.
Le changement le plus significatif concerne le premier étage, Vega-C étant équipé d’un nouvel étage propulsif à ergols solides P120C. Ce dernier développe le double de poussée par rapport à son prédécesseur, le P80, mais dispose surtout d’un avantage considérable de production : il sera utilisé en commun avec le lanceur Ariane 6 qui en sera équipée de 2 ou 4 selon les besoins. Produit en série à plusieurs dizaines d’unités par an, le P120C permettra de rationaliser les coûts des deux programmes.
D’autres améliorations concernent le 2ème étage (également à ergols solides) Z-40, lui aussi plus puissant et plus lourd que le Z-23 qu’il remplace, et l’étage supérieur à ergols stockables AVUM+ qui dispose d’une structure plus légère et de plus de carburant. Enfin, la coiffe s’agrandit avec un diamètre qui passe de 2,6 m à 3,3 m de diamètre.
Au Centre Spatial Guyanais, Vega-C utilise le même site de lancement que la version précédente (ELV ou « Ensemble de Lancement Vega »). Le pas de tir a subi des travaux d’extension qui permettent aux deux variantes (Vega et Vega-C) d’être opérées avec les mêmes installations. (Source : CNES)