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Le gouvernement va surveiller vos recherches sur internet, partout

Par Vincent Lautier - Publié le

Le Service d’information du gouvernement (SIG), sous la supervision du Premier ministre, vient de lancer un vaste projet pour renforcer la surveillance de l’activité numérique en France. Le but ? Mieux cerner l’opinion publique et détecter les signaux faibles, en analysant les publications sur les réseaux sociaux et les recherches en ligne. Doté d’un budget de 5,05 millions d’euros sur quatre ans, ce dispositif repose sur un puissant système d’analyse rendu possible par des outils d’intelligence artificielle.

Le gouvernement va surveiller vos recherches sur internet, partout


Une surveillance étendue aux moteurs de recherche



C’est une information révélée par nos confrères de L’Informé. Traditionnellement centré sur l’écoute des réseaux sociaux, le SIG étend désormais son champ d’action aux moteurs de recherche. Ce nouvel axe, appelé search listening ou écoute des recherches en ligne, permettra de suivre les tendances de recherche sur Google, TikTok et Instagram pour détecter les préoccupations émergentes de la population française. En examinant ces données publiques, le SIG souhaite affiner les stratégies de communication des différents ministères en surveillant l’évolution de certains mots-clés au fil du temps – toujours sans toucher aux informations privées (mouais).

Le gouvernement va surveiller vos recherches sur internet, partout


Suivre l’impact des contenus en ligne



Premier volet de ce projet : une évaluation en temps réel de l’influence des contenus publics, qu’il s’agisse de médias, de publications d’influenceurs ou de citoyens. Sur les principaux réseaux, comme Facebook, X (anciennement Twitter), Instagram et Reddit, le SIG s’appuiera sur des indicateurs de diffusion (vues, partages, réactions) pour suivre la circulation de l’information et identifier les groupes de discussion actifs. En se concentrant sur des sujets liés aux personnalités politiques et aux institutions, cette surveillance vise à comprendre comment se structurent les communautés et quelles thématiques suscitent l’adhésion. Cela donne presque l’impression que le gouvernement souhaite moins recourir aux instituts de sondage et préfèrerait internaliser cette tâche.

L’IA au service de la détection de crises et de signaux faibles



Un des aspects les plus novateurs de cette initiative est l’intégration de l’IA pour anticiper les crises à partir de signaux faibles. Ce volet a pour mission de repérer les publications ou tendances pouvant annoncer des crises sociales, comme celle des Gilets jaunes en 2018. En employant une IA prédictive, le gouvernement espère repérer en amont des mouvements ou rumeurs en ligne. Cette approche nécessite des compétences pointues, raison pour laquelle elle fait l’objet d’un lot distinct dans le contrat.

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Respect de la confidentialité des données personnelles



Conscient des craintes liées à l’intensification de la surveillance, le SIG rappelle son engagement pour la confidentialité des données personnelles, conformément au RGPD. Les informations traitées sont exclusivement issues de sources publiques, excluant les échanges privés ou ceux publiés dans des groupes restreints. Étrangement, la CNIL n’a pas été consultée, le SIG estimant que ces mesures respectent intrinsèquement les données privées. La sélection des entreprises en charge de cette surveillance est prévue pour mars 2025, avec un déploiement rapide.