Instagram dégrade volontairement vos vidéo s’ils les trouvent un peu nulles
Par Vincent Lautier - Publié le
La qualité vidéo sur Instagram : un ajustement selon la popularité
Adam Mosseri, responsable d’Instagram, a donc confirmé une pratique de dégradation de la qualité vidéo en fonction de la popularité des contenus. En clair, les vidéos les plus regardées bénéficient d’une résolution améliorée, tandis que celles générant moins d’engagement sont diffusées avec une qualité réduite. Ce choix permettrait à Instagram de limiter les coûts de traitement et de stockage, en particulier pour les vidéos qui suscitent peu d’interactions. Mosseri précise néanmoins qu’une vidéo qui gagne en popularité verra aussi sa qualité visuelle réévaluée, pour assurer une expérience plus agréable aux utilisateurs.
Réactions des créateurs : entre frustration et inquiétude
Chez les créateurs de contenu, la réaction ne s’est pas fait attendre. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent de cette stratégie, y voyant un désavantage pour ceux qui peinent à atteindre une large audience. Matt Navarra, expert en réseaux sociaux, considère que cette politique risque d’accentuer les difficultés pour les nouveaux créateurs de se faire une place sur la plateforme. Du côté des utilisateurs, on dénonce un cercle vicieux : seuls les contenus déjà populaires profitent de la meilleure qualité, renforçant leur attractivité et, par extension, leur visibilité. Certains créateurs vont jusqu’à dire que la baisse de résolution nuit à leur image professionnelle, la qualité visuelle étant un élément essentiel de leur présence sur Instagram.
Une décision motivée par le coût et la gestion des ressources
L’objectif principal de cette politique, on l’a compris, reste de maîtriser les coûts d’exploitation d’Instagram. La diffusion en haute définition consomme davantage de ressources de traitement et de stockage, une dépense que Meta cherche visiblement à réduire. La plateforme a expliqué que cette approche permet de concentrer les efforts techniques sur les contenus les plus populaires et de limiter les dépenses sur ceux qui génèrent moins d’engagement. Cette méthode, qui rappelle une pratique déjà évoquée en 2021, repose donc sur un encodage initial limité pour les nouvelles vidéos, ajusté si leur popularité augmente.
Vers une politique plus équitable pour tous les créateurs ?
Malgré les arguments avancés, Instagram tente de rassurer en soulignant que cette réduction de qualité s’applique à toutes les vidéos selon un critère d’
agrégat de popularitéet non de manière ciblée sur chaque vidéo individuellement. Selon Mosseri, le contenu reste le facteur le plus influent pour attirer l’engagement, indépendamment de la qualité visuelle. Mais le mal est fait, et les critiques estiment que cette pratique pourrait compromettre les efforts d’Instagram pour aider les nouveaux créateurs à se démarquer.
Pensez-vous qu’Instagram ait raison de baisser la qualité des vidéos des moins influents d’entre nous ? N’y avait-il pas une manière moins clivante de faire des économies, en réduisant par exemple un peu la qualité pour tout le monde et pas uniquement sur les petits comptes ?