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Science : prison ferme pour avoir cloné des gros moutons

Par Vincent Lautier - Publié le

La technologie et la science peuvent vous envoyer en prison si vous les utilisez à mauvais escient. Un agriculteur de 81 ans, Arthur Jack Schubarth, a été condamné à six mois de prison pour avoir cloné des moutons géants dans le but de les vendre aux réserves de chasse.

Science : prison ferme pour avoir cloné des gros moutons


La plus grande espèce de moutons de montagne



Cette affaire a soulevé des questions sur l’éthique du clonage animal et son impact sur l’environnement. Les moutons clonés, issus d’une manipulation génétique controversée, étaient destinés à la chasse aux trophées.

En 2013, Schubarth s’est lancé dans une entreprise ambitieuse : cloner des moutons Argali, l’une des plus grandes espèces de moutons de montagne. Pour cela, il a importé illégalement du matériel génétique du Kirghizstan, avec l’aide de plusieurs complices. Son objectif était de créer une lignée de moutons géants, baptisée Montana Mountain King (MMK), à partir de ce matériel génétique. Ces moutons hybrides, aux cornes imposantes, étaient destinés aux réserves de chasse américaines, où des chasseurs payaient entre 10 000 et 15 000 dollars pour ces trophées uniques.

Dolly, le premier mouton cloné en 1996
Dolly, le premier mouton cloné en 1996


Implications éthiques et légales



Schubarth a violé plusieurs lois internationales, notamment la loi Lacey, qui interdit le commerce illégal de produits issus de la nature. En plus de son incarcération, il a été condamné à une amende de 26 200 dollars. Ses actions ont soulevé des questions cruciales sur l’éthique du clonage animal, notamment l’impact de ces pratiques sur les espèces protégées et les écosystèmes locaux. La justice a souligné la gravité de ces violations, en particulier en raison des risques pour la faune sauvage locale.

Arthur Jack Schubarth
Arthur Jack Schubarth


Un impact environnemental



L’introduction de ces moutons géants dans des environnements contrôlés est une source d’inquiétude. Les experts en environnement estiment que l’impact potentiel de ces hybrides sur les écosystèmes pourrait être désastreux. En effet, ces manipulations génétiques pourraient introduire des maladies ou des modifications comportementales susceptibles de perturber l’équilibre naturel. La question du sort des MMK reste également en suspens, leurs descendants étant dispersés entre plusieurs réserves de chasse.

Une affaire mondiale



Le cas Schubarth a suscité une vive réaction à l’international, relançant le débat sur les dangers du clonage animal à des fins commerciales. Bien que le clonage soit utilisé dans certaines recherches médicales et pour la préservation d’espèces menacées, son utilisation dans le cadre de la chasse aux trophées est largement condamnée. Cette affaire particulière souligne aussi la nécessité d’un encadrement strict des pratiques de clonage afin de protéger la biodiversité et de garantir une utilisation éthique des avancées scientifiques.