Actualité

Divers

Google risque de devoir se séparer de Chrome ou d'Android

Par Vincent Lautier - Publié le

Le Département de la Justice des États-Unis souhaite mettre fin à la domination de Google sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne, en envisageant de scinder ses produits phares, Chrome et Android. Une action qui pourrait bouleverser l’écosystème numérique et la stratégie de Google.

Le DOJ ne rigole pas
Le DOJ ne rigole pas


Google dans le viseur du Département de la Justice



Le Département de la Justice des États-Unis a récemment intensifié sa bataille antitrust contre Google en proposant des mesures radicales pour affaiblir la position dominante de l’entreprise. Parmi les propositions, la plus marquante consiste à séparer le navigateur Chrome et le système d’exploitation Android de Google. Cette mesure vise à freiner ce que le Département de la Justice décrit comme un monopole illégal dans la recherche en ligne et la publicité. En contrôlant ces plateformes clés, Google s’assure que son moteur de recherche reste le choix par défaut pour des millions d’utilisateurs, réduisant ainsi les chances pour ses concurrents de s’imposer.

Google risque de devoir se séparer de Chrome ou d'Android


Un changement profond pour Google



La séparation de Chrome et Android pourrait avoir des répercussions profondes sur la stratégie de Google. Ces deux plateformes représentent le pilier de son modèle économique, en particulier dans le domaine de la publicité. Selon Neil Shah, vice-président de la recherche chez Counterpoint Research, cette scission affaiblirait considérablement la capacité de Google à générer des revenus publicitaires. Android, qui alimente plus de 70% des smartphones mondiaux, permet à Google de collecter d’immenses volumes de données, essentielles pour son modèle publicitaire. Sans ces intégrations, l’efficacité et l’attrait de l’écosystème Google seraient grandement réduits.

En vrai, ça ne fait pas du tout rire Sundar Pichai, le PDG de Google
En vrai, ça ne fait pas du tout rire Sundar Pichai, le PDG de Google


L’impact pour les consommateurs



Du côté de Google, l’opposition est bien sûr particulièrement vive. La société a affirmé dans un billet de blog que ces mesures entraîneraient une augmentation des coûts pour les consommateurs et réduiraient la sécurité des appareils. Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires chez Google, a mis en garde contre les conséquences imprévues de cette scission, insistant sur le fait que des fonctionnalités comme la protection Safe Browsing de Chrome et les mesures de sécurité d’Android dépendent fortement de l’intégration avec les autres services de Google. Autre argument : le partage des données de recherche avec des concurrents, comme le propose le Département de la Justice, pourrait compromettre la confidentialité des utilisateurs.

Une longue bataille en vue



Le Département de la Justice et Google semblent prêts à s’engager dans une bataille juridique longue et complexe. Si la séparation des activités de Google venait à se concrétiser, cela pourrait redéfinir non seulement l’avenir de l’entreprise, mais également celui de l’ensemble du secteur. Les conséquences de cette scission pourraient également encourager des actions similaires contre d’autres géants de la technologie (coucou Apple). Google a bien sûr déjà indiqué qu’il prévoyait de contester vigoureusement ces mesures devant les tribunaux, nous promettant ainsi une intense bataille qui pourrait durer plusieurs années.