Telegram : Pavel Durov sort de son silence, après sa mise en examen
Par Laurence - Publié le
Après avoir été au centre de toutes les attentions médiatiques, Pavel est resté plutôt silencieux. Mais hier, il a repris la parole choisissant de s'exprimer sur Telegram.
Mettant fin à son mutisme, Paveil Durov a exprimé sa surprise d’être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes.
Il a également dénoncé certains propos posant Telegram en
Il s'étonne également des affirmations selon lesquelles Paris n’aurait jamais reçu de réponses à ses demandes. Il dit d'ailleurs avoir personnellement aidé les autorités françaises à
Ces propos peuvent aussi paraître décalés par rapport au droit français et en matière de responsabilité. Après tout on est bien responsable des actions de ses enfants, de son animal de compagnie ou de son pot de fleur s'il vient à tomber de son balcon.
De même, le dirigeant est le représentant légal d'une société, ce qui signifie qu'il est chargé de la gestion quotidienne de la société et qu'il représente légalement la société auprès des tiers. Juridiquement, il peut donc être recherché sur ce terrain, même si Pavel Durov trouve cela archaïque ou dépassé. D'ailleurs, on notera au passage une discrète mise à jour des CGU, notamment sur les règles de modération...
De passage en France, Pavel Durov a été interpellé samedi 24 août à l'aéroport du Bourget. Faisant l'objet d'un mandat de recherche, le patron de Telegram a été rapidement placé en garde à vue. Celui-ci venait de Bakou (en Azerbaïdjan) et devait passer au moins la soirée à Paris où il avait prévu de dîner, selon l'AFP. Pour autant les 96 heures qui ont suivi n'ont pas vraiment ressemblé à un repas chez un chef étoilé.
Après avoir été entendu par un juge d'instruction, il a été mis en examen, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire -assortie de l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros, ainsi que de l'interdiction de quitter le territoire français.
Revendiquant près de 900 millions d'utilisateurs, Telegram -la messagerie cofondée par les deux frères Pavel et Nikolaï- s'est présentée à l'origine comme une force d'opposition à la mainmise du Kremlin sur la tech locale. En effet, la messagerie chiffrée garantit un très haut degré de confidentialité, quels que soient ses utilisateurs. Aussi a-t-elle attiré des criminels, des terroristes ou encore des réseaux pédophiles.
En réalité, Pavel Durov était dans le collimateur de l'Ofmin, qui est chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs. L'organisme cherche à établir une possible complicité dans le cadre d'infractions allant de l'escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée, voire l'apologie du terrorisme et la fraude. Lors de très nombreuses enquêtes, la plateforme est impliquée mais -contrairement à WhatsApp- elle refuse de coopérer avec les autorités.
Désormais, l'homme d'affaires de 39 ans va devoir répondre à une douzaine d'accusations, et notamment du laisser-aller -voire de l'absence de modération sur sa plateforme. En effet, cette attitude a permis à de nombreux groupuscules de se développer et de communiquer en toute impunité. De son côté, la Commission européenne vient de déclarer que le DSA ne pouvait donner lieu à des poursuites pénales ou à des arrestations, rappelant qu'il s'agissait ainsi d'une enquête franco-française.
Pavel Durov sort de son silence
Mettant fin à son mutisme, Paveil Durov a exprimé sa surprise d’être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes.
Utiliser des lois datant de l’ère pré-smartphone pour accuser un CEO de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu’il gère est une approche malavisée.
Il a également dénoncé certains propos posant Telegram en
une sorte de paradis anarchique. Il insiste :
Nous supprimons des millions de messages et de chaînes néfastes chaque jour. Il évoque aussi le difficile équilibre entre confidentialité et sécurité (pour Apple, notons qu'il n'y a pas lieu de tergiverser : le premier avant tout).
Il s'étonne également des affirmations selon lesquelles Paris n’aurait jamais reçu de réponses à ses demandes. Il dit d'ailleurs avoir personnellement aidé les autorités françaises à
établir une ligne d’assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France.
Ces propos peuvent aussi paraître décalés par rapport au droit français et en matière de responsabilité. Après tout on est bien responsable des actions de ses enfants, de son animal de compagnie ou de son pot de fleur s'il vient à tomber de son balcon.
De même, le dirigeant est le représentant légal d'une société, ce qui signifie qu'il est chargé de la gestion quotidienne de la société et qu'il représente légalement la société auprès des tiers. Juridiquement, il peut donc être recherché sur ce terrain, même si Pavel Durov trouve cela archaïque ou dépassé. D'ailleurs, on notera au passage une discrète mise à jour des CGU, notamment sur les règles de modération...
Petit rappel des faits
De passage en France, Pavel Durov a été interpellé samedi 24 août à l'aéroport du Bourget. Faisant l'objet d'un mandat de recherche, le patron de Telegram a été rapidement placé en garde à vue. Celui-ci venait de Bakou (en Azerbaïdjan) et devait passer au moins la soirée à Paris où il avait prévu de dîner, selon l'AFP. Pour autant les 96 heures qui ont suivi n'ont pas vraiment ressemblé à un repas chez un chef étoilé.
Après avoir été entendu par un juge d'instruction, il a été mis en examen, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire -assortie de l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros, ainsi que de l'interdiction de quitter le territoire français.
Revendiquant près de 900 millions d'utilisateurs, Telegram -la messagerie cofondée par les deux frères Pavel et Nikolaï- s'est présentée à l'origine comme une force d'opposition à la mainmise du Kremlin sur la tech locale. En effet, la messagerie chiffrée garantit un très haut degré de confidentialité, quels que soient ses utilisateurs. Aussi a-t-elle attiré des criminels, des terroristes ou encore des réseaux pédophiles.
En réalité, Pavel Durov était dans le collimateur de l'Ofmin, qui est chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs. L'organisme cherche à établir une possible complicité dans le cadre d'infractions allant de l'escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée, voire l'apologie du terrorisme et la fraude. Lors de très nombreuses enquêtes, la plateforme est impliquée mais -contrairement à WhatsApp- elle refuse de coopérer avec les autorités.
Désormais, l'homme d'affaires de 39 ans va devoir répondre à une douzaine d'accusations, et notamment du laisser-aller -voire de l'absence de modération sur sa plateforme. En effet, cette attitude a permis à de nombreux groupuscules de se développer et de communiquer en toute impunité. De son côté, la Commission européenne vient de déclarer que le DSA ne pouvait donner lieu à des poursuites pénales ou à des arrestations, rappelant qu'il s'agissait ainsi d'une enquête franco-française.