Les répercussions de l’interpellation du patron de Telegram
Par Laurence - Publié le
Les répercussions de l’interpellation
Selon une source proche de l'enquête, le juge d'instruction chargé de l'information judiciaire aurait prolongé sa garde à vue dimanche soir. Au vu des faits reprochés, celle-ci pourrait durer 96 heures maximum. À l'issue de cette dernière, le milliardaire franco-russe pourrait être soit remis en liberté, soit présenté à un magistrat en vue d'une éventuelle mise en examen. Pour le moment et comme il est d'usage, le parquet de Paris a refusé de communiquer la moindre précision,
s'agissant d'une procédure suivie à l'instruction.
Forcément, depuis dimanche, les réactions s'enchainent un peu partout dans le monde. Sur X, des messages de soutien identifiables avec le hashtag #FreePavel se multiplient, soutenus par Elon Musk. En Russie (très ironiquement quand on sait les relations entre le pays et les frères Durov), la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que
l'ambassade de Russie à Paris s'est immédiatement mise au travail, comme il est d'usageen cas de détention de citoyens russes à l'étranger.
Quant à elle, Telegram a attendu dimanche soir pout réagir après l'interpellation de son CEO et fondateur. Via son propre canal, la firme a précisé se
conformer aux lois de l'UE, y compris le Règlement sur les services numériques, son action de modération est dans la norme du secteur../..Pavel Durov n'a rien à cacher et il voyage fréquemment en Europe.
Ce qui est reproché à Telegram
Revendiquant près de 900 millions d'utilisateurs, Telegram -la messagerie cofondée par les deux frères Pavel et Nikolaï s'est présentée à l'origine comme une force d'opposition à la mainmise du Kremlin sur la tech locale. En effet, la messagerie chiffrée garantit un très haut degré de confidentialité, quels que soient ses utilisateurs. Aussi a-t-elle attiré des criminels, des terroristes ou encore des réseaux pédophiles.
Le problème est qu'elle ne souffre d'aucune exception à la confidentialité. Aussi lors de très nombreuses enquêtes, la plateforme est impliquée mais -contrairement à WhatsApp- elle refuse de coopérer avec les autorités.
En droit, l'homme d'affaires de 39 ans va devoir répondre à un certain nombre d'accusations, et notamment du laisser-aller -voire de l'absence de modération sur sa plateforme. En effet, cette attitude a permis à de nombreux groupuscules de se développer et de communiquer en toute impunité.
Ainsi, Pavel Durov était dans le collimateur de l'Ofmin, qui est chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs. L'organisme cherche à établir une possible complicité dans le cadre d'infractions allant de l'escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée, voire l'apologie du terrorisme et la fraude.