Le patron de Telegram va être présenté à un juge français [màj]
Par Laurence - Mis à jour le
Fin de garde à vue !
D'après l'AFP, le co-fondateur et patron de de Telegram, a été transféré à la justice ce 28 août, et ce, après quatre jours de garde à vue. À l'issue de cette dernière, le milliardaire franco-russe pouvait être soit remis en liberté, soit présenté à un magistrat en vue d'une éventuelle mise en examen. Par rapport aux heures de début de la mesure, il est probable que le juge d’instruction a mis fin à cette dernière en vue d’un interrogatoire de première comparution et d'une potentielle mise en examen.
Pour rappel, il avait été interpellé samedi 24 août au soir à l'aéroport du Bourget. Celui-ci venait de Bakou (en Azerbaïdjan) et devait passer au moins la soirée à Paris où il avait prévu de dîner. Faisant l'objet d'un mandat de recherche, il a été rapidement placé en garde à vue.
Un juge d'instruction chargé de l'information judiciaire aurait prolongé sa garde à vue dimanche soir. Au vu des faits reprochés, celle-ci a donc duré 96 heures. Pour le moment, le parquet de Paris n'a pas encore communiqué de précision,
s'agissant d'une procédure suivie à l'instruction.
Ce qui est reproché à Telegram
Revendiquant près de 900 millions d'utilisateurs, Telegram -la messagerie cofondée par les deux frères Pavel et Nikolaï- s'est présentée à l'origine comme une force d'opposition à la mainmise du Kremlin sur la tech locale. En effet, la messagerie chiffrée garantit un très haut degré de confidentialité, quels que soient ses utilisateurs. Aussi a-t-elle attiré des criminels, des terroristes ou encore des réseaux pédophiles.
Le problème est qu'elle ne souffre d'aucune exception à la confidentialité. Aussi lors de très nombreuses enquêtes, la plateforme est impliquée mais -contrairement à WhatsApp- elle refuse de coopérer avec les autorités.
En droit, l'homme d'affaires de 39 ans va devoir répondre à une douzaine d'accusations, et notamment du laisser-aller -voire de l'absence de modération sur sa plateforme. En effet, cette attitude a permis à de nombreux groupuscules de se développer et de communiquer en toute impunité.
De son côté, la Commission européenne vient de déclarer que le DSA ne pouvait donner lieu à des poursuites pénales ou à des arrestations, rappelant qu'il s'agissait ainsi d'une enquête franco-française.
Ainsi, Pavel Durov était dans le collimateur de l'Ofmin, qui est chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs. L'organisme cherche à établir une possible complicité dans le cadre d'infractions allant de l'escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée, voire l'apologie du terrorisme et la fraude.
de vives réactions !
Forcément, depuis dimanche, les réactions s'enchainent un peu partout dans le monde. Sur X, des messages de soutien identifiables avec le hashtag #FreePavel se multiplient, soutenus par Elon Musk. En Russie (très ironiquement quand on sait les relations entre le pays et les frères Durov), la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que
l'ambassade de Russie à Paris s'est immédiatement mise au travail, comme il est d'usageen cas de détention de citoyens russes à l'étranger.
Quant à elle, Telegram a attendu dimanche soir pout réagir après l'interpellation de son CEO et fondateur. Via son propre canal, la firme a précisé se
conformer aux lois de l'UE, y compris le Règlement sur les services numériques, son action de modération est dans la norme du secteur../..Pavel Durov n'a rien à cacher et il voyage fréquemment en Europe.