Même pour Apple, la confidentialité est un challenge de tout instant
Par Laurence - Publié le
Alors qu’Amazon autorise les achats par simple commande vocale avec Alexa, il en va tout autrement du côté d’Apple qui vient d’abandonner l’idée de passer des commandes en ligne ou d’effectuer des achats d'applications et de services en le demandant à Siri. Le projet -trop ambitieux et pas assez sécurisant- ne verra pas le jour comme bien d’autres.
Cet exemple illustre bien les procédures et les contraintes auxquelles sont soumis les ingénieurs de Cupertino pour développer de nouvelles fonctions. Pour la firme, la protection de la vie privée occupe une place centrale au sein de son modèle économique et elle serait même une grande fierté pour beaucoup de ses employés. Cependant, certains craignent que la position d'Apple soit trop ferme et ne fasse prendre du retard par rapport à la concurrence.
En effet, les procédures plus que strictes en place rendent les travaux plutôt compliqués pour les ingénieurs, notamment avec un accès limité à la façon dont les utilisateurs utilisent les services d'Apple et des impossibilités pour accéder aux données d'utilisation. Ainsi, les personnes travaillant sur le développement de Siri, de l'App Store et même de l'Apple Card doivent souvent
trouver des moyens créatifs ou coûteux de compenser le manque d'accès aux données.
Parmi ces nombreux ajustements, on trouve le principe de confidentialité différentielle, présentée par Craig Federighi lors de la WWDC 2016. En apprendre davantage sur une communauté d’utilisateurs sans en apprendre trop sur les individus la composant. Mais,
contourner les restrictions en matière de données des clients ont eu des résultats limités ou mitigés et qu'il peut être difficile pour les nouveaux employés de s'adapter à la solide culture de la protection de la vie privée d'Apple, qui vient directement de son CEO, Tim Cook.
Ainsi, analyser l’historique de streaming sur AppleTV+ serait impossible, empêchant toutes recommandations en fonction de préférences comme le font Netflix ou Disney. Le problème se transforme alors en désavantage vis-à-vis de ses concurrents en ne proposant pas de services adéquats ou des solutions moins performantes que des sociétés moins soucieuses comme Google ou Meta.