Entre les deux tours, la Rédac est allée regarder les programmes des deux candidats à la présidentielle, histoire de voir leurs propositions respectives en lien avec le numérique (ndlr : cette présentation se veut bien évidemment neutre).
Par ordre alphabétique, Marine Le Pen -candidate du Rassemblement national (RN), renommé M La France- énonce plusieurs mesures qui font l’objet d’un livret dédié sur son site. Ainsi, elle développe des thèmes assez porteurs mais de portée générale, comme la souveraineté numérique et la réduction de la fracture numérique. Pour cela, elle évoque un fonds souverain français, ce dernier a une vocation globale pour augmenter l’épargne et ainsi l’orienter vers des secteurs stratégiques et l’innovation.
Elle revient également sur d’autres sujets d’actualité -notamment au niveau européen- avec un durcissement des normes et des contrôles. On retrouve ainsi la nécessité de renforcer la cybersécurité (lutte contre l'espionnage, les attaques ciblées contre les institutions et les particuliers) et maîtriser le cyberespace, d’imposer le respect de la loi française aux acteurs numériques : on retrouve ici l’encadrement des GAFA, mais aussi celui du reconditionnement.
Elle s'attarde sur l’hébergement des données des ressortissants, des entreprises et de l’administration dans des data centers localisés en France ou dans l’Union européenne, et supervisés par des opérateurs français ou européens. Elle s’aventure enfin dans le domaine de la cryptomonnaie, en prônant leur intégration dans les marchés financiers à des fins de régulation.
De son côté, Emmanuel Macron -qui a fait du numérique un de ses chevaux de bataille depuis des années- a détaillé un programme un peu plus fourni avec une dizaine de propositions, centrées sur l'éducation et l'égalité numérique. Le premier pôle comprend par ailleurs un soutien massif de l'Etat à l'innovation pour renforcer les différentes filières du numérique - French Tech, greentech, spacetech, industrie...
Parmi les thèmes à la mode, on retrouve la lutte contre l'illectronisme, avec la création de 20 000 accompagnateurs pour aider les Français qui en ont besoin dans la maîtrise des outils numériques et leurs démarches quotidiennes et des mesures pour accompagner la numérisation des services publics.
Ses mesures se veulent un peu plus proches des utilisateurs, avec un contrôle parental renforcé (nb : la loi a déjà été votée en janvier 2022) notamment au niveau du temps d’écran, de l’accès aux réseaux sociaux, et plus largement de la lutte contre le cyberharcèlement. On trouve aussi une mesure chère à Tim Cook, à savoir l'apprentissage des usages numériques et du code informatique dès la cinquième.
Comme en 2017, le candidat revient sur la fibre avec la couverture complète du territoire d'ici 2025 (et la lutte contre les zones blanches) et le renforcement des téléconsultations et une télésurveillance de certaines pathologies (qui a malheureusement été boostée par la pandémie). Enfin dans un contexte marqué par le conflit en Ukraine, il insiste sur les nouvelles menaces et l'importance de renforcer l'armée contre les cyberattaques, ou la nécessaire augmentation des moyens de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Enfin, lors de sa conférence de presse du 17 mars, il a également surfé sur une idée à la mode, celui de bâtir un métavers européen !
