ARM veut manger du PC Intel au petit déjeuner (après avoir gagné la guerre du mobile)
Par Didier Pulicani - Publié le
La rumeur d'un Mac ARM ne date pas d'hier, et certaines sources bien informées (Bloomberg en tête) prévoyaient cette année, une transition dès 2020 sur le segment des portables. Mais ARM est-il vraiment prêt ?
Jusque là plutôt modeste face à Intel et l'industrie du PC, les performances des derniers Cortex semblent avoir donné des ailes à la petite société anglaise qui truste aujourd'hui la totalité du marché mobile. La firme prévoit en effet de rattraper Intel dès 2020 sur son propre segment, tout en proposant des gains de performances annuels de l'ordre de 15%,
2020, voilà une date qui sonne plutôt bien pour Apple, si la firme prévoit effectivement d'en équiper ses MacBook 12" d'ici là. Pour autant, il y a toujours de quoi être sceptique devant de telles déclarations. D'une part, car l'actuel Cortex A75 n'a pas vraiment fait de miracle dans les premiers PC-ARM sous Windows du marché, qui se sont avérés plutôt lents et décevants à l'usage. En 2017, déjà, ARM prétendait pourtant que sa puce était déjà capable de rivaliser avec Intel...
Mais la firme ne se démonte pas devant la presse, en affirmant aujourd'hui que son futur Cortext A76 offrira des performances comparable au Core i5 7300U, tout en consommant trois fois moins de courant (5W contre 15W) et tout en offrant des fréquences voisines, autour de 3Ghz en crête. Outre l'architecture, les raisons de cette efficacité énergétiques sont également à chercher du côté des capacités de gravure des sous-traitants : là où Intel semble avoir du mal à descendre sous les 14nm, les fondeurs concurrents maîtrisent déjà les 7nm, voire même 5 chez TSMC, ce qui pourrait donner des ailes aux puces
Mais là encore, méfiance, car ARM n'a pas encore prouvé qu'il serait bon sur tous les terrains, comme le note d'ailleurs à juste titre Engadget. Par exemple, les benchmarks présentés à la presse ne prennent souvent en compte que des calculs sur les entiers, mais aucun test n'est donné sur les flottants, et autres routines sur lesquelles Intel reste aujourd'hui indétronable. Il faudra aussi prendre en comptes toutes les optimisations spécifiques à la plateforme x86 des programmes que nous utilisons au quotidien (Photoshop, Première, Final Cut Pro...) et qu'il faudra intégralement repenser et optimiser pour la nouvelle plateforme -un travail de longue haleine pour les éditeurs, qui avait déjà pris parfois des décennies entières.
Bref, si ARM tient effectivement ses objectifs, nous devrions le savoir vite, et l'on a d'ailleurs hâte de voir ce que les prochaines puces découlant de cette architecture vont réellement proposer sur PC, ce qui nous offrira alors un avant-goût de ce qui nous attend sur Mac. ARM s'est d'ailleurs bien gardé de nommer les constructeurs d'ordinateurs qui expérimentent actuellement les premiers prototypes...
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Jusque là plutôt modeste face à Intel et l'industrie du PC, les performances des derniers Cortex semblent avoir donné des ailes à la petite société anglaise qui truste aujourd'hui la totalité du marché mobile. La firme prévoit en effet de rattraper Intel dès 2020 sur son propre segment, tout en proposant des gains de performances annuels de l'ordre de 15%,
dépassant la loi de Moorequi voulait que le nombre de transistors présents dans les puces double chaque année. Il est vrai qu'en face, la firme de Santa Clara traîne un peu la patte depuis plusieurs années, tel un canard malade.
2020, voilà une date qui sonne plutôt bien pour Apple, si la firme prévoit effectivement d'en équiper ses MacBook 12" d'ici là. Pour autant, il y a toujours de quoi être sceptique devant de telles déclarations. D'une part, car l'actuel Cortex A75 n'a pas vraiment fait de miracle dans les premiers PC-ARM sous Windows du marché, qui se sont avérés plutôt lents et décevants à l'usage. En 2017, déjà, ARM prétendait pourtant que sa puce était déjà capable de rivaliser avec Intel...
Mais la firme ne se démonte pas devant la presse, en affirmant aujourd'hui que son futur Cortext A76 offrira des performances comparable au Core i5 7300U, tout en consommant trois fois moins de courant (5W contre 15W) et tout en offrant des fréquences voisines, autour de 3Ghz en crête. Outre l'architecture, les raisons de cette efficacité énergétiques sont également à chercher du côté des capacités de gravure des sous-traitants : là où Intel semble avoir du mal à descendre sous les 14nm, les fondeurs concurrents maîtrisent déjà les 7nm, voire même 5 chez TSMC, ce qui pourrait donner des ailes aux puces
Herculesprésentées dans la roadmap d'ARM. Rappelons que la société anglaise ne grave rien, elle ne fait que vendre des design de puce à Qualcomm, Apple et les autres... qui les font graver par des tiers, là où Intel maîtrise toute la chaîne.
Mais là encore, méfiance, car ARM n'a pas encore prouvé qu'il serait bon sur tous les terrains, comme le note d'ailleurs à juste titre Engadget. Par exemple, les benchmarks présentés à la presse ne prennent souvent en compte que des calculs sur les entiers, mais aucun test n'est donné sur les flottants, et autres routines sur lesquelles Intel reste aujourd'hui indétronable. Il faudra aussi prendre en comptes toutes les optimisations spécifiques à la plateforme x86 des programmes que nous utilisons au quotidien (Photoshop, Première, Final Cut Pro...) et qu'il faudra intégralement repenser et optimiser pour la nouvelle plateforme -un travail de longue haleine pour les éditeurs, qui avait déjà pris parfois des décennies entières.
Bref, si ARM tient effectivement ses objectifs, nous devrions le savoir vite, et l'on a d'ailleurs hâte de voir ce que les prochaines puces découlant de cette architecture vont réellement proposer sur PC, ce qui nous offrira alors un avant-goût de ce qui nous attend sur Mac. ARM s'est d'ailleurs bien gardé de nommer les constructeurs d'ordinateurs qui expérimentent actuellement les premiers prototypes...
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