Recharge des voitures en roulant : l’autoroute A10 teste l’induction
Par Vincent Lautier - Publié le
Comment ça marche ?
Sous la chaussée, des bobines de cuivre ont été installées pour générer un champ électromagnétique. Les véhicules compatibles, équipés de récepteurs, captent cette énergie et la convertissent en électricité pour recharger leurs batteries. Le tout sans fil, sans branchement et sans arrêt.
L’expérimentation se déroule sur 1,5 km de l’A10, principalement sur la voie de droite, celle empruntée par les poids lourds. Quatre véhicules seront testés : un camion, un utilitaire, une voiture et un car. L’objectif ? Évaluer si cette recharge en mouvement est efficace, fiable et viable économiquement.
Pourquoi ce test ?
Le principal enjeu concerne les poids lourds électriques. Aujourd’hui, leur autonomie limitée et la taille massive des batteries posent problème. Si la recharge dynamique fonctionne bien, les camions pourraient embarquer des batteries plus petites, allégeant leur poids et réduisant leur impact environnemental. Et comme les arrêts pour recharger seraient moins fréquents, le transport routier gagnerait en efficacité.
En théorie, ce système pourrait aussi profiter aux voitures électriques. Mais avant d’envisager un déploiement à grande échelle, il faut voir si la technologie tient ses promesses sur une route très fréquentée, avec des véhicules roulant à différentes vitesses et sous toutes les conditions météo.
Une technologie qui fait déjà ses preuves ailleurs
La France n’est pas la seule à s’intéresser à cette solution. En Italie, le projet Arena del Futuro a testé un dispositif similaire avec le groupe Stellantis. En Allemagne, une expérimentation a eu lieu à Karlsruhe sur une centaine de mètres pour des bus électriques. La Suède, de son côté, a mis en place une autre approche avec l’eRoadArlanda, un tronçon où les véhicules se connectent à des rails électriques placés au sol.
On va pas se mentir, à force de tâtonner, les mecs sont quand même à deux doigts d’inventer le train, mais admettons.
Un déploiement à grande échelle, vraiment possible ?
Si le test est concluant, VINCI Autoroutes pourrait envisager un développement sur d’autres axes. Mais le coût est un vrai frein : environ 5 millions d’euros par kilomètre. Une étude du ministère des Transports imagine un déploiement sur 9 000 km d’autoroutes d’ici 2035. Soit 45 milliards si mes calculs sont bons, j’émets quelques doutes sur la faisabilité de la chose sur les finances du pays, mais soyons fous.
Alors, bientôt des voitures et camions qui se rechargent en roulant ? Pas tout de suite. Mais en tous cas l’idée avance, et qui sait, dans quelques années, s’arrêter à une borne pourrait sembler aussi dépassé que recharger un téléphone avec un câble.