Le Département de la Défense américain a ajouté le géant chinois des batteries CATL à une liste d’entreprises liées à l’armée chinoise. Cette décision pourrait avoir des répercussions sur Tesla, qui dépend de CATL pour ses batteries lithium-phosphate de fer utilisées dans ses véhicules fabriqués à Shanghai. Pour Tesla, ce partenariat est crucial, car ces batteries alimentent aussi les exportations vers l’Europe et le Canada.
Une désignation lourde de conséquences
L’inscription de CATL sur la liste noire ne signifie pas encore de sanctions, mais elle envoie un signal clair aux entreprises américaines : travailler avec CATL comporte désormais des risques. Cette mesure pourrait notamment freiner l’expansion de CATL aux États-Unis, où l’entreprise cherche à accroître sa présence.
CATL a qualifié cette désignation d’erreur et a nié tout lien avec des activités militaires. Il faut dire que des projets en cours, comme celui de fabriquer des batteries pour Tesla dans une usine au Nevada d’ici 2025, pourraient être remis en question.
Tesla : entre pression américaine et dépendance chinoise
Pour Tesla, la situation est délicate. Si l’entreprise continue de s’appuyer sur CATL, elle pourrait subir des pressions politiques aux États-Unis (alors même qu’Elon Musk est si proche du pouvoir). En revanche, couper les liens avec CATL risquerait de compliquer ses relations avec la Chine, un marché clé pour le constructeur.
Les analystes estiment que, malgré ces tensions, Tesla devrait maintenir ses partenariats avec CATL, au moins à court terme. Rompre ces liens pourrait causer plus de problèmes que d’en résoudre, estime Seth Goldstein, analyste chez Morningstar.
Le patron de CATL ne se laissera pas faire
Un climat de méfiance grandissant
La décision de Washington s’inscrit dans une série de mesures dans le but de réduire la dépendance des États-Unis aux technologies chinoises. Des entreprises comme Huawei et Tencent ont déjà subi des restrictions similaires. Les législateurs américains craignent que les produits CATL puissent être utilisés à des fins d’espionnage ou de sabotage.
Certaines entreprises américaines ont déjà réagi. En février 2024, Duke Energy a décidé de retirer des batteries CATL de projets sur des bases militaires. Ce genre de décision pourrait se multiplier à l’avenir.
Alors que CATL poursuit son expansion internationale, cette désignation complique ses ambitions, en particulier sur le marché américain. Tesla, de son côté, devra naviguer entre les contraintes politiques et ses besoins industriels. Reste à voir si cette crise affectera réellement l’industrie des batteries ou si un compromis pourra être trouvé.
