Si vous pensiez que la fiscalité automobile allait se calmer, mauvaise nouvelle : le malus écologique va encore se renforcer progressivement jusqu’en 2027. Avec des seuils de déclenchement revus à la baisse et des pénalités qui grimpent, de plus en plus de véhicules vont être concernés, qu’ils soient thermiques… ou électriques. Petit tour d’horizon des nouvelles règles qui risquent de vous contrarier si vous compter changer de véhicule.
Un seuil de déclenchement en chute libre
Dès le 1ᵉʳ mars 2025, le seuil d’application du malus écologique passera à 113 g/km de CO₂, contre 118 g/km en 2024. Et ce n’est qu’un début : en 2026, il tombera à 108 g/km, puis à 103 g/km en 2027. Résultat, un nombre croissant de voitures neuves se retrouveront taxées.
Autre changement : le malus au poids va s’étendre. Aujourd’hui appliqué aux véhicules dépassant 1,6 tonne, il concernera dès 2026 ceux excédant 1,5 tonne. Le tarif reste le même, 10 euros par kilo supplémentaire, mais les véhicules les plus lourds seront encore plus pénalisés. Selon les prévisions de Dataneo, le pourcentage de modèles touchés par le malus passera de 66 % en 2025 à 77 % en 2027. Autant dire que ça va être compliqué de passer à côté.
Des taxes qui flambent
Non seulement plus de voitures seront concernées, mais en plus, les montants explosent. En 2025, un véhicule émettant plus de 192 g/km de CO₂ pourra écoper d’un malus pouvant aller jusqu’à 70 000 euros. En 2026, le plafond grimpera à 80 000 euros dès 191 g/km, avant d’atteindre 90 000 euros en 2027 pour les modèles dépassant 189 g/km.
Les véhicules de société sont aussi dans le viseur, avec un abattement fiscal réduit à 85 g/km en 2025, avant d’être relevé à 95 g/km en 2027. Et les best-sellers comme la Peugeot 208 et la Dacia Sandero ne seront pas épargnés : en 2025, 44 % des 208 et 88 % des Sandero seront malussées.
Les voitures électriques aussi concernées
Jusqu’ici épargnées, les voitures électriques ne passeront pas entre les mailles du filet. À partir du 1ᵉʳ juillet 2026, elles devront s’acquitter du malus au poids. Un abattement de 600 kg sera appliqué, ce qui signifie que seuls les modèles dépassant 2,1 tonnes seront taxés. Concrètement, une Tesla Model X, qui affiche 2,4 tonnes sur la balance, sera concernée, tandis qu’une Renault Mégane E-Tech, avec ses 1,6 tonne, restera exemptée. L’objectif est clair : limiter l’impact environnemental des véhicules lourds, même électriques. Un coup dur pour certains SUV suréquipés, et un frein de plus vers l’électrification du parc automobile, une décision difficile à comprendre.
Un marché automobile sous pression
Avec ces nouvelles mesures, le marché automobile français risque d’être secoué. La hausse des prix des voitures neuves semble inévitable, notamment pour les modèles familiaux et haut de gamme. Paradoxalement, ces taxes pourraient freiner la transition vers l’électrique en rendant certains modèles moins accessibles.
Face à ces changements, les effets sur les ventes et la compétitivité du marché risque d’être secouée. Reste à voir si les constructeurs réussiront à s’adapter en proposant des véhicules plus légers… ou si les consommateurs se tourneront vers l’occasion pour échapper à cette fiscalité de plus en plus lourde.
