Tesla et BMW s’allient aux constructeurs chinois contre les surtaxes européennes
Par Vincent Lautier - Publié le
Des surtaxes qui ne passent pas
Depuis fin octobre, l’Union européenne applique une surtaxe pouvant atteindre 35 % sur les véhicules électriques importés de Chine. Ces taxes viennent s’ajouter aux 10 % de droits de douane déjà existants. La justification officielle ? Lutter contre les subventions publiques chinoises, considérées comme une concurrence déloyale pour les constructeurs européens. Mais Tesla, BMW et leurs alliés chinois estiment que ces mesures freinent l’accès des consommateurs à des voitures électriques abordables et mettent en danger leur propre compétitivité.
Les cinq constructeurs ont déposé des recours devant le Tribunal de l’UE pour tenter d’obtenir l’annulation de ces surtaxes. Selon eux, ces mesures risquent de freiner la transition énergétique en Europe en rendant les véhicules électriques moins accessibles.
Des constructeurs pris en étau
BMW et Tesla sont directement concernés par ces surtaxes car ils importent eux-mêmes certains modèles depuis la Chine. Tesla, par exemple, expédie ses Model 3 fabriquées à Shanghai vers le marché européen. BMW, de son côté, fait produire ses modèles électriques Mini et iX3 dans des usines chinoises. Pour ces deux groupes, les surtaxes augmentent les coûts de leurs véhicules et pourraient peser sur leurs marges.
Mais ce n’est pas tout : ces constructeurs redoutent aussi que les tensions entre l’Europe et la Chine se traduisent par une guerre commerciale. La Chine, qui représente un marché essentiel pour BMW, Tesla et d’autres grandes marques, pourrait décider de riposter en durcissant ses règles d’accès aux entreprises occidentales.
La stratégie de l’Europe divise
L’objectif de Bruxelles est clair : protéger l’industrie européenne et ses emplois face à la montée en puissance des constructeurs chinois. Ces derniers ont vu leur part de marché en Europe grimper de 2 % en 2020 à plus de 14 % en 2023. Inspirée par les États-Unis, qui imposent des droits de douane encore plus sévères sur les produits chinois, l’Europe veut éviter une dépendance excessive aux véhicules importés.
Mais cette approche ne fait pas l’unanimité. BMW appelle à des négociations plutôt qu’à une escalade des tensions. En parallèle, certains constructeurs chinois cherchent à contourner les surtaxes en ouvrant des usines en Europe, comme BYD en Hongrie ou Chery en Espagne.
Pour l’instant, la procédure est lancée, mais l’issue est incertaine. Cette affaire met en avant une problématique de fond : comment protéger les intérêts locaux sans freiner la transition énergétique globale ? Si vous avez une idée sur comment régler ça, les commentaires sont ouverts.