Essai XPeng G9 : le SUV électrique chinois qui donne des leçons au premium allemand !
Par Didier Pulicani - Publié le
Connaissez-vous la marque XPENG ? Le constructeur chinois a été fondé en 2014 à Canton, en Chine, et s'est spécialisé dans les véhicules électriques haut de gamme, au point de se tailler une solide réputation dans l'Empire du Milieu.
L'arrivée en France d'XPeng démarre donc par le G9 et le G6, deux SUV 100% électriques et résolument premium, prêts à affronter la concurrence allemande et américaine, avec des tarifs assez canons pour le segment. Mais que vaut réellement le Xpeng G9 ? Est-il à la hauteur des standards européens ? En attendant le test du G6, nous avons passé 2 semaines avec ce gros SUV électrique, de quoi vous proposer un essais ultra-complet de ce G9 qui nous a tout simplement... bluffés !
Avec ses 4m89 de long et ses formes de boite à chaussures, le G9 affiche immédiatement la couleur : il s'agit encore et toujours d'un bon gros SUV familial, un format en réalité très demandé du public et des familles.
Avec ses lignes très douces à l'avant, il donne l'impression d'avoir privilégié l'aérodynamique au caractère, ce qui lui permet d'afficher un Cx de seulement 0,27, ce qui est très correct vu le gabarit.
De profil, la voiture offre un empattement plutôt contenu (3m), et une largeur également inférieure à un Tesla Model X de quelques centimètres (1,93m contre 2m chez Tesla), de quoi le placer entre un Y et un X chez l'américain. Le G9 n'est proposé qu'en 5 places, il faudra attendre le X9 (une sorte de van) pour la version 7 places.
L'arrière est plus affirmé, avec des faux airs de Ranger Rover rabaissé, de quoi offrir un look plus statutaire, qui manque un peu à l'avant. Le large diffuseur, la grande barre de LED et l'inscription XPeng en surimpression renforcent ce côté cossu, avec quelques éléments de style bienvenus, comme cet essuie-glace caché sous le béquet arrière ou encore ces barres de toit bien pratiques pour y loger une galerie ou un porte-ski.
Notons enfin que la palette de couleurs est assez discrète, offrant principalement des nuances de gris, contrairement au G6 qui affichera une belle couleur orange dans le configurateur !
Bizarrement, ce G9 nous a paru presque plus agile en ville que sur les petits chemins du Verdon !
Avec son rayon de braquage de 11,8m et son look massif, on ne s'attend pas forcément à passer facilement dans les petites ruelles de Régusse ni à faire des demi-tours dans les parking souterrains, et pourtant, sa largeur contenue, la position haute du conducteur et ses roues placées aux extrémités rendent les manoeuvres assez faciles, surtout avec la caméra à 360 degrés très efficace.
A l'inverse, la garde au sol de 14cm (variable sur la version Performance grâce à des suspensions pneumatiques) n'incite pas forcément à sortir du bitume. Toutefois, notre version a surtout été pénaliseé par le poids (2340kg) et par son seul moteur arrière que par ses capacités de franchissement : nous n'avons jamais vraiment accroché le bas de caisse et la motricité est plutôt bonne même sur les chemins escarpés. En revanche, dès que la terre est un peu molle, ou dans les régions enneigées comme la Suisse ou en Haute-Savoie, la version 4x4 sera forcément un bien meilleur choix.
A noter que nous avions les jantes de 19", assez confortables, avec des pneus chinois montés de série plutôt efficaces sur le sec, un peu moins convaincants sur le mouillé, d'autant qu'ils semblent déjà bien usés après seulement 12 000 km.... La version Performance embarque du Michelin Pilot Sport, bien plus adaptés à nos contrées européennes.
Le G9 étant bâti sur une plateforme 100% électrique, la voiture bénéficie donc d'une bien meilleure habitabilité qu'un 3008 ou qu'un BMW iX par exemple.
Par exemple, on bénéficie un énorme frunk de 71L sous le capot avant, qui s'ouvre manuellement (il n'y a rien dans l'app ou la voiture) mais ne nécessite pas de loquet supplémentaire. C'est très pratique pour y ranger ses câbles ou quelques sacs. En Europe, à cause des plateformes multi-énergie, les frunks sont très très rares.
A l'arrière, le coffre à ouverture automatique (au pied) affiche un volume correct de 660 litres, ce qui est un peu en dessous de gros SUV comme un Tiguan AllSpace, un Model Y ou un 5008, d'autant que le G9 ne propose pas de troisième rangée de sièges.
Un petit sous-coffre permet d'y caser le triangle et quelques affaires. Enfin, le G9 propose en option (c'est assez inédit) un matelas totalement intégré au véhicule, qui permet de camper à l'intérieur en profitant des 1576 L disponibles une fois les sièges rabattus.
Des boutons permettent de coucher les sièges depuis le coffre, qui cache également une prise 12V (mais rien en 230V à l'intérieur, malgré le V2L). Vous pouvez aussi rajouter un attelage jusqu'à 1500Kg (1300€).
Pour des familles de 4 à 5 personnes, ce gros SUV est donc assez logeable, bagages compris, même si je suis toujours un peu surpris de voir un si long capot sur un véhicule 100% électrique, comme un air de place perdue à l'heure où les moteurs peuvent se placer directement sur les roues.
Le G9 est assurément une voiture très technologique, avec de nombreux capteurs et équipements de série.
Si la version européenne ne bénéficie pas de LIDAR, elle affiche quantité de caméras tout autour du véhicule et nécessaires pour le système Nvidia OrinX chargé de la conduite semi-autonome. En revanche, pas de mode sentinelle pour surveiller les alentours, ce qui aurait été appréciable sur un véhicule à ce prix.
Le G9 est en revanche capable de se garer tout seul, comme de nombreuses voitures modernes. Comme vous l'avez vu dans la vidéo, on peut même sortir du véhicule et le regarder se ranger dans sa place, à condition d'être vraiment collé aux portières. La législation européenne est vraiment trop restrictive, alors qu'aux USA ou en Chine, vous pouvez littéralement partir faire vos courses et laisser le G9 se garer tout seul.
En ville ou en off-road, on appréciera également le châssis transparent, une technique asociée à la caméra à 360°, qui permet de voir ce qui se passe sous la voiture, à condition de la déplacer au préalable.
Autre modernité bienvenue, la clef sur smartphone est de série, ce qui permet de se passer totalement de clef physique ! Il est même possible de régler la distance de déclenchement de l'ouverture des portes, ou encore de désactiver la fonction si c'est trop agaçant. Il ne s'agit pas de CarKey d'Apple, mais c'est tout comme : vous pouvez démarrer la voiture, ouvrir les portes ou encore la verrouiller avec le téléphone dans la poche.
Puisqu'on parle des équipements de série, on notera que le G9 embarque une Pompe à Chaleur mais pas de feux matrix LED -assez étonnant pour la catégorie. Les phares sont bien automatiques, mais comme sur une Renault Clio vendue un tiers du prix.
Le XPeng G9 propose deux batteries :
L'écart d'autonomie entre la version Propulsion Grande Autonomie et Performance reste correct : nous avons pu réaliser plus de 420Km sur autoroute (en été, aux limites françaises de vitesse) avec la Propulsion de 98 kWh, un record d'autant que la consommation est maîtrisée (21-22 kWh/100Km) ! Avec la version Performance, tablez plutôt sur 350 Km, ce qui reste correct (300 Km chargé à 80%).
En ville, les consommations ont varié entre 13 et 16 kWh/100Km, ce qui laisse espérer plus de 500Km d'autonomie. C'est donc une bonne surprise, certaines berlines ou SUV moins imposants affichaient parfois des consos bien plus élevées !
Je vous déconseille l'entrée de gamme, qui ne fera que 250 Km sur autoroute, un peu juste vu le tarif : le surplus de seulement 4000 € pour la grosse batterie, rendra les longs voyages bien plus agréables, surtout dans des pays où la densité de borne est plus faible, comme l'Italie, l'Espagne ou les pays de l'Est.
Si je vous disais que le XPeng G9 est la voiture électrique qui recharge le plus vite que l'on n'ait jamais testée ?
Grâce à sa plateforme 800V, nous avons dépassé les 300 KW de puissance sur une borne Ionity (entre 315 et 320 exactement), un record ! le 10-80% prend entre 20 et 23 minutes, sachant que la batterie est bien plus grosse que la moyenne (98 kWh). Une charge complète (10-100%) prend environ 45 minutes -soit autant qu'un 3008 pour le 10-80% (on ne se moque pas).
La courbe est exceptionnelle entre 0 et 50%, et se tasse ensuite. Si vous faites une pause de seulement 10 minutes, vous aurez déjà remis plus de la moitié des accumulateurs ! C'est même mieux que le Kia EV9 qui demandait plutôt 24 à 26mn pour la même opération.
Dommage qu'en courant alternatif (AC), le G9 ne propose que 11 KW ! Pendant un déjeuner de 2H, vous ne remettez que 20%, contre 40% avec du 22 kW ! Sur les bornes de village, il faudra plus de 10H pour faire un plein complet.
Enfin, vous pouvez toujours charger le G9 sur une simple prise 16A, mais il faudra plus de 27H pour atteindre les 100%, et encore ! Voilà pourquoi je vous conseille d'investir dans une wallbox à la maison, surtout si vous voulez être certain d'être à 100% le matin, même si vous rentrez avec 20 ou 30% le soir. Pour un usage quotidien en revanche (20-30Km par jour), un chargeur 230V (comme celui-ci) suffit largement.
Enfin, le G9 propose du V2L via un adaptateur (non fourni), jusqu'à 3,3kw, de quoi alimenter de gros appareils électroménagers (cafetière, outillage, aspirateur...) en cas de coupure de courant ou pour du camping. Nous n'avons pu tester cette fonctionnalité, faute d'adaptateur.
XPeng propose deux motorisations pour son G9 :
Très honnêtement, la version Propulsion est largement suffisante et parfaitement dimensionnée pour ce G9. A moins d'habiter à la montagne ou de vouloir sortir des sentiers battus, cette déclinaison propose le meilleur rapport performance/autonomie ! Un 0 à 100Km/h sous les 7 secondes, c'est mieux que pas mal de GTi thermiques !
Comme je le disais plus haut, je plébisciterais la version 4x4 en montagne et pour les adeptes des pistes escarpées. Comme vous l'avez vu dans la vidéo, avec son poids de presque 2,5t, on peut vite se tanker sur un chemin sableux ou avoir des difficultés dans la neige... Lors de notre petite escapade dans les contrées du Verdon, nous avons hésité à emprunter quelques pistes de peur de finir sur le bas côté...
Sur autoroute, le G9 est à la fois silencieux, confortable et apaisant.
L'assise est digne d'une grande berline allemande, grâce à des sièges de qualité et affichant une finition surprenante, offrant par la même occasion, une position de conduite très reposante. Les fonctions de massage (avant et arrière, 4000€ en option) rendent les longs trajets vraiment plaisants, et pas seulement pour le conducteur.
Vous pouvez choisir de conduire la voiture manuellement ou de vous fier aux aides (ADAS) plutôt efficaces : maintien dans les voies de circulation, dépassements automatisés, conduite autonome dans les embouteillage (qui redémarre même après un arrêt prolongé), lecture de panneaux avec adaptation de la vitesse : ce G9 est digne des meilleurs standards du marché ! La visualisation 3D est d'ailleurs impressionnante, sur 3 à 4 voies de circulation, modélisant jusqu'aux motos, vélos, bus et autres poids-lourds, façon Tesla, et même les cônes et les piétons !
En revanche, lorsque la circulation se densifie, la conduite autonome affiche ses limites : la distance avec le véhicule précédent est bien trop élevée (le G9 freine plusieurs centaines de mètres trop tôt), les freinages sont parfois excessifs (si un véhicule est trop déporté à gauche), la lecture de panneaux est loin d'être parfaite et les bip-bip bien trop présents lorsque vous n'êtes pas parfaitement centrés sur la voie. J'ai aussi noté des ralentissements excessifs si les virages sont trop prononcés -le G9 descend parfois à 100Km/h au lieu de 110 (régulateur) par exemple. Précisons enfin que le régulateur est limité à 130Km/h en France.
Le volant n'est pas capacitif, mais il détecte très facilement les mains à la moindre pression, si bien que le conducteur n'est pas vraiment gêné par des alertes. En revanche, il a une fâcheuse tendance à vibrer de façon excessive, ce qui peut être agaçant. Autre élément pénible, le port de lunettes de soleil fait croire au véhicule que vous manquez d'attention : la voiture va bipper de façon excessive, vous demandant de regarder la route ! Ce message survient aussi au moindre bâillement... toutes ces alertes sont désactivables, mais à chaque redémarrage pour une bonne partie d'entre-elles, comme l'alerte de survitesse, désormais obligatoire en Europe.
A l'arrivée, je dirais que la conduite semi-autonome est plutôt fiable, et même d'un bon niveau s'il n'y a pas trop de circulation et que les routes sont droites et dégagées. Mais dès que la trajectoire est sinueuse, ou que le trafic devient trop dense, il vaut mieux la désactiver, car beaucoup trop intrusive.
Sur les petites route, le G9 affiche évidemment un peu de roulis, mais c'est assez contenu vu le gabarit.
Grâce aux 310 CV de notre version, il n'est jamais à la peine, même durant les montées autour des col sinueux entre Chamonix, Megève et Martigny. La voiture affiche de bonnes reprises et l'assise maintient bien le conducteur en virages, y compris à haute vitesse. On prend même un certain plaisir durant les relances, le G9 affiche un dynamisme étonnant vu le poids de l'engin.
En ville, on apprécie le silence dans l'habitacle, la position de conduite qui offre une vision à 180 degrés et le confort dans les embouteillages. J'ai même été étonné de voir que malgré le gabarit, le G9 est assez maniable dans les petites ruelles et les parking souterrains. On aurait peut-être aimé des roues arrières directrices, mais il n'apparait finalement pas si massif lorsqu'il s'agit de faire des manoeuvres.
Enfin, dommage que la conduite à un pied n'aille pas jusqu'à l'arrêt complet assez rapidement, ce qui contraint à freiner assez souvent en ville. C'est peut-être un réglage software, mais l'expérience nous apprend que ces fonctions évoluent assez peu avec la vie de la voiture.
Pour avoir essayé des Mercedes EQE/EQS, Audi E-Tron, et autres BMW iX/i7, je sais appréciser le niveau d'agrément des constructeurs allemands, qui font généralement référence sur le segment premium.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'on s'est installés pour la première fois dans le G9 ! Les sièges affichent un niveau de confort inédit, les finitions sont exemplaires, et l'équipement impressionnant, avec massage, ventilation et chauffage intégré (option à ~4000€). Même les passagers arrière peuvent se faire masser, allonger l'assise et incliner le dossier, des possibilités que l'on ne retrouve généralement que sur le très haut de gamme allemand (Classe S, Série 7...). Je n'ai pas peu de le dire : les chinois ont largement rattrapé les teutons !
Malgré cette assise sans reproche, on pourrait regretter que le siège du milieu soit si peu confortable, que la voiture ne propose que deux petites prises USB (dont un vieillissant USB A), aucun écran à l'arrière (pas même la climatisation), aucune tablette, et pas non plus de pare-soleil ou de velum. L'absence de tunnel central et la bonne largeur de la banquette fractionnable permet tout de même de caser deux sièges enfants ISOFIX et de placer encore une personne au centre sans trop de problème.
Amusant, si vous demandez à l'assistant vocal d'ouvrir la fenêtre, il le fera depuis la bonne place : il y a des micros dans tous les coins, et la voiture sait qui lui parle -je n'avais jamais vu cela jusqu'ici !
Autre détail qui a son importance, les portes offrent une fermeture
A l'avant, les finitions impressionnent tout autant, avec des matériaux de qualité, du cuir pleine fleur jusqu'au tableau de bord, et un laquage limité au minimum. Le passager a même droit à un studio make-up, apparemment loin d'être un gadget pour Sylwia, qui a apprécié de pouvoir modifier les tons de lumière pour se maquiller au mieux.
Le double repose-smartphone est tout aussi pratique que le rangement pour sac-à-main situé sous la console -même si la voiture n'offre qu'un seul port de charge sans-fil, le second arrivera à la prochaine révision du modèle. Vous pouvez aussi brancher l'iPhone en USB A ou USB C, ce qui lui évite de chauffer excessivement -un système de refroidissement intégré à la charge sans-fil est également prévu prochainement sur le G9.
L'accoudoir central est large et bien positionné, mais pas réglable en hauteur. Il s'ouvre par contre des deux côtés, encore une astuce bien pensée, tout comme ces porte-gobelets que l'on peut venir
La climatisation est essentiellement tactile, mais hautement configurable, façon Tesla. Vous pouvez choisir le sens et le niveau des flux de façon très précise. Dommage de devoir lancer un écran tactile pendant la conduite, les buses manuelles de Mercedes sont par exemple, nettement plus pratique au volant.
Enfin, une petite bande de LED apporte un peu de personnalisation à l'habitacle, surtout visible de nuit. Elle se configure dans les réglages.
Ces trois écrans qui trônent fièrement sur le tableau de bord impressionnera, même les fans de Tesla !
Rien que l'instrumentation fait la taille de l'écran principal des BMW, avec 10" de diagonale, une définition exemplaire et une interface très bien pensée. Si l'on pourra regretter que certains élements soient écrits petits (odomètre, consommation), on retrouve ici toutes les infos nécessaires, comme le pourcentage de la batterie, la lecture de panneaux, la température extérieure, les infos de conduite....
On peut même personnaliser chaque côté de l'écran, avec la cartographie, la musique, les infos de consommation etc. La partie centrale est fixe et affiche une représentation 3D de la route digne de Tesla : on y voit mêmes les cônes, les piétons ou les motos !
L'écran central de 15" est principalement dédié à la navigation et au paramétrage du véhicule, comme vous allez le voir en détail dans la vidéo. J'aime beaucoup les interfaces (UI/UX), simples, bien pensées et sans sous-menus à répétition. On trouve rapidement ce que l'on cherche et l'OS d'XPeng (basé sur un Android Automotive sans les services Google, et motorisé par un Qualcom Snapdragon) est à la fois ergonomique et parfaitement fluide.
Les réglages de la voiture sont nombreux, et il ne manque pas grand chose, du verrouillage à la programmation de la charge en passant par le X-Pilot, la conduite semi-autonome d'XPeng. Dommage que certains réglages, comme les alertes de franchissement de ligne, l'inattention du conducteur ou la survitesse ne se réenclanchent à chaque démarrage, mais un petit menu de raccourci (accessible depuis le haut de l'écran) permet de supprimer les alertes les plus gênantes, souvent imposées par la loi européenne.
On est surpris (en bien) de trouver des applications natives comme Spotify ou encore TuneIn. D'autres programmes comme Apple Music, AppleTV+, Amazon Prime Video, YouTube ou encore Disney+ ne sont en réalité que des versions web, mais très bien intégrés, à un détail près : si vous quittez les apps, le son et l'image se coupent immédiatement, mais l'on imagine que cela sera corrigé rapidement.
L'écran du passager (également de 15" !) reprend toutes les fonctions de la dalle centrale, sauf la cartographie. En revanche, ce dernier pourra regarder des films pendant la conduite, grâce à un filtre polarisant qui masque l'écran depuis le siège conducteur. Mieux, il est possible de connecter son propre casque bluetooth, histoire de s'isoler totalement.
N'hésitez pas à jeter un oeil à la vidéo ultra-complète qui détaille chaque réglage et chaque écran !
L'absence de CarPlay n'est plus vraiment un problème, tant que le GPS est de bonne facture, ce qui est le cas ici.
Je me suis surpris à utiliser la cartographie intégré pendant 15 jours sans souci majeur. Les sorties sont bien indiquées sur autoroute, les différents itinéraires sont pertinents, le trafic est fiable, même en ville... C'en est étonnant pour cette déclinaison européenne encore en version 1.0 !
En revanche, sur une électrique, on s'attendrait à un bon planificateur, même si la multiplication des bornes les rend un peu moins indispensables. En fait, on peut effectivement créer un trajet avec des bornes proposées par la voiture, mais c'est à vous de les sélectionner manuellement. Le G9 vous proposer des stations qu'ils juge pertinentes en fonction de votre consommation et du trajet, mais impossible de choisir le réseau, la puissance, ou le pourcentage à l'arrivée aux bornes. Vivement qu'XPeng propose un vrai planificateur automatique, car même la recherche de borne en local est assez grossière et permet qu'un seul filtrage par puissance.
A noter que le G9 n'est pas compatible
Vous l'avez vu, l'application mobile propose la clef sur smartphone, des fonctions de parking et de déplacement à distance, mais ce n'est pas tout !
Vous pourrez en effet ouvrir et fermer les fenêtres, la prise de charge, verrouiller la voiture, ouvrir le coffre, arrêter la charge, activer la climatisation, programmer un départ, afficher la pression des pneus, préchauffer la batterie, activer les phares... On peut même commander sa voiture directement depuis l'app ! Bref, il ne manque pas grand chose !
En revanche, pas de localisation, ni de recherche de borne ou de planification de trajet. J'aurais aussi aimé un mode sentinelle, d'autant que le nombre de caméras le permettrait sans problème. Tesla permet d'ajuster le courant AC, d'ouvrir le frunk, d'afficher les caméras en direct, de programmer une maintenance ou encore de gérer les conducteurs et afficher des statistiques de charges, des fonctions encore absentes ici.
A l'usage, j'ai beaucoup aimé l'app mobile, réactive, fiable et bien pensée. Elle va certainement s'étoffer ces prochains mois, et elle reflète bien le savoir-faire du constructeur en matière de connectivité.
Après 15 jours et plus de 2000 Km en XPeng G9, je le redis, ce véhicule m'a vraiment bluffé, et c'est une première pour un constructeur chinois.
Le G9 est tout d'abord une excellente voiture électrique, avec une bonne autonomie, une consommation raisonnable, une charge ultra-rapide, une vraie plateforme EV (frunk, pas de tunnel central...) et des fonctions bien pratiques comme le V2C.
Le volet premium est également impressionnant, avec des sièges de très haut niveau, une connectivité digne de Tesla, un système parmi les meilleurs du marché et des passagers traités avec le même soin que le conducteur.
Parmi les principaux défauts, je pointerais surtout la conduite semi-autonome encore trop envahissante, la charge AC un peu lente, la conduite à un pied à parfaire ou encore l'absence de plug&charge et de vrai planificateur d'itinéraire. Mais c'est presque pinailler, tant les qualités du véhicule éclipsent ces petits défauts au quotidien.
Si XPeng est encore peu connu sur le Vieux Continent, les choses pourraient aller vite : un véhicule moderne, fiable, avec une bonne autonomie et une charge plus rapide que la concurrence premium, pour la moitié voire le tiers du prix, ça marque les esprits. Il n'y a qu'à voir le nombre de hollandais sur nos routes avec ce G9 pendant l'été, pour comprendre que lorsque la qualité est là, la renommée se crée plus vite qu'on ne le croit.
Le XPeng G9 est disponible :
• à partir de 59 990€ (déconseillée car l'autonomie est faible)
• 63 990 € en Propulsion Grande Autonomie (notre version, qu'on vous conseille)
• 73 990€ en version 4x4 Performance (plus puissante et mieux adaptée aux régions montagneuses)
Ce modèle est garanti de 5 ans et 120 000 km sur le véhicule, et de 8 ans et 160 000 km pour la batterie.
A noter que l'on testera bientôt le G6, ce mini-G9 proposé à un tarif concurrent du Tesla Model Y. XPeng pourrait également importer le X9, un van 7 places concurrent de l'ID.BUzz, mais nettement mieux équipé.
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :
L'arrivée en France d'XPeng démarre donc par le G9 et le G6, deux SUV 100% électriques et résolument premium, prêts à affronter la concurrence allemande et américaine, avec des tarifs assez canons pour le segment. Mais que vaut réellement le Xpeng G9 ? Est-il à la hauteur des standards européens ? En attendant le test du G6, nous avons passé 2 semaines avec ce gros SUV électrique, de quoi vous proposer un essais ultra-complet de ce G9 qui nous a tout simplement... bluffés !
Encore un gros SUV électrique !
Avec ses 4m89 de long et ses formes de boite à chaussures, le G9 affiche immédiatement la couleur : il s'agit encore et toujours d'un bon gros SUV familial, un format en réalité très demandé du public et des familles.
Avec ses lignes très douces à l'avant, il donne l'impression d'avoir privilégié l'aérodynamique au caractère, ce qui lui permet d'afficher un Cx de seulement 0,27, ce qui est très correct vu le gabarit.
De profil, la voiture offre un empattement plutôt contenu (3m), et une largeur également inférieure à un Tesla Model X de quelques centimètres (1,93m contre 2m chez Tesla), de quoi le placer entre un Y et un X chez l'américain. Le G9 n'est proposé qu'en 5 places, il faudra attendre le X9 (une sorte de van) pour la version 7 places.
L'arrière est plus affirmé, avec des faux airs de Ranger Rover rabaissé, de quoi offrir un look plus statutaire, qui manque un peu à l'avant. Le large diffuseur, la grande barre de LED et l'inscription XPeng en surimpression renforcent ce côté cossu, avec quelques éléments de style bienvenus, comme cet essuie-glace caché sous le béquet arrière ou encore ces barres de toit bien pratiques pour y loger une galerie ou un porte-ski.
Notons enfin que la palette de couleurs est assez discrète, offrant principalement des nuances de gris, contrairement au G6 qui affichera une belle couleur orange dans le configurateur !
Plus urbain que baroudeur
Bizarrement, ce G9 nous a paru presque plus agile en ville que sur les petits chemins du Verdon !
Avec son rayon de braquage de 11,8m et son look massif, on ne s'attend pas forcément à passer facilement dans les petites ruelles de Régusse ni à faire des demi-tours dans les parking souterrains, et pourtant, sa largeur contenue, la position haute du conducteur et ses roues placées aux extrémités rendent les manoeuvres assez faciles, surtout avec la caméra à 360 degrés très efficace.
A l'inverse, la garde au sol de 14cm (variable sur la version Performance grâce à des suspensions pneumatiques) n'incite pas forcément à sortir du bitume. Toutefois, notre version a surtout été pénaliseé par le poids (2340kg) et par son seul moteur arrière que par ses capacités de franchissement : nous n'avons jamais vraiment accroché le bas de caisse et la motricité est plutôt bonne même sur les chemins escarpés. En revanche, dès que la terre est un peu molle, ou dans les régions enneigées comme la Suisse ou en Haute-Savoie, la version 4x4 sera forcément un bien meilleur choix.
A noter que nous avions les jantes de 19", assez confortables, avec des pneus chinois montés de série plutôt efficaces sur le sec, un peu moins convaincants sur le mouillé, d'autant qu'ils semblent déjà bien usés après seulement 12 000 km.... La version Performance embarque du Michelin Pilot Sport, bien plus adaptés à nos contrées européennes.
Un frunk et un grand coffre !
Le G9 étant bâti sur une plateforme 100% électrique, la voiture bénéficie donc d'une bien meilleure habitabilité qu'un 3008 ou qu'un BMW iX par exemple.
Par exemple, on bénéficie un énorme frunk de 71L sous le capot avant, qui s'ouvre manuellement (il n'y a rien dans l'app ou la voiture) mais ne nécessite pas de loquet supplémentaire. C'est très pratique pour y ranger ses câbles ou quelques sacs. En Europe, à cause des plateformes multi-énergie, les frunks sont très très rares.
A l'arrière, le coffre à ouverture automatique (au pied) affiche un volume correct de 660 litres, ce qui est un peu en dessous de gros SUV comme un Tiguan AllSpace, un Model Y ou un 5008, d'autant que le G9 ne propose pas de troisième rangée de sièges.
Un petit sous-coffre permet d'y caser le triangle et quelques affaires. Enfin, le G9 propose en option (c'est assez inédit) un matelas totalement intégré au véhicule, qui permet de camper à l'intérieur en profitant des 1576 L disponibles une fois les sièges rabattus.
Des boutons permettent de coucher les sièges depuis le coffre, qui cache également une prise 12V (mais rien en 230V à l'intérieur, malgré le V2L). Vous pouvez aussi rajouter un attelage jusqu'à 1500Kg (1300€).
Pour des familles de 4 à 5 personnes, ce gros SUV est donc assez logeable, bagages compris, même si je suis toujours un peu surpris de voir un si long capot sur un véhicule 100% électrique, comme un air de place perdue à l'heure où les moteurs peuvent se placer directement sur les roues.
Clef sur smartphone, parking à distance...
Le G9 est assurément une voiture très technologique, avec de nombreux capteurs et équipements de série.
Si la version européenne ne bénéficie pas de LIDAR, elle affiche quantité de caméras tout autour du véhicule et nécessaires pour le système Nvidia OrinX chargé de la conduite semi-autonome. En revanche, pas de mode sentinelle pour surveiller les alentours, ce qui aurait été appréciable sur un véhicule à ce prix.
Le G9 est en revanche capable de se garer tout seul, comme de nombreuses voitures modernes. Comme vous l'avez vu dans la vidéo, on peut même sortir du véhicule et le regarder se ranger dans sa place, à condition d'être vraiment collé aux portières. La législation européenne est vraiment trop restrictive, alors qu'aux USA ou en Chine, vous pouvez littéralement partir faire vos courses et laisser le G9 se garer tout seul.
En ville ou en off-road, on appréciera également le châssis transparent, une technique asociée à la caméra à 360°, qui permet de voir ce qui se passe sous la voiture, à condition de la déplacer au préalable.
Autre modernité bienvenue, la clef sur smartphone est de série, ce qui permet de se passer totalement de clef physique ! Il est même possible de régler la distance de déclenchement de l'ouverture des portes, ou encore de désactiver la fonction si c'est trop agaçant. Il ne s'agit pas de CarKey d'Apple, mais c'est tout comme : vous pouvez démarrer la voiture, ouvrir les portes ou encore la verrouiller avec le téléphone dans la poche.
Puisqu'on parle des équipements de série, on notera que le G9 embarque une Pompe à Chaleur mais pas de feux matrix LED -assez étonnant pour la catégorie. Les phares sont bien automatiques, mais comme sur une Renault Clio vendue un tiers du prix.
Grosse batterie, grande autonomie
Le XPeng G9 propose deux batteries :
• LFP de 78,2kwh (460km WLTP)
• NMC de 98 kWh (520 à 570km WLTP)
• NMC de 98 kWh (520 à 570km WLTP)
L'écart d'autonomie entre la version Propulsion Grande Autonomie et Performance reste correct : nous avons pu réaliser plus de 420Km sur autoroute (en été, aux limites françaises de vitesse) avec la Propulsion de 98 kWh, un record d'autant que la consommation est maîtrisée (21-22 kWh/100Km) ! Avec la version Performance, tablez plutôt sur 350 Km, ce qui reste correct (300 Km chargé à 80%).
En ville, les consommations ont varié entre 13 et 16 kWh/100Km, ce qui laisse espérer plus de 500Km d'autonomie. C'est donc une bonne surprise, certaines berlines ou SUV moins imposants affichaient parfois des consos bien plus élevées !
Je vous déconseille l'entrée de gamme, qui ne fera que 250 Km sur autoroute, un peu juste vu le tarif : le surplus de seulement 4000 € pour la grosse batterie, rendra les longs voyages bien plus agréables, surtout dans des pays où la densité de borne est plus faible, comme l'Italie, l'Espagne ou les pays de l'Est.
Recharge Ultra-Rapide !
Si je vous disais que le XPeng G9 est la voiture électrique qui recharge le plus vite que l'on n'ait jamais testée ?
Grâce à sa plateforme 800V, nous avons dépassé les 300 KW de puissance sur une borne Ionity (entre 315 et 320 exactement), un record ! le 10-80% prend entre 20 et 23 minutes, sachant que la batterie est bien plus grosse que la moyenne (98 kWh). Une charge complète (10-100%) prend environ 45 minutes -soit autant qu'un 3008 pour le 10-80% (on ne se moque pas).
La courbe est exceptionnelle entre 0 et 50%, et se tasse ensuite. Si vous faites une pause de seulement 10 minutes, vous aurez déjà remis plus de la moitié des accumulateurs ! C'est même mieux que le Kia EV9 qui demandait plutôt 24 à 26mn pour la même opération.
Dommage qu'en courant alternatif (AC), le G9 ne propose que 11 KW ! Pendant un déjeuner de 2H, vous ne remettez que 20%, contre 40% avec du 22 kW ! Sur les bornes de village, il faudra plus de 10H pour faire un plein complet.
Enfin, vous pouvez toujours charger le G9 sur une simple prise 16A, mais il faudra plus de 27H pour atteindre les 100%, et encore ! Voilà pourquoi je vous conseille d'investir dans une wallbox à la maison, surtout si vous voulez être certain d'être à 100% le matin, même si vous rentrez avec 20 ou 30% le soir. Pour un usage quotidien en revanche (20-30Km par jour), un chargeur 230V (comme celui-ci) suffit largement.
Enfin, le G9 propose du V2L via un adaptateur (non fourni), jusqu'à 3,3kw, de quoi alimenter de gros appareils électroménagers (cafetière, outillage, aspirateur...) en cas de coupure de courant ou pour du camping. Nous n'avons pu tester cette fonctionnalité, faute d'adaptateur.
Aussi puissant qu'une Tesla !
XPeng propose deux motorisations pour son G9 :
• 4x4 de 541 cv et 717nm de couple (!)
• Propulsion de 313CV et 430 nm de couple
• 0 à 100Km/h en 3,9s (6,4s en propulsion)
• Propulsion de 313CV et 430 nm de couple
• 0 à 100Km/h en 3,9s (6,4s en propulsion)
Très honnêtement, la version Propulsion est largement suffisante et parfaitement dimensionnée pour ce G9. A moins d'habiter à la montagne ou de vouloir sortir des sentiers battus, cette déclinaison propose le meilleur rapport performance/autonomie ! Un 0 à 100Km/h sous les 7 secondes, c'est mieux que pas mal de GTi thermiques !
Comme je le disais plus haut, je plébisciterais la version 4x4 en montagne et pour les adeptes des pistes escarpées. Comme vous l'avez vu dans la vidéo, avec son poids de presque 2,5t, on peut vite se tanker sur un chemin sableux ou avoir des difficultés dans la neige... Lors de notre petite escapade dans les contrées du Verdon, nous avons hésité à emprunter quelques pistes de peur de finir sur le bas côté...
Autoroute : confortable et semi-autonome
Sur autoroute, le G9 est à la fois silencieux, confortable et apaisant.
L'assise est digne d'une grande berline allemande, grâce à des sièges de qualité et affichant une finition surprenante, offrant par la même occasion, une position de conduite très reposante. Les fonctions de massage (avant et arrière, 4000€ en option) rendent les longs trajets vraiment plaisants, et pas seulement pour le conducteur.
Vous pouvez choisir de conduire la voiture manuellement ou de vous fier aux aides (ADAS) plutôt efficaces : maintien dans les voies de circulation, dépassements automatisés, conduite autonome dans les embouteillage (qui redémarre même après un arrêt prolongé), lecture de panneaux avec adaptation de la vitesse : ce G9 est digne des meilleurs standards du marché ! La visualisation 3D est d'ailleurs impressionnante, sur 3 à 4 voies de circulation, modélisant jusqu'aux motos, vélos, bus et autres poids-lourds, façon Tesla, et même les cônes et les piétons !
En revanche, lorsque la circulation se densifie, la conduite autonome affiche ses limites : la distance avec le véhicule précédent est bien trop élevée (le G9 freine plusieurs centaines de mètres trop tôt), les freinages sont parfois excessifs (si un véhicule est trop déporté à gauche), la lecture de panneaux est loin d'être parfaite et les bip-bip bien trop présents lorsque vous n'êtes pas parfaitement centrés sur la voie. J'ai aussi noté des ralentissements excessifs si les virages sont trop prononcés -le G9 descend parfois à 100Km/h au lieu de 110 (régulateur) par exemple. Précisons enfin que le régulateur est limité à 130Km/h en France.
Le volant n'est pas capacitif, mais il détecte très facilement les mains à la moindre pression, si bien que le conducteur n'est pas vraiment gêné par des alertes. En revanche, il a une fâcheuse tendance à vibrer de façon excessive, ce qui peut être agaçant. Autre élément pénible, le port de lunettes de soleil fait croire au véhicule que vous manquez d'attention : la voiture va bipper de façon excessive, vous demandant de regarder la route ! Ce message survient aussi au moindre bâillement... toutes ces alertes sont désactivables, mais à chaque redémarrage pour une bonne partie d'entre-elles, comme l'alerte de survitesse, désormais obligatoire en Europe.
A l'arrivée, je dirais que la conduite semi-autonome est plutôt fiable, et même d'un bon niveau s'il n'y a pas trop de circulation et que les routes sont droites et dégagées. Mais dès que la trajectoire est sinueuse, ou que le trafic devient trop dense, il vaut mieux la désactiver, car beaucoup trop intrusive.
Dynamique et confortable
Sur les petites route, le G9 affiche évidemment un peu de roulis, mais c'est assez contenu vu le gabarit.
Grâce aux 310 CV de notre version, il n'est jamais à la peine, même durant les montées autour des col sinueux entre Chamonix, Megève et Martigny. La voiture affiche de bonnes reprises et l'assise maintient bien le conducteur en virages, y compris à haute vitesse. On prend même un certain plaisir durant les relances, le G9 affiche un dynamisme étonnant vu le poids de l'engin.
En ville, on apprécie le silence dans l'habitacle, la position de conduite qui offre une vision à 180 degrés et le confort dans les embouteillages. J'ai même été étonné de voir que malgré le gabarit, le G9 est assez maniable dans les petites ruelles et les parking souterrains. On aurait peut-être aimé des roues arrières directrices, mais il n'apparait finalement pas si massif lorsqu'il s'agit de faire des manoeuvres.
Enfin, dommage que la conduite à un pied n'aille pas jusqu'à l'arrêt complet assez rapidement, ce qui contraint à freiner assez souvent en ville. C'est peut-être un réglage software, mais l'expérience nous apprend que ces fonctions évoluent assez peu avec la vie de la voiture.
Un intérieur grand luxe !
Pour avoir essayé des Mercedes EQE/EQS, Audi E-Tron, et autres BMW iX/i7, je sais appréciser le niveau d'agrément des constructeurs allemands, qui font généralement référence sur le segment premium.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'on s'est installés pour la première fois dans le G9 ! Les sièges affichent un niveau de confort inédit, les finitions sont exemplaires, et l'équipement impressionnant, avec massage, ventilation et chauffage intégré (option à ~4000€). Même les passagers arrière peuvent se faire masser, allonger l'assise et incliner le dossier, des possibilités que l'on ne retrouve généralement que sur le très haut de gamme allemand (Classe S, Série 7...). Je n'ai pas peu de le dire : les chinois ont largement rattrapé les teutons !
Malgré cette assise sans reproche, on pourrait regretter que le siège du milieu soit si peu confortable, que la voiture ne propose que deux petites prises USB (dont un vieillissant USB A), aucun écran à l'arrière (pas même la climatisation), aucune tablette, et pas non plus de pare-soleil ou de velum. L'absence de tunnel central et la bonne largeur de la banquette fractionnable permet tout de même de caser deux sièges enfants ISOFIX et de placer encore une personne au centre sans trop de problème.
Amusant, si vous demandez à l'assistant vocal d'ouvrir la fenêtre, il le fera depuis la bonne place : il y a des micros dans tous les coins, et la voiture sait qui lui parle -je n'avais jamais vu cela jusqu'ici !
Autre détail qui a son importance, les portes offrent une fermeture
soft-close: si vous ne les claquez pas suffisamment, elles vont terminer la fermeture électriquement.
A l'avant, les finitions impressionnent tout autant, avec des matériaux de qualité, du cuir pleine fleur jusqu'au tableau de bord, et un laquage limité au minimum. Le passager a même droit à un studio make-up, apparemment loin d'être un gadget pour Sylwia, qui a apprécié de pouvoir modifier les tons de lumière pour se maquiller au mieux.
Le double repose-smartphone est tout aussi pratique que le rangement pour sac-à-main situé sous la console -même si la voiture n'offre qu'un seul port de charge sans-fil, le second arrivera à la prochaine révision du modèle. Vous pouvez aussi brancher l'iPhone en USB A ou USB C, ce qui lui évite de chauffer excessivement -un système de refroidissement intégré à la charge sans-fil est également prévu prochainement sur le G9.
L'accoudoir central est large et bien positionné, mais pas réglable en hauteur. Il s'ouvre par contre des deux côtés, encore une astuce bien pensée, tout comme ces porte-gobelets que l'on peut venir
fermerà la demande.
La climatisation est essentiellement tactile, mais hautement configurable, façon Tesla. Vous pouvez choisir le sens et le niveau des flux de façon très précise. Dommage de devoir lancer un écran tactile pendant la conduite, les buses manuelles de Mercedes sont par exemple, nettement plus pratique au volant.
Enfin, une petite bande de LED apporte un peu de personnalisation à l'habitacle, surtout visible de nuit. Elle se configure dans les réglages.
Un meilleur système que Tesla ?!
Ces trois écrans qui trônent fièrement sur le tableau de bord impressionnera, même les fans de Tesla !
Rien que l'instrumentation fait la taille de l'écran principal des BMW, avec 10" de diagonale, une définition exemplaire et une interface très bien pensée. Si l'on pourra regretter que certains élements soient écrits petits (odomètre, consommation), on retrouve ici toutes les infos nécessaires, comme le pourcentage de la batterie, la lecture de panneaux, la température extérieure, les infos de conduite....
On peut même personnaliser chaque côté de l'écran, avec la cartographie, la musique, les infos de consommation etc. La partie centrale est fixe et affiche une représentation 3D de la route digne de Tesla : on y voit mêmes les cônes, les piétons ou les motos !
L'écran central de 15" est principalement dédié à la navigation et au paramétrage du véhicule, comme vous allez le voir en détail dans la vidéo. J'aime beaucoup les interfaces (UI/UX), simples, bien pensées et sans sous-menus à répétition. On trouve rapidement ce que l'on cherche et l'OS d'XPeng (basé sur un Android Automotive sans les services Google, et motorisé par un Qualcom Snapdragon) est à la fois ergonomique et parfaitement fluide.
Les réglages de la voiture sont nombreux, et il ne manque pas grand chose, du verrouillage à la programmation de la charge en passant par le X-Pilot, la conduite semi-autonome d'XPeng. Dommage que certains réglages, comme les alertes de franchissement de ligne, l'inattention du conducteur ou la survitesse ne se réenclanchent à chaque démarrage, mais un petit menu de raccourci (accessible depuis le haut de l'écran) permet de supprimer les alertes les plus gênantes, souvent imposées par la loi européenne.
On est surpris (en bien) de trouver des applications natives comme Spotify ou encore TuneIn. D'autres programmes comme Apple Music, AppleTV+, Amazon Prime Video, YouTube ou encore Disney+ ne sont en réalité que des versions web, mais très bien intégrés, à un détail près : si vous quittez les apps, le son et l'image se coupent immédiatement, mais l'on imagine que cela sera corrigé rapidement.
L'écran du passager (également de 15" !) reprend toutes les fonctions de la dalle centrale, sauf la cartographie. En revanche, ce dernier pourra regarder des films pendant la conduite, grâce à un filtre polarisant qui masque l'écran depuis le siège conducteur. Mieux, il est possible de connecter son propre casque bluetooth, histoire de s'isoler totalement.
N'hésitez pas à jeter un oeil à la vidéo ultra-complète qui détaille chaque réglage et chaque écran !
Pas de CarPlay mais un bon GPS
L'absence de CarPlay n'est plus vraiment un problème, tant que le GPS est de bonne facture, ce qui est le cas ici.
Je me suis surpris à utiliser la cartographie intégré pendant 15 jours sans souci majeur. Les sorties sont bien indiquées sur autoroute, les différents itinéraires sont pertinents, le trafic est fiable, même en ville... C'en est étonnant pour cette déclinaison européenne encore en version 1.0 !
En revanche, sur une électrique, on s'attendrait à un bon planificateur, même si la multiplication des bornes les rend un peu moins indispensables. En fait, on peut effectivement créer un trajet avec des bornes proposées par la voiture, mais c'est à vous de les sélectionner manuellement. Le G9 vous proposer des stations qu'ils juge pertinentes en fonction de votre consommation et du trajet, mais impossible de choisir le réseau, la puissance, ou le pourcentage à l'arrivée aux bornes. Vivement qu'XPeng propose un vrai planificateur automatique, car même la recherche de borne en local est assez grossière et permet qu'un seul filtrage par puissance.
A noter que le G9 n'est pas compatible
plug&charge(mais Tesla non plus), et ne propose pas de tarif préférentiel sur les bornes. A vous, donc, de trouver les opérateurs les plus intéressants, comme avec l'abonnement Ionity Power ou encore celui de Tesla, autour de 33 centimes du kWh. Un plein vous en coûtera alors environ 30€ (de 0 à 100%) sur autoroute et environ 10€ à la maison.
Une app mobile digne de Tesla !
Vous l'avez vu, l'application mobile propose la clef sur smartphone, des fonctions de parking et de déplacement à distance, mais ce n'est pas tout !
Vous pourrez en effet ouvrir et fermer les fenêtres, la prise de charge, verrouiller la voiture, ouvrir le coffre, arrêter la charge, activer la climatisation, programmer un départ, afficher la pression des pneus, préchauffer la batterie, activer les phares... On peut même commander sa voiture directement depuis l'app ! Bref, il ne manque pas grand chose !
En revanche, pas de localisation, ni de recherche de borne ou de planification de trajet. J'aurais aussi aimé un mode sentinelle, d'autant que le nombre de caméras le permettrait sans problème. Tesla permet d'ajuster le courant AC, d'ouvrir le frunk, d'afficher les caméras en direct, de programmer une maintenance ou encore de gérer les conducteurs et afficher des statistiques de charges, des fonctions encore absentes ici.
A l'usage, j'ai beaucoup aimé l'app mobile, réactive, fiable et bien pensée. Elle va certainement s'étoffer ces prochains mois, et elle reflète bien le savoir-faire du constructeur en matière de connectivité.
Bilan : un quasi sans-faute ?
Après 15 jours et plus de 2000 Km en XPeng G9, je le redis, ce véhicule m'a vraiment bluffé, et c'est une première pour un constructeur chinois.
Le G9 est tout d'abord une excellente voiture électrique, avec une bonne autonomie, une consommation raisonnable, une charge ultra-rapide, une vraie plateforme EV (frunk, pas de tunnel central...) et des fonctions bien pratiques comme le V2C.
Le volet premium est également impressionnant, avec des sièges de très haut niveau, une connectivité digne de Tesla, un système parmi les meilleurs du marché et des passagers traités avec le même soin que le conducteur.
Parmi les principaux défauts, je pointerais surtout la conduite semi-autonome encore trop envahissante, la charge AC un peu lente, la conduite à un pied à parfaire ou encore l'absence de plug&charge et de vrai planificateur d'itinéraire. Mais c'est presque pinailler, tant les qualités du véhicule éclipsent ces petits défauts au quotidien.
Si XPeng est encore peu connu sur le Vieux Continent, les choses pourraient aller vite : un véhicule moderne, fiable, avec une bonne autonomie et une charge plus rapide que la concurrence premium, pour la moitié voire le tiers du prix, ça marque les esprits. Il n'y a qu'à voir le nombre de hollandais sur nos routes avec ce G9 pendant l'été, pour comprendre que lorsque la qualité est là, la renommée se crée plus vite qu'on ne le croit.
Tarifs
Le XPeng G9 est disponible :
• à partir de 59 990€ (déconseillée car l'autonomie est faible)
• 63 990 € en Propulsion Grande Autonomie (notre version, qu'on vous conseille)
• 73 990€ en version 4x4 Performance (plus puissante et mieux adaptée aux régions montagneuses)
Ce modèle est garanti de 5 ans et 120 000 km sur le véhicule, et de 8 ans et 160 000 km pour la batterie.
A noter que l'on testera bientôt le G6, ce mini-G9 proposé à un tarif concurrent du Tesla Model Y. XPeng pourrait également importer le X9, un van 7 places concurrent de l'ID.BUzz, mais nettement mieux équipé.
Excellente autonomie, charge ultra-rapide, connectivité digne de Tesla, plateforme électrique complète, frunk, moteurs puissants, confort et habitabilité digne du premium allemand... XPeng frappe fort avec ce G9 et donne quelques leçons aux allemands, à la peine avec leurs modèles électrifiés. On en oublierait presque les petits défauts, comme un planificateur incomplet, la One-Pedal un peu molle, la conduite semi-autonome à parfaire ou encore l'absence de plug&charge.
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :